Canada : par un crédit d’impôt, l’Etat favorise les abonnements numériques à la presse.

Abonné notamment à la version numérique du quotidien montréalais Le Devoir, nous avons reçu cet avis : Chers abonnés, Grâce aux mesures de soutien au journalisme mises en place par le gouvernement du Canada, vous pouvez désormais obtenir un crédit d’impôt pour votre abonnement numérique au Devoir. Cette nouvelle mesure fiscale vous permet de bénéficier d’un crédit d’impôt personnel non remboursable de 15 % pour toute dépense liée à un abonnement aux nouvelles numériques* faite entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020.

Evidemment, ce crédit d’impôt ne concerne que le contribuable canadien. Cette mesure fiscale de soutien à la presse, et bien d’autres, a été suggérée au gouvernement fédéral canadien par le Groupe indépendant d’experts sur le journalisme et la presse écrite. Dans son rapport, celui-ci note : Il est bien établi que l’industrie de la presse écrite est en crise. On estime que les médias numériques appartenant à des intérêts étrangers, comme Google et Facebook, priveront l’économie canadienne de sept milliards de dollars provenant de la publicité cette année. Les revenus publicitaires des quotidiens sont deux fois moins élevés qu’il y a une décennie. Selon des données recueillies dans le cadre du « Local News Research Project », plus de 250 organes de presse canadiens ont fermé leurs portes dans la dernière décennie. Le rapport Le Miroir éclaté du Forum des politiques publiques a établi qu’un tiers des emplois en journalisme ont disparu au Canada sur une période de six ans.   

Annonçant les diverses décisions prises en faveur de la presse, Bill Morneau, ministre des Finances a déclaré : Les médias d’information forts et indépendants sont essentiels au bon fonctionnement de la démocratie. Ces médias présentent aux citoyens les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions judicieuses sur des questions importantes. Le soutien que nous apportons au journalisme canadien aidera nos médias à s’adapter à l’évolution rapide du paysage de l’information qui devient de plus en plus numérique. Ce faisant, ils pourront continuer de fournir aux Canadiens des renseignements et des documents journalistiques fiables et fondés dans ce monde de plus en plus complexe et difficile. 

Si les abonnements numériques ont la cote pour certains journaux tel le New-York Times qui compte actuellement plus de sept millions d’abonnés dont neuf-cents mille pour la version papier, le crédit d’impôt canadien est un incitant à s’abonner à la version numérique d’un ou plusieurs médias. Le crédit d’impôt peut atteindre cinq-cents dollars.

En Belgique, les formes d’aide à la presse relèvent soit du gouvernement fédéral (tarifs postaux), soit des communautés (aide directe). En instaurant un crédit d’impôt pour les abonnements numériques à des médias qui respectent la déontologie de la presse, le fédéral aurait la garantie que nos concitoyens soient informés à bonne source et non par les réseaux sociaux véhiculant fausses informations et pareilles rumeurs.

RTBF : « des journaux mi-covid ».

Depuis début décembre, la RTBF s’est fixé comme objectif dans ses bulletins d’information tant en radio, en télévision ou sur internet, que la Covid 19 ne soit abordée au maximum qu’à 50 % du temps du journal. Un article rédigé par Isabelle Huysen publié le lundi 18 janvier à 08h32 le précise au cas où l’auditeur de la RTBF, le téléspectateur de la RTBF, le lecteur de la RTBF ne l’a point encore remarqué. Cet objectif est à ce point insolite qu’il a trouvé place dans les médias étrangers dont ceux d’HuffPost : « Trop anxiogène le Covid-19 ? La RTBF veut réduire sa place dans ses JT ».

