L’ÉTUVE et sa saison 2023.

Sous le titre Dès que le printemps revient – appellation du premier vinyle de Hughes Aufray – le théâtre de l’Étuve a choisi de rendre hommage à cet auteur-compositeur-interprète qui, à nonante-trois ans, est toujours en scène. Accompagné de quatre musiciens Pierre Bougard, Christian Hogge, Alex Dawirs et Jacques Stassart, Philippe Dengis a interprété parmi les deux cents chansons au répertoire de Hughes Aufray des succès tel Santiano, Céline, Le bon dieu s’énervait, Stewball, On est les rois et cetera. Dès que le printemps revient a été programmé huit soirées par l’Étuve.

En mai, En garde à vue, une adaptation théâtrale du roman Brainwash de John Wainwrigh est programmé sept fois. Cette adaptation théâtrale créée en 2019 à Paris au Théâtre Hébertot  diffère de l’adaptation cinématographique en 1981 avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider et des dialogues de Michel Audiard. L’Étuve en assure la création en Belgique dans une mise en scène de Pierre Meurant. La veille de Noël, la police convoque Georges Bergerot (Philippe Dengis), chef d’entreprise, maire de sa commune qui a découvert une fillette morte étranglée et violée. Entendu tout d’abord comme témoin par le commissaire Toulouse (John Grégoire) et son adjoint Berthil (Frédéric Boncour), il devient le suspect placé en garde à vue. Ce qui me rassure dit Berthil à Toulouse, c’est qu’avec vous, il a moins de chances de s’en sortir qu’un taureau dans une arène. Pour Madame Bergerot (Jacqueline Meunier), le réveillon a un goût amer.

Outre En garde à vue, à l’affiche de l’Étuve sept autres spectacles dont celui d’Éric Boschman Ni dieux, ni maîtres mais du rouge avec dégustation de six vins commentée de manière humoristique et celui de la pièce Avant qu’tumeur au profit du service OncoPédiatrie de la Citadelle pour aider la guérison des enfants atteints du cancer. Le détail de l’ensemble de la programmation de l’Étuve se trouve sur son site internet.

CE 15 JUIN À MIDI OUVERTURE DES RÉSERVATIONS AU 62ème FESTIVAL DE SPA ; LE CORONA RÉDUIT LE NOMBRE DE PLACES : IL N’Y EN AURA PAS ASSEZ !

Le jeune collaborateur de la bourgmestre de Spa, Adrien Undorf, frais émoulu nouveau président du Conseil d’administration recevait un jour de mars 2020 un coup de téléphone lui annonçant l’annulation du 61ème Festival Royal. Avec le Directeur Axel De Booseré et son équipe, Adrien Undorf ne se résigna pas. Ensemble ils inventèrent une édition extérieure raccourcie à la merci des avatars météorologiques. Cette année la pandémie n’est pas vaincue mais les assouplissements des règles sanitaires permettent la programmation surtout dans les salles du centre culturel de 41 représentations de 21 spectacles lors de 14 soirées (dont une en avant-première) animées à nouveau par la présence de plus de cent artistes et techniciens. Pour ces retrouvailles, le nombre de places dans chaque salle sera encore réduit et il en manquera donc. Si vous êtes intéressés soyez donc prudents et réservez dès que possible. Ces réservations ouvrent aujourd’hui mardi 15 juin à midi soit par téléphone au numéro 087 47 57 04,  de midi à 18 h. du mardi au vendredi et de midi à 14 h. le samedi , soit en ligne sur le site http://www.royalfestival.be.

Afin d’éviter de paraphraser toutes les indications relatives aux 21 spectacles dont quatre créations, trois lectures et une causerie c’est ce site que je vous invite à consulter.

En ce qui me concerne je compte me déplacer sept fois à Spa entre le 10 et le 22 août afin de vous commenter quatorze des quarante et une représentations: le mardi 10 les créations de « Normal » et de « La nostalgie des blattes », le jeudi 12 de « Chat en poche » de Feydeau, le samedi 14 de « Ni oui ni non … » et de « Désir, terre et sang » d’après Federico Garcia Lorca, le lundi 16 de la lecture de « Un lundi en coulisse » et du « Départ », le mercredi 18 de la création de  « Flash Party » et de « Dimanche », le samedi 21 d’«Avant la fin » et de « Notre-Dame de Paris » d’après Victor Hugo et le dimanche 22 de la lecture de « L’appel à l’aide », de la causerie sur « Spa au temps du Prince de Ligne (1735- 1814) et … d’« Au suivant… » (annonciateur du 63ème Festival, celui de 2022 ?).

J’avoue que mes trois coups de cœur préalables vont au retour à Spa de Cécile Van Snick qui y fut la partenaire d’Armand Delcampe avant de diriger l’Atelier-Théâtre Jean Vilar de Louvain la Neuve. Je suis curieux de la découvrir dans du grand vaudeville, celui de Feydeau.

Ensuite j’espère beaucoup du spectacle Garcia Lorca que nous présenteront sous leur chapiteau « Les Baladins du Miroir » dont je suis un fan depuis de nombreuses années. Et enfin je prêterai une vive attention au témoignage de Catherine Graindorge sur la fin de la vie de son père, l’avocat Michel Graindorge. J’ai en effet connu et apprécié celui-ci, avant qu’il n’accède au barreau, quand nous militions ensemble après la grande grève de l’hiver 1960-61 contre les projets de loi sur le maintien de l’ordre du gouvernement Lefèvre-Spaak. Nos routes divergèrent car quand nous nous levions à l’aube pour aller distribuer des tracts aux ouvriers de la métallurgie liégeoise, les étudiants communistes bruxellois sous l’influence de Jacques Grippa dissertaient jusqu’aux petites heures du conflit sino-indien. Michel dirigeait cette tendance « prochinoise » et nous l’avions affublé du patronyme « Grainderiz ». Mais j’ai toujours gardé de lui un souvenir d’un militant sincère, intelligent, désintéressé et cette estime m’incite évidemment à espérer beaucoup du témoignage dramatique de sa fille.

