Dans un an, il y aura un demi-siècle que Liège a organisé le Mois de la Francité à propos duquel Le Monde écrit : en donnant rendez-vous, du 13 septembre au 13 octobre, à l’ensemble du monde francophone, Liège n’a regardé ni à la dépense ni à l’imagination. Effectivement, les noms de rues sont débaptisés et portent l’appellation d’un pays francophone. Ainsi la rue Saint-Gilles s’appelle rue du Québec et le président du Comité de la rue porte un patronyme identique à l’homme politique québécois René Levesque ! Chaque jour, Liège reçoit un chef d’État ou de Gouvernement d’un pays francophone. La notoriété de Liège est maximale dans le monde francophone. L’occasion de ce Mois de la Francité en 1973 est la réunion dans la Cité ardente de la Conférence générale de l’Agence de Coopération culturelle et technique. Celle-ci a été fondée à Niamey, en 1970, à l’initiative des Présidents Léopold-Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger) et du Prince Norodom Sihanouk (Cambodge).
Que faire au lendemain du succès du Mois de la Francité ? Jacques Levaux, un avocat qui deviendra président du Grand-Liège en 1979 invite quelques amis dont Pierre Bertrand (ministre en 1977), Philippe Monfils (ministre en 1981), Michel Foret (ministre en 1999, gouverneur de la Province de Liège en 2004) à en discuter en la maison natale de Nicolas Bassenge, promoteur de la Révolution bienheureuse d’août 1789 et partisan du rattachement de la Principauté de Liège à la France. Il est décidé de s’affilier au Richelieu International. Service-club fondé à Ottawa le 21 février 1944 avec pour objectif d’aider les Canadiens-français à défendre leur langue, leur culture et leur foi dans le contexte majoritairement anglophone de la réalité canadienne. L’affiliation de Liège constitue une première en Belgique. En revanche, la France dispose, depuis 1969, de clubs Richelieu dont le premier a été celui de Rennes.
Tandis que Jacques Levaux entame en novembre 1973 les négociations en vue d’obtenir du Richelieu International la charte qui sera acquise le 13 décembre 1974, la mise en place du nouveau service-club a lieu. Choix d’un lieu pour se réunir. Ce sera rue Charles Morren, au local de réception du traiteur Jean-Marie. Recrutement des premiers membres dont Roger Dehaybe (Administrateur général de l’Agence de la Francophonie en 1998). Le Richelieu-Liège n’est pas un service-club comme les autres. Ses préoccupations sont moins philanthropiques que politiques, culturelles et économiques a tenu à préciser le secrétaire Fernand Pierot dans son rapport d’activité de la première année du Richelieu-Liège.
