« Private views » à La Boverie? A voir évidemment !

Sous l’appellation de Private Views ou Collections privées d’art contemporain, Liège, deux cent quarante-huit œuvres en provenance de vingt et un collectionneurs liégeois dialoguant avec six trésors du Musée des Beaux-Arts sont exposées à La Boverie jusqu’au 13 août. Des artistes liégeois, Jacques Charlier, Jean-Pierre Ransonnet, Jacques Lizène, Léon Wuidar, Alain De Clercq, Selçuk Mutlu et d’autres se mêlent notamment avec Sol LeWitt, Daniel Buren, Omar-Victor Diop, Tadashi Kawamata, Chéry Samba, Moffat Takadiwa.

Collection de particuliers ou d’entreprises, chacune a son histoire. L’architecte Vandenhove intégrant dans ses réalisations des œuvres d’art a eu rapport particulier avec les artistes. Le collectionneur Leonardi l’est car  le travail des artistes l’interpelle. La première œuvre du collectionneur Henrion a été un tableau de Bouli Lanners bien avant sa carrière cinématographique. Quant à la collection de Cititizen D, c’est l’histoire d’un Liégeois émigré en Turquie où il a fait fortune revenant régulièrement au Pays de Liège enrichir ses collections d’artistes locaux.

Le commissariat de l’exposition a été confié à Yves Randaxhe, directeur pendant plus de vingt ans de la collection d’art contemporain de la Banque nationale. En compagnie d’un autre historien de l’art Thibault Wauthion, auteur d’une brève histoire artistique de Liège (1945-2022), Yves Randaxhe a réalisé le catalogue de Private Views dans lequel il évoque notamment les portraits de collectionneurs portraits de collections. Ce catalogue est bilingue – français anglais -, de quoi satisfaire la clientèle internationale venue, selon le titre de La Libre, découvrir comme un vrai musée d’art contemporain à Liège.

L’avis de ChatGPT sur le moratoire de l’IA.

Le moratoire de six mois sur le développement de l’intelligence artificielle (IA) demandé fin mars par la pétition de Future of Life Institute a reçu l’appui de quelques mille personnes dont le milliardaire américain Elon Musk et le chercheur montréalais Yoshua Bengio. Cette pause est le résultat du succès de ChatGPT qui en moins d’un mois compte plus de cent millions de comptes enregistrés.

Que pense ChatGPT de ce moratoire : 

Je suis une intelligence artificielle moi-même, donc je n’ai pas d’opinion personnelle sur le moratoire sur le développement de l’intelligence artificielle. Cependant, je peux vous fournir des informations sur la question.

Un moratoire sur le développement de l’intelligence artificielle est une proposition qui vise à suspendre temporairement le développement de cette technologie afin de mieux comprendre ses impacts sur la société, l’économie et l’environnement. Il y a des partisans et des opposants à cette idée.

Les partisans du moratoire estiment que l’intelligence artificielle présente des risques importants pour la société, notamment en ce qui concerne l’emploi, la vie privée, la sécurité, la discrimination et la prise de décision automatisée. Ils soutiennent que les gouvernements et les entreprises devraient être plus prudents dans leur utilisation de l’IA et prendre le temps de mieux comprendre les implications de cette technologie.

Les opposants au moratoire estiment que l’IA peut avoir des avantages considérables pour la société, notamment en améliorant les soins de santé, la sécurité, l’efficacité énergétique et la qualité de vie. Ils soutiennent que le développement de l’IA devrait être encouragé plutôt que retardé.

En fin de compte, la question de savoir s’il faut ou non instaurer un moratoire sur l’IA est complexe et il n’y a pas de réponse simple. Il est important de peser les avantages et les inconvénients de cette technologie et de trouver un équilibre entre l’innovation et la sécurité.

Hommages à Jean-Maurice DEHOUSSE.

Des hommages à Jean-Maurice Dehousse, Liège 28 a choisi d’en présenter deux dans leur intégralité. Leurs auteurs ont été membres des cabinets de Jean-Maurice Dehousse. Roger Dehaybe a notamment été chef de cabinet alors que le Ministre détenait la Culture. Philippe Destatte chef de cabinet adjoint alors que le Ministre détenait la Politique scientifique.

HOMMAGE DE PHILIPPE DESTATTE

Mon cher Jean-Maurice, tu honores ce drapeau qui te couvre. C’est pour t’entendre parler de droit constitutionnel que je t’ai rencontré pour la première fois, le 5 octobre 1981. Qui en serait surpris ? La conférence portait sur un artifice, une entourloupe : tu te demandais comment activer l’article 17 ancien de la Constitution pour transférer sans révision l’exercice de l’enseignement, alors encore national, vers la Communauté française.

Proche de France Truffaut depuis quelques années, j’avais l’impression de bien te connaître tant elle vantait tes mérites. J’avais déjà voté pour toi aux élections législatives du 17 décembre 1978, même si – ton parti me le pardonnera -, j’avais parallèlement coché la case de François Perin au Sénat. J’y trouvais une belle cohérence.

Fondation André Renard, Club Bastin-Yerna, Grand Liège, Institut Destrée, Club “Rencontres” avec Jean Mottard, Fondation Bologne-Lemaire : les lieux où nous croiser n’allaient pas manquer. Même pour moi qui me considérais comme un Spitaels-boy, puisque c’est l’attraction intellectuelle du professeur de sociologie qui m’avait fait adhérer au Parti socialiste quand il en est devenu président en mars 1981.

Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Oui, je sais. Et je t’entends : Philippe, tu es un enfant.

Premier ministre de Wallonie, tu t’inscrivais sur une trajectoire personnelle qui endossait la pensée fédéraliste de Jules Destrée, celle de Georges Truffaut et surtout celle de Fernand Dehousse, de Jean Rey. Tu pratiquais aussi le volontarisme de hussard de ces “extrémistes du possible”, ces autres renardistes : Freddy Terwagne, J-J Merlot et aussi André Cools. De ce dernier tu me confiais en 1992 : André Cools m’a tout appris en politique. En particulier la cruauté.

Au-delà de l’affirmation du fédéralisme et des réformes de structure, ce qui frappe le plus chez toi, le premier des ministres-présidents de la Wallonie, que tu étais et que tu resteras, c’est assurément ton gaullisme. Je l’entends au sens d’une volonté nationale de dépasser les clivages politiques pour rechercher un intérêt commun. Et je ne dis pas commun par distraction à la place de “intérêt régional”. Même si tu accordais la primauté à la Wallonie, cher Jean-Maurice, tu n’étais ni le premier ni le dernier des régionalistes. D’ailleurs, tu n’étais pas régionaliste au sens où la presse l’entend aujourd’hui : celui qui voudrait transférer toutes les compétences communautaires aux Régions. Contrairement à ton “ami” Jean Gol – à qui tu aimais tant faire des farces -, tu ne voulais pas non plus l’absorption des Régions par la Communauté. Tu es resté fidèle aux travaux du Congrès des Socialistes wallons tenu à Ans en 1991 sous la présidence de Robert Collignon, comme tu avais été fidèle à celui de Verviers de 1967. Ainsi, tu as été le premier artisan de ces transferts lors de la réforme de la Constitution de 1993, en les permettant par la création de l’article 138 de la Constitution. De même, par l’autonomie constitutive et l’élection directe du Parlement de Wallonie, tu as voulu renforcer la Région.

Aujourd’hui, beaucoup semblent avoir oublié que vous étiez alors, ton homologue flamand Louis Tobback et toi, les ministres des Réformes institutionnelles dans le Gouvernement de Jean-Luc Dehaene. Nous travaillions avec un attelage surprenant de spécialistes : le jeune Christophe Legast, juriste que nous avait recommandé Jacky Morael, Jacques Brassinne de La Buissière et Pierre Joly, mon plus proche collaborateur, détaché de la Cour des Comptes. En interaction bien sûr avec Philippe Busquin et Marc Foccroulle. Et sous le regard toujours aiguisé et alerte de Jean-Marie Roberti, gardien du phare renardiste.

Au service de la Wallonie, tu restais néanmoins fondamentalement attaché à la Communauté française dont tu as été un grand ministre de la Culture. Et tu n’appelais pas à sa disparition.

Je t’entends bien, cher Jean-Maurice, me dire, jusqu’il y a peu : Philippe, “là-dessus, nous n’avons jamais été d’accord. Nous ne serons jamais d’accord“.

En effet.

Il n’empêche que, plus que quiconque, tu as su baliser l’avenir de la Wallonie. Sans jamais que ton discours ne signifie repli mais, au contraire, s’inscrive constamment, par intelligence stratégique plus que par curiosité, dans les géopolitiques et les géoéconomies de l’Europe et du monde.

Certes, casquette de prolétaire sur la tête, écharpe rouge autour du cou, dans les brumes de Val Duchesse, toi, Jean-Maurice, le Renardiste, tu faisais de l’anticapitalisme et tu restais, autant que faire se peut, connecté à l’Interrégionale wallonne de la FGTB et à ton ami de toujours, Urbain Destrée. C’est pourtant toi, le même Jean-Maurice, qui répétait en leitmotiv cette formule que rappelle si souvent ton ancien collaborateur Philippe Suinen : sans profit, pas d’entreprise, sans entreprise pas d’emploi.

Mais c’est François Perin qui t’inspirait lorsque, ministre-président, tu affirmais les six principes qui, selon toi, devaient déterminer l’avenir de la Wallonie. Je te cite : 

  1. La Wallonie n’appartient à aucun groupe politique. Pas même au Parti socialiste. Nul ne peut prétendre à ce monopole. Sinon tout dialogue devient impossible.
  2. La Wallonie, ce n’est pas un bassin : la volonté d’union doit prédominer.
  3. La Wallonie, ce n’est pas un secteur industriel. Tous les secteurs, depuis la sidérurgie jusqu’à l’agriculture, sont en situation de combat.
  4. Il faut en Wallonie un accord sur le concept de la soli­darité sociale.
  5. La Wallonie est une adhésion, et une adhésion libre. Un territoire [ou] une population, doit pouvoir décider d’y entrer ou d’en sortir. Librement.
  6. Bruxelles, partant du principe précédent, ne peut être “annexée”. La Région bruxelloise forme une entité spéci­fique, qui doit pouvoir décider de son destin. Mais il faut une solidarité Wallonie-Bruxelles. Pour l’organiser, il faut un dialogue, qui viendra, disais-tu, tôt ou tard. Et il s’agit de s’y préparer.