Par contre se servir des flammes d’un incendie récent pour faire renaître comme celle d’un phénix une grande œuvre de Victor Hugo me semble constituer une gageure qui n’est pas gagnée.

Enfin j’espère l’une ou l’autre belle découverte parmi la dizaine de spectacles que j’ai ajoutés à mon agenda. Rendez-vous au mois d’août même si ce n’est pas pour toujours s’amuser comme des fous !

Jean-Marie ROBERTI

« Covid safe » l’ÉTUVE n’a « Ni dieux, ni maîtres » avec Éric Boschman!

L’Étuve rouvre ses portes le samedi 12 juin à 20h15 avec le spectacle Ni dieux, ni maîtres d’Éric Boschman. En écoutant cet œnologue érudit on est assuré de boire du petit lait … Comme la distanciation physique est de mise, une représentation supplémentaire est prévue le dimanche 13 juin à 15h30. La participation aux frais est de 20€ à virer au compte BE27 7320 2709 4373 lors de la réservation via le site https://form.jotformeu.com/etuve/reservation ou par SMS au 0492/56 29 10 ou encore par mail à reservationetuve@gmail.com. Comme la billetterie est fermée, le prépaiement est obligatoire.

Autre spectacle, le samedi 19 juin à 20h15 et le dimanche 20 juin à 15h30, celui de Rachel Luxen qui interprète les chansons de Barbara. La réservation se fait comme énoncé supra et le prépaiement (13 ou 16 €) est obligatoire.

Fermée depuis mars 2020, l’Étuve n’est cependant point demeurée inactive. Ses deux directeurs, Philippe Dengis et John Grégoire l’ont chouchouté à fin qu’elle ne sente point abandonnée. Dès que la ventilation est entré dans l’arsenal de la lutte contre le coronavirus, ils se sont mis à la recherche du matériel le plus apte à améliorer l’aération du théâtre de l’Étuve. Ils l’ont trouvé dans le purificateur d’air haute performance AIRVIA MÉDICAL.

L’appareil est non seulement beau – son esthétique est inspirée du monde de l’aéronautique et des turbines d’avion – mais aussi très efficace. Grâce à sa forme cylindrique et son système d’entrée d’air à 360 degrés, il aspire l’air depuis toutes les directions et le rejette verticalement pour assurer un brassage de l’air efficace sans nul dérangement, ni par le niveau sonore, ni par l’air soufflé. À l’intérieur de l’appareil, l’air passe par huit étapes de filtration et de dépollution pour être purifié. En quelques minutes, l’air d’un espace de 100 à 150 mètres carrés est complétement assaini.

Le théâtre de l’Étuve est l’un des premiers à s’équiper ainsi. Ses directeurs, Philippe Dengis et John Grégoire sont légitimement fiers de le déclarer Covid Safe et d’adresser ce message à leur public : Nous nous réjouissons de vous revoir vous les fidèles, pour les autres, de faire votre connaissance. Haut les cœurs !

« SOIF » d’Amélie Nothomb adapté au théâtre.

C’est tout simplement le livre de ma vie. Tel est le jugement d’Amélie Nothomb sur son vingt-huitième roman SOIF paru en 2019 et vendu à plus de deux-cent mille exemplaires. En cent-soixante pages, Amélie Nothomb incarne le Christ sur le chemin du Golgotha. On n’apprend des vérités si fortes qu’en ayant soif, qu’en éprouvant l’amour et en mourant : trois activités qui nécessitent un corps.

Texte le plus intime d’Amélie Nothomb, SOIF fait, depuis le 25 janvier 2021, l’objet d’une adaptation théâtrale par Mehdi Dehbi en résidence à la Maison Denise Masson à Marrakech. Mehdi Dehbi est un acteur et metteur en scène marocain né en 1985 à la maternité de Bavière à Liège, maternité qui deviendra, en 1989, le siège de l’Académie Grétry que fréquentera, à l’âge de dix ans Mehdi Dehbi. À seize ans, il interprète le rôle d’Hamid dans le film Soleil assassiné, co-produit par Martine de Clermont-Tonnerre et les frères Dardenne, consacré au poète libertaire Jean Sénac, rallié depuis 1955 à la cause de l’indépendance algérienne. Ce premier film lui vaut, en 2003, une sélection pour le Prix Joseph Plateau du meilleur acteur. Depuis, il a tourné dans plus d’une dizaine de long métrage, participé en qualité de comédien à quantité de pièces et a assuré la mise en scène de la pièce de Camus, Les Justes.