Réaliser des journaux « mi-covid » devient-elle la règle ? Le directeur de l’information, Jean-Pierre Jacqmin nuance : « Il n’y a pas de couperet qui, lorsqu’on a dépassé les 50%, oblige le présentateur à passer à autre chose. C’est un objectif, on y tend. Je pense que dans un JT de plus d’une demi-heure, on doit offrir aussi des éléments d’intérêt général, d’intérêt public, mais qui peuvent ouvrir la fenêtre quand on est en confinement. Il faut qu’on puisse s’évader un peu. Et s’évader, je pense que ça peut exister par l’information »

Ce besoin d’évasion par l’information est venu principalement d’auditrices qui ont fait observer qu’entendre parler à longueur de journal de la Covid 19 en plus d’être obligés de vivre avec le virus était pour elles sources d’angoisses et d’anxiétés.

Pour atteindre son objectif, la RTBF peut compter sur ses bureaux d’information régionales.  » C’est l’avantage de la proximité, on a une actualité judiciaire, politique, de grands chantiers, des projets immobiliers, des meurtres, de la culture, etc » comme l’explique la Liégeoise Anne Poncelet.

Envoyer l’équipe du Scan réaliser un reportage sur la liaison directe entre l’aéroport de Charleroi et celui de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe semble à première vue constituer un bon exemple d’évasion. Mais bardi bardaf, on retombe en plein sur la Codiv 19 car la Guadeloupe a été choisie comme l’un des rares endroits à être classé en zone orange. Le reportage ne donne nulle indication sur le prix du vol et la compagnie qui l’assure. Pareille indication eut été une incitation à rejoindre le pour cent et demi de Belges qui, aux vacances de Noël, ont effectué des voyages à l’étranger « strictement déconseillé » par les autorités belges.

« Oui, l’Afrique nous dit merde … et c’est bien fait ! » SIMENON 1932

Actuellement le temps de la décolonisation des espaces publics est à la mode. Mais lorsque l’air du temps était aux colonies et aux empires coloniaux, notre compatriote Georges Simenon se révélait être anticolonialiste.

Dans son ouvrage « Gaston Gallimard », Pierre Assouline narre l’évènement paru dans « Voilà », un hebdomadaire lancé par l’éditeur parisien. « En 1932, Georges Simenon y publie un grand reportage à la suite d’un voyage effectué l’année précédente en Afrique. Le retentissement de cette charge anti-colonialiste est tel auprès du public que, quelque temps plus tard, Simenon n’obtient pas de visa du gouvernement français pour retourner sur le continent noir. Il faut dire qu’il n’a pas été très tendre avec les partisans de l’Empire. »

À l’époque, au cinéma, était diffusé un film « L’Afrique qui parle » relatant la croisière noire de Citroën. Simenon sous-titre son article « L’Afrique vous parle, elle vous dit merde ». Conclusion de l’article : « Oui, l’Afrique nous dit merde … et c’est bien fait ! »  

Un record, Liège-Matin célèbre un demi-siècle d’existence!

Il y a un demi-siècle j’ai eu l’honneur d’être la première voix de Liège-Matin. Une occasion de raviver quelques souvenirs d’époque. Le titre de l’émission est l’œuvre de Robert Stéphane, le patron du Centre de Production de Liège. Comme la couverture est la province et vu le moment de la diffusion,  je lui ai proposé  Province-Matin, sa réaction a été immédiate non Pierre, LIÈGE-MATIN. Et hop, c’est parti pour un demi-siècle et davantage.

En reportage au Québec, en 67, ce qui m’a marqué est l’importance accordée à la météo et j’ai trouvé que ce ne serait pas mal d’avoir une rubrique consacré au temps. Évidemment, pas question d’avoir un spécialiste, alors, à la pharmacie Sadzot, – on dirait du Hergé – j’ai acheté un thermomètre. Valeur : 30 francs, à imputer sur ma cassette personnelle, pas question de rentrer une note de frais. Mon confrère Henri Baudoin, engagé comme ma consœur Francine Vanberg, dans l’aventure Liège-Matin, l’a placé à l’extérieur de la fenêtre du bureau, le 204, d’André Mignolet, notre secrétaire de rédaction. Avant de descendre en studio, chacun de nous passe relever la température, première information qui ouvre le journal. Le premier octobre 68, il faisait 17 degrés.