Anticiper ce dialogue intrafrancophone. Nul doute que tu l’as fait.

D’ailleurs, en 1993, te préparant à une interpellation difficile – c’était au Restaurant La Presse, près de la Chambre – tu me rappelais que tu avais beaucoup appris des Bruxellois. En particulier de ce cher François Persoons qui, disais-tu – n’avait pas son pareil pour choisir un bon vin. De ton côté, Jean-Maurice, tu m’as dit avoir enseigné à ton homologue de la Culture qu’il fallait respecter certaines règles pour maintenir une bonne relation entre francophones de Bruxelles et Wallons de Wallonie.

Les accords Dehousse-Persoons sont bien loin. Mais ils nous rappellent ce principe élémentaire, aujourd’hui oublié.

Mon cher Jean-Maurice,

Le drapeau wallon, marqué de la date de 1912, et que tu tiens de ta grand-maman, est aujourd’hui bien à sa place.

Ce drapeau trouve son origine dans le fait que, le 7 juillet 1912, un juriste, député et militant wallon, comme toi, est venu ici même, à Liège pour participer au Congrès organisé par la Ligue wallonne.

Comme tu l’as si souvent fait, face à des congressistes un peu animés, un peu indécis et un peu brouillons, ce député a rédigé, porté, défendu une courte résolution et l’a fait voter par le congrès. Ce petit texte appelait à l’indépendance de la Wallonie vis-à-vis du pouvoir central ainsi qu’à la création d’une Commission composée d’un membre par quarante mille habitants, à l’instar de la Chambre des Représentants.

Sa résolution votée, ce juriste, député et militant wallon, comme toi, a porté sur les fonts baptismaux l’Assemblée wallonne, premier Parlement de Wallonie, créé le 20 octobre 1912.

Ce député s’appelait Jules Destrée. Avec ses amis, dans ce Parlement fantôme, ils ont façonné ce drapeau qui te couvre aujourd’hui et symbolise, encore et toujours, notre forte autonomie.

Toi, Jean-Maurice, tu t’es placé sur ces traces fédéralistes. Aujourd’hui, c’est toi qui honores ce drapeau.

Car, tu aimais à le rappeler, ce sont les Parlements qui fondent la démocratie et qui structurent l’État.

Merci, mon cher Jean-Maurice, pour toutes ces leçons d’intelligence, de résistance, et d’amitié.

HOMMAGE DE ROGER DEHAYBE

Il est difficile pour moi d’évoquer en quelques lignes la mémoire d’un homme qui, en plus de son affection, m’a tant donné et m’a tout appris.

Jean-Maurice a été, un ami, un complice, un maître.

C’est en 1965, que j’ai croisé un jeune homme dans la maison familiale, rue Saint Pierre, quand sa mère, la professeure, Rita Lejeune, y donnait cours aux 3 étudiants de romane qui avaient choisi comme cours à option l’histoire de la littérature wallonne

Nous avions échangé quelques mots et je savais bien peu qu’un jour nous serions unis dans des combats communs.

En 1968, alors que j’étais fonctionnaire de l’université et au moment où, dans la salle académique occupée, les étudiants et le personnel scientifique exprimaient leurs revendications j’ai souhaité connaitre celui que le recteur Dubuisson appelait « le Cohn-Bendit liégeois »!

C’est à la suite de cette rencontre que Jean-Maurice m’a associé au petit groupe de militants qu’il avait mis en place.

Nos réunions ne poursuivaient pas le modeste objectif de changer le monde mais le projet ambitieux de conduire le parti socialiste à plus d’engagement à gauche et, surtout, à mener un vrai combat pour la défense de la Wallonie.

Notre petit groupe a continué à accompagner le Député élu en 1971.

En 1977, Jean-Maurice, alors ministre de la Culture me désigne comme son chef de cabinet. C’est cette nomination qui sera le tremplin de ma carrière professionnelle. Je n’oublie pas, par exemple qu’il m’avait associé à une réunion à Abidjan des instances de l’Agence de coopération dont je deviendrai 20 ans plus tard le dirigeant.

C’est sans doute cette fonction de ministre de la culture qui a révélé son esprit créatif et imaginatif et son caractère non conformiste.

Ceux qui le connaissaient n’étaient pas étonnés de la volonté du ministre d’imprimer des changements importants au département et de ne pas reculer devant les oppositions des conservateurs.

Lorsqu’il a donné instruction à l’administration que le budget consacré à l’achat d’œuvres réserve un pourcentage pour l’acquisition de planches originales de Bande Dessinée bien des fonctionnaires ont tenté de s’opposer à cette idée d’un ministre, qui, comme ils disaient, « veut qu’on achète des Mickeys ! »

Bien sûr il a tenu bon et, le fonds constitué est, à Liège, riche de plus de 100 planches originales.

Mais, surtout aujourd’hui, la BD est reconnue comme un art à part entière et l’administration, à l’époque si réticente, a mis en place des procédures d’aide aux jeunes créateurs.

La BD est, nous le savons, une bonne carte de visite pour présenter à l’étranger la créativité des francophones de Belgique et Jean-Maurice nous invitait à répéter que « le Capitaine Haddock, Lucky Lucke, Gaston Lagaffe sont, en fait, nos compatriotes » il nous invitait, bien sûr, à être plus discrets pour les frères Dalton !