Mehdi Dehbi explique comment il conçoit l’adaptation de SOIF d’Amélie Nothomb : Le propos de cette adaptation est de ramener le cœur du Christ au centre de la scène. J’aime que SOIF nous parle en profondeur de l’homme qui a aimé et qui est aimé par un être en particulier, Madeleine. J’aime les sensations décrites de cet amour : elles ramènent Jésus à une réalité et une vérité très concrète. C’est pour cela que j’ai voulu concentrer l’adaptation du texte riche d’Amélie Nothomb, sur l’histoire d’amour, l’histoire de mort et, le lien entre les deux que l’auteur nous propose pour signifier la vie, l’histoire d’une soif. L’amour, la soif, la mort : le tiercé gagnant de Jésus. J’y vois une interprétation de la trinité, et je m’amuse donc avec le chiffre trois : trois interprètes sur scène, trois espaces scéniques (théâtral, cinématographique et audio), trois actes (la cellule, la crucifixion, la vie éternelle). Oui, c’est l’homme qui a vécu cette histoire, mais n’est-ce pas la femme qui l’a survécue ? N’a-t-elle pas droit elle aussi à prendre la parole et l’espace ? Je confie à Madeleine une place centrale dans cette mise en scène. Si Jésus était une photographie, elle en serait le négatif. Je prends le parti pris donc de construire des scènes dialoguées entre les deux personnages, puis de faire parler Madeleine comme si elle était Jésus. Ensuite, pour accompagner le Christ dans sa souffrance, rien de tel que la musique : je fais chanter un violon sur scène et laisse la force des mots de l’écrivaine simplement faire son travail. Il n’y a rien à ajouter lorsque la simplicité s’exprime de manière si troublante sur une expérience à ce point abominable que la crucifixion de Jésus (…) Sur scène, tout est justifié sans jamais être expliqué : rien n’est laissé pour compte, tout prend un sens sans forcer la sensation par l’effort ni l’effet. Se dégagera du spectacle une douceur, une simplicité, et de par ses deux interprètes féminines une certaine grâce et beauté.

Première du spectacle SOIF, le dimanche 21 février. Deux représentations, à 19h et 21h, devant un public restreint. En effet, compte tenu des impératifs sanitaires, la jauge de la salle de l’Institut français de Marrakech autorise seulement l’accès à vingt spectateurs. Il avait été envisagé de recourir à internet. Ce qui laissait entrevoir une audience accrue pour la première de cette adaptation théâtrale de SOIF. Malheureusement l’équipe qui devait assurer la transmission n’a pas pu avoir les autorisations pour venir au Maroc. 

Générale de préférence à première car l’ambition de Mehdi Dehbi et son équipe est que la première de ce spectacle ait lieu à Jérusalem, là même où SOIF s’est déroulé il y a deux mille ans.

À SPA, UN « ROYAL FESTIVAL » TRÈS SPÉCIAL

Le soixante-et-unième Festival de théâtre de Spa, n’est pas seulement devenu une troisième fois le « Royal Festival » sous la direction d’Axel De Booseré mais en outre la pandémie actuelle fait que ce Festival s’avère cette année très spécial.  Les deux spectacles auxquels nous avons assisté ont en effet revêtu des caractéristiques très particulières. « La promesse de l’aube » a dû, en « milieu fermé », se limiter à accueillir une centaine de spectateurs pour respecter les exigences sanitaires. Dans une salle comme celle qui perpétue le souvenir de Jacques Huisman qui fonda en 1959 ce rendez-vous estival de l’art dramatique en Wallonie, chaque couple de spectateurs disposait de neuf sièges….  Cela curieusement ne facilite pas l’acoustique et, malgré la température, ne réchauffe pas l’atmosphère.

Ceci dit l’adaptation théâtrale et la mise en scène par le dramaturge et comédien Itsik Elbas de l’œuvre en partie biographique de Romain Kacew dit Gary, ne manque pas d’intérêt car l’existence de 1914 à 1980 de ce romancier français d’origine juive fut tout-à-fait exceptionnelle. Mais le roman « La promesse de l’aube » (titre qui nous éclaire sur le sens et le ton de la pièce lorsque ces mots sont replacés dans leur contexte : « Avec l’amour maternel, la vie nous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais ») mélange non seulement les faits mais aussi la tendresse, une nostalgie parfois dépressive – voire mystique – et un humour dont l’auteur dit lui-même qu’il « est une déclaration de dignité ». Tout est certes dominé par cet amour maternel, possessif, idéaliste, poignant, excessif, bref infini d’une mère pour son fils. Mais quel fils dont la vie rencontra et parfois dépassa les rêves les plus fous de celle – prénommée Mina – qui l’éleva seule entre la Lituanie où ils furent russes de 1914 à 1921 et la Pologne où ils devinrent polonais de 1921 à 1928 avant de connaître luxe et pauvreté à Nice.

Devenu français Romain obtint une licence en droit à Paris et en 1941 perdit sa mère victime d’un cancer. Devenu français en 1935, Romain avait été incorporé dans la force aérienne où il fut breveté mitrailleur mais il fut le seul parmi ses trois cents condisciples à ne pas devenir officier en raison de ses origines étrangères. En juin 1940, le sergent Kacew s’illustra de multiples manières. Sous le nom de Gary (ce qui en russe signifie feu …) il réussit de très nombreux exploits en étant victime du typhus puis blessé au combat. Promu adjudant, sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, il fut fait en 1944 Compagnon de la libération, reçut la Croix de guerre avec deux citations, fut promu commandeur de la Légion d’honneur, etc … Fin 1945 il fut incorporé dans la diplomatie française et travailla en Bulgarie, en Suisse, à New-York et à Los Angeles où il devint Consul Général de France en 1956 année où il reçut le Prix Goncourt pour les Racines du Ciel.  

Ses quatre derniers romans furent publiés sous le pseudonyme d’Emile Ajar (ce qui en russe signifie cendre…) et cela lui permit de mystifier le jury du Prix Goncourt qui couronna en 1975 « La Vie devant soi » alors que ce prix ne pouvait pas être attribué deux fois au même auteur. Romain Gary se maria plusieurs fois et en particulier avec l’actrice Jean Seberg (l’héroïne d’A bout de souffle de Jean Luc Godard avec Belmondo) qui le quitta pour Clint Eastwood avant de se suicider en 1979. Ce que Romain Gary fit lui aussi l’année suivante en se tirant une balle dans la bouche avant d’être enterré avec les honneurs militaires en l’église de Saint-Louis des Invalides. Et ce trop long rappel d’une vie où la réalité a sans cesse dépassé la fiction ne reflète qu’une très petite partie d’une telle existence.