En décrochage d’une émission de musique populaire du Centre de Production de Mons, Liège-Matin est prévu de 8h30 à 8h40. Le premier, le mardi 1er octobre 1968, commence à 8h30 55 secondes. La ponctualité est de rigueur dès le 2 octobre. L’information majeure est la contestation estudiantine à l’école normale de Jonfosse. Le mai 68 liégeois démarre, l’Univ de Liège embraye quelques jours plus tard dont les leaders sont Ludo Wérix et Guy Quaden. Pas de son extérieur  dans le premier numéro. Le Nagra est encore une denrée rare à la RTB en 68. Cela change quand la matinale, fille naturelle du journal, présentée par Roger Francel, va survenir en 1972, sous la houlette de Jean-Marie Peterken, avec les nouveaux journalistes, les Malpas, Blattchen, Couchard, etc.

Au pays du péket est apparu un gin, le LièGin …

   Depuis trois ans, tous les derniers vendredis du mois, la Maison de la Presse et de la Communication convie ses membres et leurs invité.e.s à partager le pot du mois. Réunion conviviale agrémentée de la participation d’un viticulteur ou d’un brasseur local. Le champ s’est étendu à la découverte d’un alcool, le LièGin, créé par un Calidifontain Romain Jans (1). Hommage au péket, ce gin est à base d’arômes de fruits rouges et noirs.

   Tous les ingrédients figurent sur la bouteille Chiara qui contient le précieux liquide. Ceux-ci vont de l’angélique aux zestes de lime et d’oranges en passant par le genévrier, la coriandre, les myrtilles, les mûres, le cassis, la réglisse, etc. Ce gin est constitué d’ingrédients issus de l’agriculture biologique validé par Certisys, organisme de contrôle et de certification.

   Le LièGin est l’objet d’une quadruple distillation d’alcool de grains à la distillerie fondée en 1836 à Raeren par Pierre Radermacher. Disponible dans plus de soixante magasins spécialisés dont deux au Grand-Duché de Luxembourg, cet alcool  est apprécié sur les réseaux sociaux : parce que je suis une vraie liégeoise, parce que j’aime ma ville et parce que j’aime le gin, il était normal que je possède le LièGin

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(1) Romain Jans – 18 Route de l’Abbaye, Beaufays – Tél.: 0474  49 85 78 – www.liegin.be

… à propos de la retransmission sur le net de la séance publique du Conseil communal.

    En suite de la publication du texte relatif à la retransmission sur le net de la séance publique du Conseil communal, la responsable de la Communication, Laurence Comminette nous adressé un aimable courriel qui nous a permis de corriger une erreur factuelle.

    Ce courriel nous le partageons avec notre lectorat :  Bonjour Pierre, Quelques petits éléments concernant ta publication sur la retransmission du Conseil: – la qualité de la retransmission, je ne partage pas ton avis et ça va à l’encontre des retours qu’on a qui sont très positifs.- Concernant liege.be, il y a eu deux choses: un petit souci au lancement où on a perdu quelques secondes et il semble par ailleurs qu’il y ait quelques personnes qui sont passées par le site et chez qui cela ne fonctionnait pas.  Ce qui tu le comprendras fait partie des aléas d’une première mais c’était très limité au niveau de l’impact: des échos qu’on a et des tests effectués pendant le live, cela ne concerne qu’un nombre très limité de personnes. – Il n’y a pas eu de retransmission sur Facebook néanmoins, les statistiques font état d’un pic de connexion à 800 et la moyenne s’est maintenue entre 250 et 300 selon le premier décompte. Belle journée.

    Ce courriel montre qu’à propos d’un même fait, la vision d’un communicant et la vision d’un journaliste professionnel  peuvent diverger. Ce qui est heureux. Lorsque les visions ne divergent pas, le journaliste a fait preuve de paresse en se contentant d’un copier-coller émanant du communicant.