Jean-Maurice était aussi un passionné de cinéma et le succès international de notre cinéma lui doit beaucoup car c’est sous son impulsion que le ministère mettra en place un soutien plus organisé et plus équitable d’aide à la création dans toutes ses étapes : écriture de scénarios, production réalisation, promotion…

Extérieur au cabinet, Hadelin Trinon était un conseiller précieux.

Avec sa collègue la ministre de la culture flamande, Rita De Bakker, il avait la tutelle de la cinémathèque de Belgique. C’est son soutien et la collaboration de son ami, le directeur Jacques Ledoux, qui permettra à notre cinémathèque de devenir la plus importante d’Europe avec ses 35.000 titres conservés.

Croyez-moi, je peux vous assurer que les centaines de cassettes de films enregistrés par Jean-Maurice n’avaient pas pour objectif de lui faire concurrence mais étaient bien destinés à son utilisation personnelle …    

C’est aussi le Ministre Dehousse qui a fait adopter le décret qui a fait de la RTB la RTBF mais surtout lui a assuré une réelle liberté d’information et un rôle accru pour les centres de production régionaux ; avec Robert Stéphane, le centre de Liège a bien utilisé cette faculté !  

Jean-Maurice voulait soutenir les artistes de Wallonie et de Bruxelles et leur assurer une présence à l’international. « Ce sont nos meilleurs ambassadeurs » disait-il. C’est lui qui a demandé à Folon, Alechinsky, Bury, Roulin, en 1977 pas encore aussi célèbres, de décorer le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris. Sans oublier son ami Hergé !                                    

Bien sûr, il était engagé dans une démarche de modernité, mais Jean-Maurice, en charge du patrimoine entendait aussi protéger des sites ainsi que les bâtiments et monuments témoins de notre histoire. C’est ce qui l’a conduit à entamer la procédure de classement comme site de la place de Bronckart et comme monument du Forum menacé d’un projet immobilier. Je peux vous dire qu’il a rencontré bien des oppositions y compris de ses amis politiques du Collège.

C’est surtout de la culture dont je peux témoigner car ce n’est que plus tard, après le départ de Georges Horevoets, que je rejoindrai le cabinet de Président du gouvernement de la Région Wallonne, aux côtés de son autre chef de cabinet René Delcominette.

Pour n’évoquer que quelques dossiers économiques liégeois, il faut rappeler son soutien au Val Saint Lambert. C’est aussi durant son mandat de Ministre de l’économie que se noueront les contacts avec Hainaut-Sambre du bassin de Charleroi qui donneront naissance au groupe « Cockerill-Sambre ».

Face aux restructurations des entreprises à la suite de crises, Jean-Maurice avait toujours comme double objectif le sauvetage du maximum d’emplois et la garantie que les mesures proposées permettraient de soutenir un réel avenir pour l’entreprise.

La tutelle sur les communes ayant été régionalisée, Jean-Maurice avait décidé de garder cette compétence au sein de son gouvernement.

Durant son mandat, plusieurs communes et Villes confrontées à des difficultés budgétaires devaient adopter des plans dits « d’assainissement ». Ses instructions aux négociateurs de son cabinet et de l’administration étaient claires : sauver le maximum d’emplois et s’assurer que le budget du CPAS donc de l’aide aux plus démunis, n’était pas réduit.

Le Ministre fédéral de la politique, tout en exerçant sa fonction dans le respect de toutes les institutions du Nord comme du Sud, sera particulièrement attentif à la situation des universités et centres scientifiques de Wallonie et ce n’est pas un hasard s’il choisit comme chef de cabinet-adjoint son ami, Philippe Destatte, un vrai gardien des institutions wallonnes ! André Gob assurera le lien permanent avec notre université.

Jean-Maurice estimait prioritaire le soutien aux institutions culturelles et scientifiques de la Wallonie car elles contribuent au dynamisme de cette Région centre de son combat permanent.

Homme d’action, Jean-Maurice était aussi attentif à l’histoire de sa famille qui, nous le savons, est tellement riche de personnalités politiques et culturelles et au sujet desquelles il y a tant à dire.

Je lui ai demandé un jour s’il, écrivait ses mémoires et il m’a répondu : « oui j’y travaille mais j’ai déjà 100 pages et je n’ai que 12 ans. ».

Un autre témoignage, à mes yeux, éclairant.

Ministre de la culture française et socialiste, Jean-Maurice rencontrait chaque lundi soir pour des concertations politiques le Ministre de l’Education nationale, le social-chrétien Joseph Michel.

De retour de sa réunion, souvent à 11 h du soir, horaire habituel pour le début de notre deuxième journée de travail, il nous donnait les résultats de sa rencontre.

A l’occasion d’une de ces réunions, un conseiller présent avait estimé que le ministre n’aurait pas dû marquer son accord sur un dossier.

La semaine suivante, préparant son nouveau-rendez-vous, le ministre demande où en sont les suites des différents dossiers.

Pour le celui approuvé par erreur selon le conseiller, le chef de cabinet adjoint dit au ministre : « comme tu n’aurais pas dû accepter la proposition, nous n’avons pas bougé. »

Réaction de Jean-Maurice :

« Sachez, une fois pour toutes que, quelles que soient les conditions de mon engagement, j’entends que cet engagement soit respecté ».