Son hymne à l’amour maternel de « La promesse de l’aube » a été servi avec justesse, intelligence et conviction par le grand professionnel qui dirige depuis vingt-cinq ans à Bruxelles le théâtre « Le Public » Michel Kacenelenbogen. Il a été le conteur sobre d’une histoire dominée – a-t-il d’emblée précisé – par l’amour des femmes et celui irremplaçable de la mère. Cette prestation seul sur scène requiert beaucoup de talent. Ce comédien y ajoute de l’humilité. Il a arrêté les applaudissements en fin de spectacle pour dire avec simplicité et sincérité à la centaine de spectateurs toute la satisfaction qu’il éprouvait comme ses collègues à remonter sur les planches dans de telles conditions particulières et pour rappeler que comme acteur amateur c’est à Spa qu’il avait entamé sa carrière …

SOLO

C’est en plein air, sur les gradins du Parc des sept-heures aménagé en 1758 pour favoriser les promenades au centre de la Ville de Spa alors baptisée « Café de l’Europe » que la plupart des représentations du Royal Festival ont eu lieu cette année.

Nous y étions 200, masqués, dans le respect des distances imposées par les exigences sanitaires quand le dimanche 9 août grondait le tonnerre. Le directeur Axel De Booseré vint nous dire qu’en cas de pluie nous pourrions nous réfugier un moment sous les arcades de la Galerie Léopold II avant que le spectacle ne puisse reprendre. Mais le ciel fut clément et ne nous tomba pas sur la tête.

Nous y avons apprécié l’œuvre d’une grande écrivaine de Wallonie : Nicole Malincoli qui naquit en 1946 à Dinant, retourna de 1952 à 1958 en Toscane (où son père fut agriculteur avant de devenir garçon de café) puis qui   revint en Wallonie où elle fut notamment la collaboratrice du Docteur communiste namurois Willy Peers, pionnier de la lutte pour la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse.  Après le décès de celui-ci en 1984, Nicole Malincoli s’orienta vers la littérature et son texte « Solo » adapté et interprété par Angelo Bison s’inspire de l’histoire bouleversante de son père, un immigré qui seul à la fin de son existence évoque avec nostalgie et tendresse le long voyage de celles et ceux que la vie conduit à s’exiler.

Angela Bison se reconnaît dans ce trajet de la jeunesse à la vieillesse et donne toute sa crédibilité à ce spectacle de qualité.

Nous aurions aimé pouvoir assister à d’autres représentations mais une chute sans gravité nous froissa néanmoins les côtes et nous a enlevé la mobilité nécessaire pour poursuivre notre découverte d’un Royal Festival qui non seulement fut spécial mais qui en outre a témoigné du courage et de lucidité de ses artisans.

Jean-Marie ROBERTI

Le Royal Festival de Spa adopte courageusement la devise du Royaume des Pays-Bas : « JE MAINTIENDRAI ! »

Suite à la dernière allocution de Sophie Wilmès, nous avons, ce lundi 27 juillet peu avant 19 heures, reçu un communiqué urgent dont voici le texte intégral :

« Pour rappel, les jauges maximales autorisées pour les événements tels que le nôtre passent de 200 à 100 personnes en intérieur et de 400 à 200 en extérieur.

Nous étions partis sur une jauge de 180-200 maximum en extérieur pour pouvoir rapatrier notre public en salle en cas de pluie.

Certains spectacles affichent déjà complets. D’autres presque. 

En tenant compte de ces nouvelles contraintes :

Le Royal Festival de Spa, édition spéciale, n’est pas annulé.

La solution de repli n’est plus possible car les réservations en extérieur dépassent le nombre de places autorisées en intérieur.

En cas de pluie, le spectacle sera postposé dans la mesure des possibilités : une nouvelle date sera proposée aux spectateurs concernés.

Concernant les spectacles prévus en intérieur, des représentations seront ajoutées de façon à pouvoir accueillir tous les spectateurs et spectatrices ayant déjà réservé.

Le Royal Festival compte plus que jamais sur la solidarité des spectateurs et spectatrices.

Nous suivrons quoi qu’il arrive scrupuleusement le protocole sanitaire en vigueur. »

Nous pensons que cette réaction ferme et rapide montre que Spa grâce à sa Bourgmestre Sophie Delettre et aux Président et Directeur de son Royal Festival Adrien Undorf et Axel de Booseré démontrent que les Wallons ne doivent pas nécessairement danser comme les Flamands. 

Jean-Marie ROBERTI

SPA 31 juillet au 16 août … le spectacle continue …

Le coronavirus allait-il interdire les festivités estivales spadoises ?  C’est ce que l’on pouvait craindre en apprenant que les Francofolies devenaient virtuelles.

UN PEU D’HISTOIRE

Depuis sa fondation en 1959 au lendemain de l’Expo 58, dans le cadre de la décentralisation recherchée par le Théâtre National de Jacques Huisman (1910-2001), le Festival de Spa a connu des difficultés qu’il a toujours surmontées. 

Premier échec : en 1960 quand le nouveau Bourgmestre Jean Discry remplaçant Jean Barzin, et le responsable de l’office spadois du tourisme Jacques Houyon décidèrent d’organiser eux-mêmes des soirées théâtrales, sans le Théâtre national qui avait l’année précédente obtenu in extremis un réel succès. Il n’en alla pas de même lors de cette initiative municipale et la Ville dut refaire appel au Théâtre national dont le deuxième Festival eut lieu en 1961 et qui organisa cette manifestation culturelle majeure chaque été jusqu’en 1985. 

