Il y a un demi-siècle j’ai eu l’honneur d’être la première voix de Liège-Matin. Une occasion de raviver quelques souvenirs d’époque. Le titre de l’émission est l’œuvre de Robert Stéphane, le patron du Centre de Production de Liège. Comme la couverture est la province et vu le moment de la diffusion, je lui ai proposé Province-Matin, sa réaction a été immédiate non Pierre, LIÈGE-MATIN. Et hop, c’est parti pour un demi-siècle et davantage.
En reportage au Québec, en 67, ce qui m’a marqué est l’importance accordée à la météo et j’ai trouvé que ce ne serait pas mal d’avoir une rubrique consacré au temps. Évidemment, pas question d’avoir un spécialiste, alors, à la pharmacie Sadzot, – on dirait du Hergé – j’ai acheté un thermomètre. Valeur : 30 francs, à imputer sur ma cassette personnelle, pas question de rentrer une note de frais. Mon confrère Henri Baudoin, engagé comme ma consœur Francine Vanberg, dans l’aventure Liège-Matin, l’a placé à l’extérieur de la fenêtre du bureau, le 204, d’André Mignolet, notre secrétaire de rédaction. Avant de descendre en studio, chacun de nous passe relever la température, première information qui ouvre le journal. Le premier octobre 68, il faisait 17 degrés.
En décrochage d’une émission de musique populaire du Centre de Production de Mons, Liège-Matin est prévu de 8h30 à 8h40. Le premier, le mardi 1er octobre 1968, commence à 8h30 55 secondes. La ponctualité est de rigueur dès le 2 octobre. L’information majeure est la contestation estudiantine à l’école normale de Jonfosse. Le mai 68 liégeois démarre, l’Univ de Liège embraye quelques jours plus tard dont les leaders sont Ludo Wérix et Guy Quaden. Pas de son extérieur dans le premier numéro. Le Nagra est encore une denrée rare à la RTB en 68. Cela change quand la matinale, fille naturelle du journal, présentée par Roger Francel, va survenir en 1972, sous la houlette de Jean-Marie Peterken, avec les nouveaux journalistes, les Malpas, Blattchen, Couchard, etc.