Cet exemple, parmi d’autres dont je pourrais témoigner est révélateur de l’éthique dont Jean-Maurice a toujours fait preuve dans toutes ses actions et négociations.

C’est sans doute une des raisons qui expliquent le respect de tous les partenaires, de tous les partis, de tous les milieux :  économiques, scientifiques, culturels

Mais aussi, tout simplement, de ses amis.

Jean-Maurice aimait rassembler ses amis, pour le travail, pour mobiliser, pour le plaisir.

Ainsi donc, à l’hôtel de Ville, une fois de plus, Jean-Maurice nous a réunis.

Pas pour le plaisir, car notre chagrin était grand et pas non plus pour le travail.

Mais je crois pouvoir être l’interprète de bien des amis présents pour attester que cette cérémonie du souvenir a représenté un nouveau chapitre de notre mobilisation.

Le retour à Liège de Georges SIMENON.

En 1973, le professeur de Philologie et de Littérature française Maurice Piron a entrepris en quelque sorte le retour à Liège de Georges Simenon. Un retour qui passe par des cours à l’Université dont la vedette est l’enfant d’Outremeuse au cursus scolaire arrêté à l’aube de ses seize ans. Entre les deux hommes dont l’un a mis un terme l’année précédente à sa carrière de romancier, s’établissent des contacts exclusivement épistolaires d’où est née une profonde et sincère amitié. Au point qu’en 1976, Georges Simenon fait don à l’Université de Liège de l’ensemble de ses archives. À l’époque, c’est ce qu’on nomme le Centre d’Études Georges Simenon.

En 1986, pour les dix ans du Centre d’Études Georges Simenon a lieu un Festival Simenon et un Festival Polar (un terme qu’abhorre l’écrivain). En outre, le Ministère de la Communauté française de Belgique, la RTBF, la section belge de l’UIJPLF et l’Échevinat de la Culture de la Ville de Liège organisent un concours international intitulé Simenon d’après Simenon doté d’un quart de million de francs pour le premier prix.

Avant d’écrire un roman, Simenon en fixe le plan, à savoir lieux et personnages, sur une enveloppe jaune. Victor devait être le cent nonante quatrième roman signé Georges Simenon. Ce roman n’a jamais été écrit. C’est mon dernier plan et, le lendemain je décidai de prendre ma retraite. À partir de cette enveloppe jaune, les candidats doivent écrire en français soit un roman, soit une nouvelle. Beaucoup d’écrivains ont débuté par des contes et des nouvelles. Je vous signale cependant, ayant passé par cette école, que la nouvelle est un des genres littéraires les plus difficiles sinon le plus difficile. Je ne doute pas que ce concours révèle de nouveau talent. Le lauréat a été un jeune auteur bruxellois, Patrick Delperdange qui s’entend dire par Simenon félicitations vous avez réussi ce que je n’ai pu faire lors de l’émission Café liégeois d’Edmond Blattchen. À ce jour, le lauréat du Prix Simenon a déjà publié trente-six romans. La prédiction simenonienne est avérée !

En 2003, le centième anniversaire de la naissance de Georges Simenon a été célébré superbement à Liège d’autant que John Simenon, deuxième des quatre enfants de l’écrivain, s’est associé à la Ville et à l’Université tout comme il l’est en 2023 pour le printemps Simenon. Un printemps prolongé jusqu’à la fin de l’été par l’exposition au Curtius de cent cinquante photos illustrant les reportages de Simenon réalisés de 1931 à 1935. Un printemps Simenon se déroulant à Liège où le romancier a passé près d’un quart de sa vie. Je suis toujours surpris de voir avec quel sympathie les Liégeois se souviennent du petit garçon que j’ai été et qu’au fond je suis resté malgré mon âge.

L’ÉTUVE et sa saison 2023.

Sous le titre Dès que le printemps revient – appellation du premier vinyle de Hughes Aufray – le théâtre de l’Étuve a choisi de rendre hommage à cet auteur-compositeur-interprète qui, à nonante-trois ans, est toujours en scène. Accompagné de quatre musiciens Pierre Bougard, Christian Hogge, Alex Dawirs et Jacques Stassart, Philippe Dengis a interprété parmi les deux cents chansons au répertoire de Hughes Aufray des succès tel Santiano, Céline, Le bon dieu s’énervait, Stewball, On est les rois et cetera. Dès que le printemps revient a été programmé huit soirées par l’Étuve.

En mai, En garde à vue, une adaptation théâtrale du roman Brainwash de John Wainwrigh est programmé sept fois. Cette adaptation théâtrale créée en 2019 à Paris au Théâtre Hébertot  diffère de l’adaptation cinématographique en 1981 avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider et des dialogues de Michel Audiard. L’Étuve en assure la création en Belgique dans une mise en scène de Pierre Meurant. La veille de Noël, la police convoque Georges Bergerot (Philippe Dengis), chef d’entreprise, maire de sa commune qui a découvert une fillette morte étranglée et violée. Entendu tout d’abord comme témoin par le commissaire Toulouse (John Grégoire) et son adjoint Berthil (Frédéric Boncour), il devient le suspect placé en garde à vue. Ce qui me rassure dit Berthil à Toulouse, c’est qu’avec vous, il a moins de chances de s’en sortir qu’un taureau dans une arène. Pour Madame Bergerot (Jacqueline Meunier), le réveillon a un goût amer.