En 1986, Jacques Huisman céda le relais à Jean-Claude Drouot qui, hautain, voulut rompre avec les traditions établies ce qui provoqua une chute vertigineuse de la fréquentation et mit en cause l’existence même du Festival. 

Joseph Houssa (1930 -2019)  entamait la première de ses six législatures communales spadoises (1982-2018) en tant  que Bourgmestre : il sauva le Festival en en confiant la direction à  deux de plus appréciés collaborateurs de Jacques Huisman  : l’organisateur Billy Fasbender et le comédien André Debaar qui ne disposant pas des moyens humains et techniques de la première des compagnies dramatiques  francophones belges durent faire appel aux troupes existantes pour présenter une vitrine des réalisations dramatiques en Wallonie et à Bruxelles. 

À l’issue de cette décennie, André Debaar d’abord puis Billy Fasbender voulurent à leur tour passer le relais sous l’œil attentif de Joseph Houssa. Un quatuor fut mis en place en 1999 mais celui qui devint le patron du Festival fut le fondateur de l’Atelier-théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve, Armand Delcampe qui avec le concours de sa collaboratrice Cécile Van Snick, le dirigea pendant près de 20 ans.

Le Festival devint alors un haut-lieu de la création dramatique francophone et internationale. Armand Delcampe et Joseph Houssa parvinrent non sans mal (menace de démission d’Armand Delcampe à l’appui) à obtenir en octobre 2002 du ministre libéral wallon de la culture Richard Miller un contrat-programme lui assurant cinq ans de subventions (2002-2006).
En 2006 et 2011, la ministre socialiste bruxelloise Fadila Laanan refusa de négocier tout nouveau contrat-programme quinquennal et en 2016-2017 la ministre démocrate humaniste bruxelloise Joelle Milquet devint à ce point négative qu’elle alla jusqu’à suggérer la suppression pure et simple du Festival, conduisant à la démission anticipée d’Armand Delcampe . Mais en raison de poursuites judiciaires contre ses agissements au sein même de son cabinet, Joëlle Milquet fut remplacée comme ministre par une spadoise d’origine Alda Gréoli qui, malgré les réticences bruxelloises, signa avec Joseph Houssa et Cécile Van Snick un nouveau contrat programme.

Cécile Van Snick qui n’avait accepté qu’un intérim à Spa en s’orientant prioritairement vers la direction de l’Atelier Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve céda le relais en 2018 à Axel de Booseré dont les qualités sont justement reconnues mais qui ne bénéficie pas comme Jacques Huisman et Armand Delcampe de l’assise d’une grande compagnie théâtrale. Si fin 2018 après trente-six ans de mayorat Joseph Houssa céda son fauteuil de Bourgmestre à une collaboratrice municipale de longue date Sophie Delettre, il ne démissionna pas de la présidence du conseil d’administration du Festival de théâtre de Spa avant son décès en février dernier.  En août 2018, Joseph Houssa écrivait : « Le Festival Royal de Théâtre de Spa est inscrit dans l’histoire du théâtre belge depuis 59 ans. Historiquement il en est même l’un des piliers principaux. Né d’une politique de décentralisation qui voulait porter en dehors de Bruxelles les créations phares du Théâtre National, il a su au fil des années et des directions successives, s’adapter aux transformations du paysage théâtral (…) ».

Nous osons espérer qu’un hommage chaleureux lui sera réservé lors du Festival. en y  invitant le duo  Delcampe Van Snick qui l’anima depuis 1999

LES INNOVATIONS DE 2020.

Cette année 2020 est marquée non seulement par l’élaboration d’une édition spéciale imposée par la situation sanitaire mais aussi par deux nouveautés :

1°) la ministre de la Culture est, pour la première fois, une écologiste wallonne ;   

2°) la présidence du conseil d’administration passe de feu un mandataire de 89 ans à un agent municipal de 27 ans.

Une Ecolo wallonne, ministre de la Culture

À priori – après l’intérim Gréoli – le fait qu’une écologiste wallonne succède à treize années de désintérêt voire d’hostilité de la part des Bruxelloises Laanan et Milquet, qui poursuivirent l’œuvre de recentralisation de feu Philîppe Moureaux (à deux reprises), de Charles Piqué surtout et d’Eric Thomas, notamment, avait tendance à  réjouir l’ami que je fus de feu Jacky Morael, vice-président de l’Institut Jules Destrée et du Premier Echevin écolo  liégeois de 1982 à 1988, Raymond Yans, un des rapporteurs du premier Congrès du mouvement Wallonie, Région d’Europe.

Mais les compétences et le parcours de Madame Linard ne nous rassurent guère. Tout d’abord parce qu’en particulier dans le contexte actuel, la Vice-Présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a trop de compétences extérieures à la Culture : la Santé face à Maggy De Bock, les médias, les droits des femmes, la petite enfance…

Nous ne connaissons pas son équipe où la culture est gérée par des collaboratrices et collaborateurs conduits par Mesdames Manon Letouche et Maîté Bodart. Nous ignorons aussi si certains des sept conseillers communaux spadois d’Ecolo sont motivés pour promouvoir auprès de la ministre les intérêts culturels de leur ville qui fut jadis « le café de l’Europe. 

Née à Ottignies le 22 août 1976, Bénédicte Linard fut la vice-présidente de la Fédération des Etudiants francophones où elle représentait ses condisciples des Facultés catholiques bruxelloises Saint-Louis.  Elle avait passé toute son enfance et toute son adolescence à Anderlecht dont elle semble ainsi aussi originaire que ne le sont Eric Thomas et Fadila Laanan.