    En ce qui concerne la qualité de la retransmission, celle-ci sur notre écran d’ordi, au début, a été entrelardée de  coupure de son et d’apparition à l’image  d’un quasi-cercle blanc. À plusieurs reprises, celui-ci a entouré le nez de noss Willy. Si l’image prête à sourire, ce n’est pas le but recherché ! Heureusement, nous n’avons été que quelques-uns à souffrir de ce désagrément qui s’est estompé au fil du temps.

    Actuellement, la vidéo liégeoise est disponible sur YouTube, mais point sur www.liege.be. Or, ce site est normalement le lieu où citoyennes et citoyens rencontrent les édiles communaux ainsi que tous les services administratifs de la Ville. 

    Liège n’est cependant pas la première ville de Wallonie à retransmettre les séances publiques du Conseil communal.  Mons le fait depuis octobre 2017 sur son site www.mons.be. Ainsi, la vidéo de la séance du 15 janvier 2018 est disponible jusqu’à la prochaine réunion du Conseil.  La publication de cette page officielle de la Ville de Mons a été vue 24563 fois. Pour mémoire, la population de Mons est d’environ 95000 personnes sans compter les shapiens et étudiants en kot. 

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© Francis Carlier

Retransmission de la séance publique du Conseil communal : Liège peut mieux se réinventer!

    Dans son communiqué de vendredi dernier, le Collège communal dit avoir procédé aux démarches nécessaire pour aboutir à une retransmission de qualité sur www.liege.be via la chaîne YouTube de la Ville. Ce lundi 29 janvier à 18h30, pour la retransmission de la séance publique du Conseil communal, il serait inexact de dire que la qualité ait été au rendez-vous. Certes, la qualité s’est améliorée au fur et à mesure de la durée de la retransmission qui s’est arrêtée brutalement à 23h10, cette vidéo n’est pas disponible.

    Quant à celles et ceux qui ont choisi de regarder la retransmission sur www.liege.be, leur sort a été pire. Sur leur écran, avec une très belle vue du port de yachts, deux inscriptions : Suivez, en direct, les débats du Conseil communal de la Ville de Liège du 29 janvier 2018 à 18h30 et en attente de Ville de Liège 29 janvier à 18h30. L’attente a été longue et vaine. En effet, la retransmission s’est effectuée sur YouTube.

    L’audience a culminé à 272 personnes, stabilisée aux environs de 250 durant les trois premières heures puis une chute vertigineuse au point d’atteindre 14 personnes alors que Maggy Yerna aborde ses points à l’ordre du jour de la séance publique. En résumé, Liège peut mieux se réinventer !En

Les séances publiques du Conseil communal de Liège diffusées sur www.liege.be

     Innovation au Conseil communal de Liège. Dès ce lundi 29 janvier, à 18h30, la séance publique du Conseil communal est retransmise dans son intégralité sur le site officiel de la  Ville www.liege.be. Déjà, une expérience-pilote a eu lieu en 2013.

    Dorénavant, il n’est plus nécessaire de se rendre à la Violette pour suivre les débats communaux. C’est incontestablement un progrès qui rapproche citoyennes et citoyens de leurs mandataires élus. C’est le miracle d’Internet. Comme le note l’Académicien Michel Serres dans une communication sur les nouvelles technologies : la distance n’est plus seulement réduite, elle est abolie ; l’espace n’est plus seulement raccourci, il est annulé. Je suis simultanément – quel que soit l’endroit où je me trouve – en tout point du monde par le moyen de l’outil numérique qui tient dans ma main (http://academie-francaise.fr/actualites/communication-de-m-michel-serres-0).

    Ce lundi, 190 points sont inscrits à l’ordre du jour du Conseil communal mais seulement 88 le sont dans la séance publique, les autres sont traités lors de la séance à huis-clos. Le point 1 est l’acceptation de la démission de la conseillère Véronique De Keyzer (PS) et son remplacement par Anne Fievet (PS). Le point 88 est l’approbation des points portés à l’ordre du jour de l’Assemblée générale extraordinaire du 6 février 2018 de l’intercommunale « PUBLIFIN ».