Outre En garde à vue, à l’affiche de l’Étuve sept autres spectacles dont celui d’Éric Boschman Ni dieux, ni maîtres mais du rouge avec dégustation de six vins commentée de manière humoristique et celui de la pièce Avant qu’tumeur au profit du service OncoPédiatrie de la Citadelle pour aider la guérison des enfants atteints du cancer. Le détail de l’ensemble de la programmation de l’Étuve se trouve sur son site internet.

Les collectionneuses ROTHSCHILD à la BOVERIE.

Jusqu’au 26 février, la Boverie en partenariat avec le Louvre présente Collectionneuses ROTHSCHILD. Une brochure Essentiel de l’exposition (1€) permet de mieux faire connaissance avec Charlotte, Adèle, Alice, Thérèse, Béatrice, Mathilde, Alix, Cécile, Liliane et de leurs collections respectives. Des sculptures de Camille Claudel dont l’une représente son frère Paul, auteur de son internement en 1913, des sculptures d’Auguste Rodin, des tableaux de maîtres italiens, d’Eugène Delacroix, de Paul Cézanne, d’Egon Schiele, d’Auguste Renoir, d’Alfred Sisley et d’autres sont à découvrir à la Boverie. Un régal !

Charlotte est la plus artiste de toutes ces collectionneuses au goût certain. Pianiste, elle a été l’élève de Frédéric Chopin qui lui a dédié deux œuvres (Valse op. 64 no 2 et celle en la-bémol majeur op. 69 no 1). Aquarelliste, elle a reçu les conseils de Nélie Jacquemart. Elle expose au Salon de Paris à partir de 1864 et à Londres à partir de 1879. Deux de ses œuvres sont présentes à Liège. Très mondaine, Charlotte a une rose qui porte son nom. Elle a été créée en 1881 par le rosiériste Jean-Claude Pernet.

Alice, au contraire de Charlotte, est peu portée sur les mondanités. Elle est davantage attirée par la création de jardins exotiques. Tout d’abord en Angleterre à Eythrope en bordure de la Tamise, ensuite en France, à Grasse, une ville réputée pour être accueillante notamment aux asthmatiques et rhumatisants, maux dont souffre Alice. Une centaine de jardiniers travaillent quotidiennement dans le domaine de 145 ha de la Villa Victoria. En 1891, du 25 mars au 28 avril, la Reine Victoria y séjourne. Au décès d’Alice, le domaine est acquis à bon prix par la ville de Grasse qui reçoit, en 1927, la collection d’Alice constituée de 400 pipes et d’une centaine de boîtes d’allumettes.   

 Béatrice  – née à Paris, au 2 rue Saint Florentin dans la résidence de Charles-Maurice de Talleyrand –  épouse, à 19 ans, Maurice Ephrussi, un milliardaire  russe d’Odessa. Elle en divorce une vingtaine d’année plus tard tout en gardant son nom. En 1905, elle acquiert sept hectares au Cap-Ferrat, mitoyen de la propriété du Roi Léopold II. Le terrain est situé dans la partie la plus étroite de la presqu’île. Elle y fait construire la villa de ses rêves. Voyant la mer des deux côtés, Béatrice peut s’imaginer à bord d’un bateau. En souvenir d’un voyage sur le paquebot Île de France, elle donne ce nom à la villa que d’aucun appelle Villa Ephrussi de Rothschild. Il se raconte que Béatrice oblige ses jardiniers à porter un béret de marine pour simuler l’équipage . . .

Cécile est la plus sportives. Elle est une des pionnières des femmes golfeuses professionnelles de France. Elle est membre durant une vingtaine d’années de l’équipe de France et remporte plusieurs trophées dont la coupe Vilmorin et la coupe Janine Gaveau. Philanthrope, elle achète, en 1947, Lady Alston, une œuvre datant de 1765 de Thomas Gainsborough et l’offre au musée du Louvre dont elle sera, quinze ans plus tard, la première femme élue au sein du conseil d’administration de la Société des amis du Louvre. Cécile est la compagne et l’amie de Greta Garbo, bisexuelle.

Liliane collectionne les œuvres d’art proches de femmes célèbres. C’est ainsi qu’elle a acquis quantité d’objets ayant appartenu à la Reine Marie-Antoinette. Philanthrope, elle en a fait don au château de Versailles et à de nombreux musées.

Nadine MONFILS célèbre LIEGE.


En trente-neuf ans, Nadine Monfils a publié, selon Wikipedia, quarante-huit romans dont six érotiques et onze consacrés au personnage qu’elle a créé le commissaire Léon, le flic qui tricote. En outre, elle est l’auteur de six pièces de théâtre et a réalisé deux films dont elle a écrit le scénario. Dans la revue Le carnet & les instants, elle déclare : le fantastique me colle à la peau comme le surréalisme (…) J’adore tous les Belges décalés. J’aime profondément Simenon. Je suis très imprégnée de ma culture belge, davantage encore depuis que j’habite Paris.