Après un long stage professionnel à Montréal, elle enseigna dans l’enseignement secondaire à Anderlecht. Après un bref passage au Parlement wallon, elle fut dans l’arrondissement de Soignies défaite en 2014 comme alors les quatre autres parlementaires wallons écologistes du Hainaut.  Devenue pendant trois ans une collaboratrice du cabinet de l’actuel co-président d’Ecolo, Nollet, elle fut élue sur le plan communal en 2012 et 2018 et choisie comme Échevine principalement des Finances auprès d’Olivier Saint-Amand, Bourgmestre Ecolo d’Enghien, cette commune à facilités pour les néerlandophones située à la limite du Hainaut et du Vlaamse Brabant.

En 2019, tête de liste et avec un score modeste en votes nominatifs seule élue écolo au Parlement wallon de l’arrondissement de Tournai, Ath, Mouscron, elle fut choisie par Nollet comme Vice-Présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Nous aimerions être démentis mais Bénédicte Linard nous semble ne pas être une régionaliste wallonne de choc résolue à imposer une répartition équitable des subventions culturelles localisables entre la Wallonie et Bruxelles. Puisse-t-elle lire les accords Persoons Dehousse de la fin des années 1970, et les faire respecter. Un premier témoignage de son intérêt ou de son désintérêt pour la culture en Wallonie sera sa présence ou son absence à Spa où il importe d’encourager Axel de Booseré qui a eu l’intelligence et le courage de maintenir une édition spéciale du Festival spadois cette première quinzaine d’août.

Un nouveau président du Conseil d’administration du Festival

La présidence du Conseil d’administration du Festival a depuis sa création très normalement été attribuée à la Ville de Spa. En l’occurrence aux Bourgmestres successifs et en tout premier lieu à Joseph Houssa pendant plus de trois douzaines d’années. Suite cette année au décès de celui-ci, celle qui après avoir très longtemps étroitement collaboré avec lui, était devenue la nouvelle Bourgmestre Sophie Delettre allait, pensait-on, assumer cette présidence. Il n’en sera rien.  

Ce ne nous semble cependant pas du désintérêt.  En effet nous constatons qu’aux côtés de ses obligations sécuritaires (police, pompiers) la Bourgmestre a tenu à ne garder dans ses compétences que deux domaines : la reconnaissance de Spa par l’Unesco et la Culture. Précisons en outre, que la dizaine de mandats qu’elle déclarait fin 2018 après sa prise de fonctions mayorales n’en comportait, à la seule exception de sa tâche de Bourgmestre, aucune qui soit rémunérée. À la surprise de beaucoup, elle a proposé et obtenu que la présidence du conseil d’administration du Festival soit confiée à un non mandataire, employé d’administration de la  ville de Spa s’occupant au sein des services généraux du secteur de la communication mais assumant aussi  le secrétariat direct de Madame la Bourgmestre dont l’adresse électronique officielle est celle de ce jeune collaborateur : adrien.undorf@villedespa.be.

Celui-ci, à 27 ans, n’est nullement un « énarque » doté d’un haut statut hiérarchique.  C’est de toute évidence une personne dans laquelle la Bourgmestre a pleine confiance et qui est passionnée de théâtre. De 5 à 11 ans, il multiplia des cours lui permettant de surmonter des difficultés initiales d’élocution.  Après avoir à la fin de ses humanités au Collège Saint-Remacle à Stavelot connut des hauts et des bas lors de deux expériences d’art dramatique, il renoua cinq ans plus tard au sein de deux compagnies (« Oxymore » et celle du « Pas’sage ») avec une bonne demi-douzaine de projets théâtraux allant des « Femmes savantes » de Molière en 2016 à d’autres d’auteurs beaucoup moins connus comme Claude Monteil (« La pensée traverse ») l’an dernier. Voici donc aux côtés d’Axel de Booseré, un très jeune président, disponible, dynamique, passionné. Que souhaiter de plus ?                 

Lors de premières déclarations publiques, Adrien Undorf (Photo du titre) affirme :« Le théâtre fait partie intégrante de ma vie ; C’est aussi vital pour moi que de manger ou de respirer ». Il souhaite que le Festival s’étende en dehors du Centre culturel de Spa, en disant « Il faudrait que le Festival parte davantage à la rencontre du citoyen comme par exemple avec les Baladins du Miroir qui installent leur chapiteau sur la place Royale. Ensuite nous aimerions véhiculer le programme d’une manière plus dynamique, plus sociale et plus humaine.  Nous allons organiser des rendez-vous, des événements pour parler de la programmation. » Fort bien pour autant que ce soit sous la houlette du Directeur de Booseré.

L’octogénaire que je viens de devenir et qui s’intéresse au théâtre depuis qu’à seize et dix-sept ans, il est parti en auto-stop (il n’y avait pas d’autoroutes) participer aux semaines de Rencontres internationales des Jeunes aux Festivals 1956 et 1957 du Théâtre National Populaire de Jean Vilar. J’y ai appris que le théâtre devrait d’abord consister à servir avec humilité de grands textes et non à se servir de textes médiocres que metteurs en scène et comédiens considèrent comme des faire-valoir.       