  Les travaux du Conseil communal ont été préparés la semaine précédente par les commissions permanentes. Les prochaines dates retenues pour le premier semestre de 2018 sont les lundis 26 février, 26 mars, 30 avril, 28 mai et 25 juin.  

« Les médias sont-ils dangereux ? » … Fottorino et le 1 répondent;

 

Fottorino.jpg  Éric Fottorino, co-fondateur du 1

     Une vingtaine de journalistes, écrivains, sociologues, historiens, etc  ont rédigé, sous la direction d’Éric Fottorino, un opuscule Les médias sont-ils dangereux ? sous-titré Comprendre les mécanismes de l’information. Dans l’introduction de cet hors-série de la collection les 1ndispensables (1), Éric Fottorino explique pourquoi, il la pose : c’est qu’en effet la sphère médiatique – celle qui englobe la presse, la télé, la radio, mais aussi tous les réseaux sociaux via Facebook et Google – ne cesse de nous perturber. (…) Quant aux nouveaux média, cette presse en ligne qui ne vit que par le clic et la pub, d’autres règles en régissent le fonctionnement. On a découvert récemment le rôle des algorithmes, ces formules mathématiques qui « calculent » chacun de nous et nous exposent exclusivement à ce que nous aimons, pour ne pas dire à ce que nous « likons ».

    De quoi ne pas perturber ce prof’ de l’ULiège qui ayant   confié, sur FB, son désir de relire un livre, reçoit un courriel personnalisé d’Amazon avec une offre pour l’achat du bouquin. Le prof’ ne croit pas au hasard et a prévenu, sur FB, ceux qui pensent encore que nous ne sommes pas surveillés par les GAFA.

    Revenons à notre opuscule. Le journaliste Éric Scherer définit l’algorithme : c’est une recette de cuisine. Une séquence  d’instructions faite de formules concoctées par des informaticiens. L’algorithme filtre et choisit l’information que vous lirez (…) L’algorithme décidera de placer cette information dans votre fil d’actualité (news feed) en fonction de votre historique de navigation, de vos likes, de vos conversations avec vos amis, de vos réactions aux messages publicitaires. Mais en fonction aussi de nombreux critères inconnus. Les algorithmes sont de véritables boîtes noires dont personne ne connaît le fonctionnement, qui non seulement trient, mais choisissent et distribuent l’information.  

    D’autres textes courts mais incisifs permettent de mieux comprendre les mécanismes de l’information aujourd’hui en France. Fille aînée du capital, la presse n’est pas libre et ne l’a jamais été écrit Aude Lancelin, journaliste licenciée de l’Obs’ en 2016 à la demande de l’Élysée selon certaines sources. Dans les médias, les ressources du déni sont encore immenses, peu de journalistes veulent bien reconnaître, même portes fermées, les répercussions sur leur travail du rachat de leurs titres par de grands groupes industriels.

    Quant aux sondages, l’alpha et l’oméga de l’analyse politique, l’écrivain et journaliste Denis Jeanbar estime qu’ils livrent aux journalistes une donnée chiffrée qui leur permet de se parer des plumes de l’objectivité.

    Pour la bonne bouche, épinglons Les valets de l’Élysée. En juin 2010, Éric Fottorino, alors président du directoire du Monde, Nicolas Sarkozy lui fixe un rendez-vous à l’Élysée. Il était mécontent et me le fit savoir. À peine entré dans son bureau, je m’entendis traiter d’imbécile, pour la simple raison  que je n’obtempérais pas à son vœu : vendre à son ami Arnaud Lagardère le quotidien du soir et tout le groupe du Monde (…) que je présidais. À cette époque, nous avions besoin d’argent. Cent millions d’euros …la suite de la lecture dans Les médias sont-ils dangereux ?