Édité à Paris, chez Robert Laffont, son quarante-huitième roman se déroule à Liège. Après l’échec à Verviers d’une exposition de ses œuvres dans les caves de Temps mêlés – pas une seule toile vendue – René Magritte dont l’univers et les manies du peintre sont familières à Nadine Monfils, décide de venir se distraire à Liège pendant quelques jours en compagnie de sa femme Georgette et de Loulou, leur petite chienne. C’est la foire. Georgette adore les lacquemants et Loulou baigne dans le bonheur « et surtout dans le sirop qui coulait lorsque sa dadame mordait dans sa gaufre et Magritte adorait les friandises. C’était son coté gamin … Ils logent à l’hôtel Si mais non. En bord de Meuse, ils rencontrent Joseph Malchair, un chanteur des rues, qui soudain pêche un petit pied de fillette dans un soulier doré. D’où le titre du roman Liège en eaux troubles (1). Les Magritte se métamorphosent en détectives privés pour mener une folle enquête.

Ce roman est une extraordinaire carte de visite pour Liège qui séduit où que l’on soit. D’ici, âmon nos autes ou d’ailleurs, à l’international. Que d’endroits cités. Les Olivettes, un café chantant est aux Liégeois ce que le Sacré Coeur est aux Montmartrois. Le cimetière de Robermont, le Père Lachaise liégeois, où Magritte est en admiration devant la statue en marbre d’une jeune femme, d’une étrange beauté, drapée dans une robe transparente au travers de laquelle on voyait pointé son sein droit. Le café Randaxhe, tout autour, la plupart des façades étaient ornées de motifs végétaux et floraux sur les grilles des balcons. Le Cirque divers, un lieu unique (…) où tous ceux qui le souhaitaient pouvaient s’exprimer. Et bien d’autres endroits : les potales d’Outremeuse, les jardins suspendus de Jonfosse, le Kleyer, Hors-Château, le Perron, le Cécile, la Toccata, le Vaudevil, etc. Certains ont disparus, l’Âne rouge, le restaurant Le Boucanier, la Caque, etc. Que de personnalités rencontrées. Le Verviétois René Hausman qui croquait si bien les bestiaires. Le sultan de Bouillon, Michel Antaki le plus liégeois des Liégeois, né à Beyrouth. Cheveux crollés, l’air canaille d’un gamin qui s’apprête à faire une blague. Jacques Lizène, surnommé « le petit maitre ». Georges Simenon, romantique, même naïf, un peu timide … Bouli Lanners, pour moi, le bonheur est dans le potager. Phil le Goupil, la moitié de son sang est le monastère. Et tant d’autres, André Blavier, André Stas, Joseph Klein, Papa Prosper, etc.

Pour encore mieux parler de Liège, Nadine Monfils a été à son écoute. Oufti, ine arègne, hé ne tchoûle nin hein, m’fi, nom di djâle ti, sé-tu, ine pitite gotte, neni hein valèt, binamée, qué novelles, hé binauche, blanke doreye. Une petite cinquantaine de citations de ce genre atteste qu’à Liège, le wallon est encore présent à défaut d’être comme autrefois la langue usuelle de la Principauté.

(1)  Liège en eaux troubles  – Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – Éditions Robert Laffont – Nadine Monfils – 241 pages – 17 €

Le « Mois de la Francité » – Liège 1973 – à l’origine du Richelieu en Belgique.

Dans un an, il y aura un demi-siècle que Liège a organisé le Mois de la Francité à propos duquel Le Monde écrit : en donnant rendez-vous, du 13 septembre au 13 octobre, à l’ensemble du monde francophone, Liège n’a regardé ni à la dépense ni à l’imagination. Effectivement, les noms de rues sont débaptisés et portent l’appellation d’un pays francophone. Ainsi la rue Saint-Gilles s’appelle rue du Québec et le président du Comité de la rue porte un patronyme identique à l’homme politique québécois René Levesque ! Chaque jour, Liège reçoit un chef d’État ou de Gouvernement d’un pays francophone. La notoriété de Liège est maximale dans le monde francophone. L’occasion de ce Mois de la Francité en 1973 est la réunion dans la Cité ardente de la Conférence générale de l’Agence de Coopération culturelle et technique. Celle-ci a été fondée à Niamey, en 1970, à l’initiative des Présidents Léopold-Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger) et du Prince Norodom Sihanouk (Cambodge).

 Que faire au lendemain du succès du Mois de la Francité ? Jacques Levaux, un avocat qui deviendra président du Grand-Liège en 1979 invite quelques amis dont Pierre Bertrand (ministre en 1977), Philippe Monfils (ministre en 1981), Michel Foret (ministre en 1999, gouverneur de la Province de Liège en 2004) à en discuter en la maison natale de Nicolas Bassenge, promoteur de la Révolution bienheureuse d’août 1789 et partisan du rattachement de la Principauté de Liège à la France. Il est décidé de s’affilier au Richelieu International. Service-club fondé à Ottawa le 21 février 1944 avec pour objectif d’aider les Canadiens-français à défendre leur langue, leur culture et leur foi dans le contexte majoritairement anglophone de la réalité canadienne. L’affiliation de Liège constitue une première en Belgique. En revanche, la France dispose, depuis 1969, de clubs Richelieu dont le premier a été celui de Rennes.

Tandis que Jacques Levaux entame en novembre 1973 les négociations en vue d’obtenir du Richelieu International la charte qui sera acquise le 13 décembre 1974, la mise en place du nouveau service-club a lieu. Choix d’un lieu pour se réunir. Ce sera rue Charles Morren, au local de réception du traiteur Jean-Marie. Recrutement des premiers membres dont Roger Dehaybe (Administrateur général de l’Agence de la Francophonie en 1998).  Le Richelieu-Liège n’est pas un service-club comme les autres. Ses préoccupations sont moins philanthropiques que politiques, culturelles et économiques a tenu à préciser le secrétaire Fernand Pierot dans son rapport d’activité de la première année du Richelieu-Liège. 