Un président de conseil d’administration c’est celui qui étudie comment développer les moyens nécessaires au développement de la qualité des prestations livrées aux publics les plus larges. Les meilleures œuvres classiques de Shakespeare à Brecht en passant par Molière et bien d’autres réclament ces moyens. Il importe donc de connaître quelles sont les potentialités budgétaires et veiller à ce que les 20 à 25 % de francophones que compte Bruxelles en Belgique ne se réservent pas comme à présent 75 à 80 % de ces moyens publics disponibles. Il importe dès lors de bien connaître les modalités d’octroi des subventions avec l’aide de personnes compétentes et motivées pour que cabinet ministériel et administration soient orientées vers plus d’équité.  La province ne suscite trop souvent que le mépris de gouvernants centralisateurs. Par exemple un Jean-François Viot n’est pas seulement l’auteur de pièces intéressantes représentées au Festival comme sur « La Route de Montalcino » en 2009 (voir les 120 pages consacrées aux cinquante premières années du Festival de Théâtre de Spa par le journaliste Philip Tirard) mais qui pourrait aussi devenir un très fin analyste de ce qu’il convient de faire pour que Spa reste un haut-lieu wallon de l’art dramatique. Que le nouveau Président n’hésite pas à s’entourer de telles compétences.

Jean-Marie ROBERTI

Programme en bref du Royal Festival

En dépit des graves difficultés d’organisation auxquelles est confronté pour des raisons sanitaires, le Royal Festival qu’il dirige depuis trois ans, Axel de Booseré et son équipe sont parvenus à proposer aux Spadois et à leurs visiteurs plus d’une douzaine de spectacles dont une dizaine seront représentés deux fois.

Plus de la moitié de la programmation sera accueillie sur une scène et face à des gradins qui seront installés en plein air au Parc de Sept heures avec possibilité de repli vers le Centre culturel en cas d’intempéries.

Le festival s’ouvrira par une création revisitée d’un spectacle clownesque et musical animé notamment par le duo Xavier Bouvier et Benoît Devos qui, avouons-le, ne nous avait pas convaincu dans « Slips inside » l’an dernier Au Parc les 31/7 ET 1/8 à 21 h.  « OKIDOK CABARET SOCIAL CLUB »

Les 2 et 3/8, mêmes heures, même lieu : le nouveau spectacle de Bruno Coppens : « ANDROPAUSE » 

Les 4 et 5/8, idem, « RAGE DEDANS » de et avec Jean-Luc Piraux 

Le 6/8 même heure même endroit, une soirée de reprise de « LA MONTAGNE » par la Compagnie Les Vieux Majors 

Le 7/8 mais à 20 H 30 cette fois au Théâtre Jacques Huisman du Centre culturel, le directeur du théâtre bruxellois « Le Public » Michel Kacenelenbogen dans une interprétation de l’œuvre autobiographique de Romain Gary, célèbre lauréat du Prix Goncourt : « LA PROMESSE DE L’AUBE »

Les 8 et 9/8 retour au Parc à 21 h. création mondiale de « DA SOLO (JOIES #1) par Angelo Bison

Le 8/8 à 14 h.30 & 16 h.30 Théâtre d’objets pour enfants sous les arbres derrière la fontaine du Parc « ET LES SEPT NAINS … » (35 minutes)

Les 10 et 11/8, même heure, même lieu six comédiens créent collectivement « Boys Boys Boys »  

Les 12 et 13/8 à « La Glacière » à 18h.30 la pièce LES ORHELINS de Dennis Kelly 

Les 13 et 14/8 au Théâtre Jacques Huisman  à 20 h.30 SABORDAGE

Les deux mêmes soirs les repas spectacles musicaux BIG GIRLS DON’CRY sont complets à la Brasserie des Bobelines 

Le 14/8 à 18 h. dans la Galerie Léopold du Parc un voyage sonore « LE CREPUSCULE DES RICHARDS »

Le 15/8 au Parc à 21 h. « LAïKA » avec David Murgia

Le 16/8 au Parc à 21 h. « HISTOIRES PROVISOIRES D’UN JOUR DE PLUIE « 

Les 15 et 16 Août « OUVERTURES » au Parc des Sept heures par le Théâtre National (activités gratuites)

Au Parc aussi du 31/7 au 16/8 une expo Maggy Jacot

Et trois lectures : « SAUVEZ HERBERT » de Jean Marie Piemme au salon bleu du centre culturel le 8/8 à 16 h. « L’HOMME QUI A MASSE CATHERINE DENEUVE » de Christian Crahay à la Glacière le 9/8 à 15 h. et « LES LUNDIS EN COULISSES » LE 10/8 à 18 h. aussi à La Glacière 14 Rue Deleau  

POUR DAVANTAGE DE DETAILS VOIR  royalfestival.be et facebook.

Jean-Marie Roberti

À l’Étuve, double succès : « Nos femmes » et « BOURVIL La tendresse ».

L’ostéopathe Max (John Grégoire), le médecin Paul (Pierre Meurant) et le coiffeur Simon (Antony Séminara) sont trois amis depuis des années. Leur amitié est profonde et sincère.

Si leur vie professionnelle est une réussite – Simon possède même un yacht -, leur vie sentimentale est contrastée. Paul est marié, mène une paisible existence bourgeoise avec une épouse qui l’aime et dont il est amoureux. Leur fille Pascaline entame des études de médecine à l’image de son papa. Simon est l’époux d’Estelle et tant lui qu’elle, il leur arrive de donner un léger coup de canif au contrat qui les unit. Quant à Max, un séducteur délaissé momentanément par sa dernière conquête, il est libre de recevoir ses amis pour une soirée de poker.

 Max a tout organisé pour que cette soirée de poker soit mémorable, alcool en suffisance, Gordons gin, whisky J&B, musique appropriée, des vinyles en nombre de chanteurs disparus tel Nougaro. Paul est arrivé à vingt-et-heures pile et il mêle déjà les cartes. À neuf heures cinq, Max explose contre le retard de Simon qui n’arrive qu’après dix heures. Il ingurgite gin sur gin. La soirée de poker va devenir une nuit infernale.