 (1) Les médias sont-ils dangereux – en vente en Belgique 8,80 €

Anne BERT : « Mon tout dernier été fut le plus beau humainement parlant, fraternel. »

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    Le hasard fait (parfois) bien les choses. En novembre 2012, les chemins du blog Impermanence  et celui de Liège 28 se sont croisés. Un contact téléphonique avec Anne Bert, auteure érotique et éditrice entre autres d’Impermanence, aboutit au jumelage des deux blogues. Un même goût de la vie, une identique aspiration à la liberté nous a rassemblés. Depuis 2012, Liège a droit de cité dans la région de Saintes et  les lectrices et lecteurs de Liège 28 ont un accès direct à Impermanence Près de deux cents textes sont disponibles.
 
    Sur ce blog : je parle de mes propres livres, mais aussi de  parutions, récentes ou non, de livres  qui ont souvent pour sujet l’intime des hommes et des femmes (…) Des billets d’humeur, sur l’actu,  mais aussi des textes inspirés de ce que je vois.. Bref, ici donc un peu de tout ce qui fait et défait le temps.
 
    Rédigeant la recension de Cinquante Nuance de Grey, Anne Bert s’interroge : La question, finalement, est de savoir si le succès commercial de ce livre érotique témoigne d’un succès littéraire, de la reconnaissance d’un talent d’écrivain. Est-ce le succès de l’esprit (oui, parce que même s’il s’agit de cul, il faut de l’esprit pour pouvoir en parler et l’écrire) ou bien le succès d’un concours de circonstances et d’un marketing bien orchestré après la révélation du désir des femmes qu’on leur parle de sexe et d’histoire de prince charmant venant les réveiller d’un coup de fouet et d’une bonne fessée ? Mais la réponse importe-t-elle dans ce maelstrom  de dollars et  cette dissolution des belles lettres ? Les fesses chauffées à blanc sont de braise et l’incendie se propage partout où le tiroir-caisse fait bling bling, film, comédie musicale, godemichés, parfums, lingerie, cartes de vœux, bijoux de cul et de cou, jeux de société, carnets intimes, et pourquoi pas prochainement pieds de cochonou et langue de porc à effigie du beau Christian et du savon pour laver la foufoune à celle d’Anastasia, si ça fait du blé ? Ahlala…cette horreur m’évoque Cyrano…il disait … »Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès ! Non ! Non ! C’est bien plus beau lorsque c’est inutile ! -‘ Ce qui sonne bien, non pas dans l’escarcelle des éditeurs, mais dans le creux de mon oreille.
 
    Début 2016, coup de massue, Anne Bert écrit : J‘ai appris en octobre 2015 que j’étais atteinte de la maladie de Charcot autrement dite SLA (Sclérose Latérale amyotrophique). Cela réoriente mes priorités, et stoppe mes fonctions de directrice de collection chez Numeriklivres. Désormais j’utilise un logiciel vocal et notes audios sur ce blog. 
 
    Ses priorités sont  la lutte pour obtenir le droit à choisir une aide active à mourir en phase terminale de maladie ou en cas de maladie incurable et de souffrances physiques et psychologiques insupportables, que ce soit par euthanasie ou par  suicide assisté. Elle écrit dans ce sens à tous les candidats à la Présidentielle, lance une pétition qui récolte plus d’un quart de million de signataires, se résout à se faire euthanasier en Belgique. Dans Le Figaroun médecin ironise sur le tourisme euthanasique ! Anne Bert est décédée ce lundi. 
 
    Son combat continue. En ce mois d’octobre, Fayard publie son  livre ultime,Le tout dernier été. Un ouvrage qui est  une réflexion sur la fin de vie, sur la liberté, la mort et sur notre devoir d’introspection, mais aussi sur la joie et le goût de vivre Portant un regard sur cet été, Anne Bert de conclure : Mon tout dernier été fut le plus beau humainement parlant, fraternel.

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