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Réponse du Ministre-Président Jeholet au député Dispa.

L’article de Liège 28 ayant trait aux œuvres mises en danger au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris a suscité une question parlementaire, celle du député Benoît Dispa. Inscrite à deux reprises sous forme de question orale à la séance QR de la Commission internationale bénéficiant d’une retransmission en vidéo et permettant un droit de réplique à la réponse du Ministre-Président, le député de Gembloux a finalement opté pour une question écrite.

Le Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet donne réponse au regard des informations à ma disposition. Pour lui, le Centre s’appelle toujours officiellement le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris. L’appellation Centre d’arts dont s’est doté le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris depuis 2 ans est considéré comme une corde de plus à l’arc du Centre (. . .) Ce positionnement lui a notamment permis d’accéder à l’adhésion au réseau HACNUM. 

Créé le 12 mars 2020, HACNUM – le Réseau national des arts hybrides et cultures numériques – est une association loi 1901 dont l’objet est de structurer, organiser et développer les écosystèmes des arts hybrides et cultures numériques en France. Peuvent être membres adhérents de l’HACNUM, toutes personnes morales ou indépendant.es impliqués dans le champ des arts hybrides et cultures numériques, à jour de leur cotisation. Être membre d’HACNUM ne nécessite donc pas de modifier la dénomination publique en Centre d’arts au détriment de l’appellation officielle abandonnée !

Si le portrait d’André Delvaux sera raccroché à l’issue des travaux, le sort des fresques d’Alechinsky est incertain puisque l’option de les rapatrier dans le fonds de collections Fédération Wallonie-Bruxelles est envisagée pour les préserver au mieux.  Ces fresques sont sur place et en sécurité depuis plus de 40 ans. Quelle serait la raison de les déménager ? 

Le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris a pour mission de diffuser en France nos créateurs. Comment estimer tout naturel de choisir Bruxelles pour présenter l’exposition ‘Hors-Les-Murs’ du Centre, durant les travaux ? Le choix d’une autre ville française ou tout simplement la banlieue parisienne eut été plus judicieux et plus logique.

« Autour d’Auguste Bénard », la pub devient de l’art !

Du milieu du 16ème siècle à nos jours, Liège est terre d’imprimeurs. Gauthier Morberius est le premier à s’installer en 1558 à deux pas de la Cathédrale Notre Dame et Saint-Lambert, ensuite il y a la dynastie Streel, Bassompierre, Desoer, Plomteux, Dessain, Mardaga, Snel et tant d’autres. Plusieurs toiles de Léonard Defrance nous restituent l’atmosphère de ces imprimeries.

Il n’y rien d’étonnant à ce qu’un Parisien de vingt ans, Auguste Bénard, formé à la lithographie à Orléans, vienne à Liège trouver un emploi à l’imprimerie Dessain. Il y reste jusqu’en 1887 date à laquelle il fonde sa propre société d’imprimerie et d’édition. Tout d’abord au 12 de la rue du Jardin Botanique ensuite rue Lambert-le-Bègue 13-15. Il innove, utilise des papiers de couleur, améliore les techniques, se spécialise dans les affiches publicitaires. Ce qui est au départ un simple support publicitaire va atteindre le statut d’œuvre d’art comme l’écrit l’historien Paul Delforge. Auguste Bénard s’entoure d’artistes qui ont nom d’Auguste Donnay, Armand Rassenfosse, Émile Berchmans et Émile Dupuis. Il y en a eu d’autres par après tel Jacques Ochs.

Jusqu’au 30 novembre à l’îlot Saint-Georges, 86 en Féronstrée, se tient une exposition Autour d’Auguste Bénard. Pour les personnes à mobilité réduite, il est loisible d’accéder en ascenseur aux Fonds patrimoniaux via le 10 quai de la Batte. Une trentaine d’affiches imprimées chez Bénard sont exposées. Aucune n’est signée mais chacune porte les préférences de l’artiste. Ainsi Donnay se montre particulièrement sensible à l’atmosphère et à l’émotion tandis que Rassenfosse apprécie des demi-teintes cernées d’un trait tantôt souple tantôt vigoureux. Ces affiches publicitaires ont trait notamment à l’Exposition universelle de Liège en 1905, à une machine à laver le linge, à un spectacle à la Boverie au profit de l’expédition dans l’Antarctique dirigée par Adrien de Gerlache,  à une marque de vélo ou encore à la liaison Bruxelles-Kinshasa effectuée au cours d’un périple de 51 jours  en 1925 par Edmond Thieffry précédant de 10 ans la commercialisation de la ligne par Sabena.

L’exposition Autour d’Auguste Bénard fourmille de panneaux explicatifs dont ceux relatifs à la lithographie et à la chromolithographie, technique d’impression à plat permettant de reproduire un dessin tracé à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire. Ces techniques ont été utilisées notamment par Géricault, Delacroix, Manet, Degas, Renoir et plus spécialement par des affichistes dont parmi les plus talentueux sont les Liégeois Autour d’Auguste Bénard.