Grand prix du théâtre de l’Académie française en 2014 pour l’ensemble de son œuvre, l’auteur Éric Assous a respecté la règle des trois unités ; temps, lieu, action dans sa pièce Nos femmes créée au Théâtre de Paris en 2013. Les dialogues sont drôles, pertinents et les faits sont très vraisemblables.  À l’Étuve, les trois acteurs sont au mieux de leurs formes et le public applaudit spontanément certaines scènes telle celle de Max dansant un rap d’enfer. À l’Étuve, Nos femmes (1) se révèlent un succès dans un décor de Jean-Marc Rouffart.

Le succès appelant le succès, il ne fait aucun doute que le prochain spectacle Bourvil La tendresse (2) le soit également. Accompagné au piano par Éric Closquet, un quatuor constitué de Ève Brasseur, Fabrice De Grégorio, Laurent Jadin et Marie Tridetti sera les interprètes du cabaret imaginé par Philippe Dengis.

Dans quel esprit, Philippe Dengis rend-il hommage à André Raimbourg dit Bourvil disparu il y a un demi-siècle ? Bourvil nous a fait rire, mais aussi nous a émus ! Ses chansons sont immortelles même si certaines sont peu connues. À chaque fois, il nous raconte une histoire. Nous avons voulu créer un spectacle à son image et interpréter des airs tel que ‘La Tendresse » ou « Salade de fruits ». Vous souvenez-vous du « Clair de lune à Maubeuge » ou « Les crayons » ? Mais Bourvil nous a aussi secoué les zygomatiques avec « La causerie antialcoolique ». Vous vous souvenez « L’eau ferrugineuse » ? Et puis la revisite de « Je t’aime, moi non plus » de Gainsbourg dont il a fait « Ça » … un régal ! Pour ma part, j’ai adoré des textes plus tendres comme « Frédo le porteur » ou encore « Vive la mariée ».

Bourvil, La tendresse qui mieux que lui la chante ?

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Être inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question

  • Nos femmes – 17, 18, 24, 25 janvier 20h15 et 19 janvier 15h30 – reservationetuve@gmail.com ou SMS 0492 56 29 10 – PAF 16/13 €
  • Bourvil La tendresse – 7, 8, 14, 15, 21, 22 février 20h15 et 16 février 15h30 –

reservationetuve@gmail.com ou SMS 0492 56 29 10 – PAF 16/13 €

« PARIS-PANAME » au Troca : une Revue du tonnerre!

Grâce à l’amabilité de Michel Depas, directeur du Trocadéro, Jean-Luc Vasseur et ses équipes du Commerce liégeois, de Walhardent et de Culture-Liège ont convié des centaines de Liégeois.e.s à la générale de la Revue Paris-Paname. Durant plus de deux heures, un spectacle féerique a charmé leurs yeux et leurs oreilles dans cette bonbonnière de velours rouge et de peinture à la feuille d’or. Une salle magique datant de la fin du XIXème siècle dont la charpente métallique de la toiture a été créée par Gustave Eiffel. Initialement appelée Eden-Strasbourg, rapidement Liège la dénomme Strass. En 1898, une pub proclame : À Strass, èl rowe Lulay / On s’distrêye, on s’y plait / S’on vout passer s’dimègne / Sins s’plainde èt sins fér l’hègne / Qu’court èl rowe Lulay / À Strass, là wisse qu’on s’plait. En 1903, changement de nom : La Renaissance. Une salle qui accueillera notamment des vedettes telles Félix Mayol, Yvette Guilbert et la Belle Otero.  Ce n’est qu’en 1915 que le théâtre de la rue Lulay-des-Fèbvres prend le nom de Trocadéro.

Paris-Paname, c’est un bonheur intégral en voyant évoluer dans des chorégraphies de Toto Mangione filles et garçons de toute beauté, de souplesse et de charme. Comme l’écrit dans le Journal du Troca la Meneuse de Revue Claire Camille : les Chorégraphies de Toto Mangione sont un régal autant pour le corps que pour les yeux. Autre sujet d’émerveillement pour Claire Camille dont la carrière va de l’Opéra de Paris au Ballet Béjart sans oublier le Lido de Paris en tant que Meneuse de Revue, les costumes de Sébastien Lallemand. Je continue d’être estomaquée à chaque costume que je découvre ici ! Le travail des plumes et des strass est divin, et je sais à quel point ces détails sont longs, fastidieux et coûteux à réaliser. Je salue ce travail d’orfèvre et n’ai qu’une hâte : le mettre en valeur et lui donner toute l’attention qu’il mérite !

Le Troca comme on dit à Liège et dans l’adresse courriel du théâtre – www.troca.be – est incontestablement dans notre royaume le lieu des Revues à grand spectacle à l’image des scènes parisiennes. Outre Paris-Paname, en même temps, le Troca programme la Revue Prestige avec Alexise Yerna. Ainsi, le 31 décembre à 17h. est à l’affiche Prestige (1) tandis queà 21h, Paris-Paname (2) l’est.  

  • Représentation Prestige : 13/12 15h, 14/12 15h et 20h, 15/12 15h, 21/12 15h, 22/12 15h, 31/12 17h, 5/1 15h. Réservation du mercredi au samedi de 12h à 18h : tél. 04 223 34 44.
  • Représentation Paris-Paname : 23/1115h, 24/11 15h, 31/12 21h, 18/1 15h et 20h, 19/1 15h, 25/1 15h, 26/1 15h, 8/2 15h, 9/2 15h. Réservation du mercredi au samedi de 12h à 18h : tél. 04 223 34 44.