Ville de Liège : si les élections communales nous étaient contées … (5/9)

La fusion des communes

Le Gouvernement Tindemans – De Clercq – Van den Boeynants et son Ministre de l’Intérieur, l’ancien Maire de Virton, feu Joseph Michel imposèrent par l’arrêté royal du 17 septembre 1975, ratifié (de justesse) par la loi du 30 décembre de la même année, la fusion des 2.359 communes du Royaume de Belgique qui devinrent le 1er janvier 1977 à 0 heure 596 (305 en Flandre, 262 en Wallonie et l9 à Bruxelles), ce chiffre de 596 devenant 587 le 1/1/84 par la fusion de neuf communes anversoises.

À part le secrétaire d’État à l’Économie wallonne Jean Gol, il est curieux de constater que les Ministres liégeois Jean-Pierre Grafé, Jean Defraigne et Francois Perin quittèrent ce gouvernement le 4 octobre 1974, le 31 juillet 1975 et le 8 décembre 1975 dates auxquelles ils furent remplacés par le Bruxellois Henri – François Van Aal, le Luxembourgeois Louis Olivier et le Namurois Michel Toussaint.

Que signifiait fusionner des communes ?

Faire par exemple une nouvelle ville avec les anciennes communes d’Angleur, de Bressoux, de Chênée, de Glain, de Grivegnée, de Jupille, de Liège, de Rocourt et de Wandre ?

Non, évidemment, cela aurait été bien trop simple et n’aurait pas servi les intérêts électoralistes des partis de la majorité gouvernementale. Ainsi dans le cas de Liège, cette fusion a entraîné douze rectifications des limites communales dont six contenant chacune plus de cent habitants. Le quartier résidentiel Chênéen de Mehagne fut rattaché à Chaudfontaine, plus de 40 % de la commune d’Ougrée (quelques 8.000 habitants et 7 des 19 conseillers) furent rattachés à Liège c’est-à-dire Sclessin (où est situé le stade du Standard) sur la rive gauche de la Meuse et une partie de Cointe ainsi que, sur la rive droite, la partie ougréenne du domaine universitaire liégeois du Sart-Tilman , les hameaux Wandruziens de la Motte ct de Chefneux firent partie de Blégny et les autres changements concernent notamment des rues ou parties de rues d’Ans-bas, de Saint-Nicolas et de Vottem. Bref, vous comprendrez que dans ces conditions, il était malaisé d’estimer la représentativité des listes en présence en octobre 1976.

En périphérie

Vous connaissez les rapports de forces établis en l971 au niveau de la ville de Liège (soit 41 sièges 13 Libéraux, 11 Socialistes, 11 Sociaux-Chrétiens, 5 Rassemblement wallon et 1 Communiste).

Voyons si les chiffres confirment qu’en périphérie de la future entité municipale, pour un tiers des électrices et des électeurs, le P.S.B. était bien dominant en 1970.

À Angleur : les voix se répartissent entre quatre listes : 3.560 votes pour le P.S.B. de Charles Davin et Henri Schlitz soit 43 % et 8 des 15 sièges, PLP et PSC 2951 (6 sièges), RW. 988 (1 siège), P.C.B. 753.

À Bressoux : P.S.B. 3213 votes (soit 39 % et 7 sièges sur 16), P.S.C. 2398 (5 sièges), le Bourgmestre socialiste dissident Bassleer 1140 (2 sièges), P.L.P. 1005 (1 siège et le poste de Bourgmestre grâce à une alliance avec le P.S.B.), P.C.B. 480, pas de Rassemblement wallon.

À Chênée : P.S.B. du Bourgmestre Charles Goossens et de Hubert Wégimont avec 3838 voix (49,7 % et 8 sièges sur 15) Cartel P.L.P. – P.S.C. ct R.W. 3.207 (7 sièges), P.C.B. 677 (aucun siège)

À Glain : C’est sans élection que le Bourgmestre Raymond Bayot avait obtenu un conseil communal composé de 11 Socialistes, 1 Communiste et 1 Social – Chrétien sans que ce soit déjà la dictature du prolétariat.

À Grivegnée : (principale ancienne commune périphérique avec plus de 23.000 habitants) le Bourgmestre Nicolas Struvay (grand-père de feu Nicole) et le Sénateur Edmond Cathenis obtenaient en 1970 un collège socialiste homogène avec 7.205 voix (48,3 % et 11 sièges sur 19) face à 2612 voix libérales (3 sièges), 2.285 sociale-chrétiennes (3 sièges), 2.089 pour un cartel D.C.-R.W. (2 sièges) et 724 communistes.

À Jupille : La première place des socialistes du Bourgmestre Alfred Putzeys et du plus jeune des échevins qu’était alors Jean-Pierre Digneffe (3.243 voix 48,9 % 9 sièges sur 15) avait été confirmée devant le P.S.C. 1.490 voix (3 sièges), le P.L.P. 1.341 (3 sièges) et le P.C.B. 562 .

À Rocourt, déjà hesbignonne : L’affrontement P.S.B. P.S.C. avait été favorable aux sociaux-chrétiens qui avec 1.572 voix (54,58 % et 7 sièges sur 13) devançaient les socialistes 1.308 voix (6 sièges).

À Sclessin : étaient domiciliés sept des 19 conseillers d’Ougrée : 4 P.S.B. dont alors feu le Bourgmestre Destexhe et un conseiller de trois des quatre autres partis mais une estimation en voix est discutable.

À Wandre, le Bourgmestre Jules Pirotte obtenait une large majorité absolue des socialistes (1.987 voix 54,8 % et 9 sièges sur 13 devant les démocrates-chrétiens 741 voix (2 sièges), les libéraux 496 (1 siège) et les communistes 404 (1 siège).

Ces résultats conduisirent en 1976 a des appréciations selon lesquelles la première place au scrutin du 10/10/1976 reviendraient aux socialistes avec arithmétiquement sur la base des scores de 1970, 18 sièges qui se réduiraient à 16 environ vu la popularité des Grafé, Defraigne et Gol plus grande que celle des candidats têtes de listes dans les anciennes communes de la périphérie.

On sait que cette prévision fut infirmée par le scrutin qui apporta 21 sièges aux socialistes qui même avec les communistes restaient pourtant minoritaires face au total des sièges du P.S.C., des libéraux et du Rassemblement wallon.

Jean-Marie ROBERTI

Illustration futur Stade du Standard                                     (à suivre)

Ville de Liège : si les élections communales nous étaient contées … (4/9)

… suite des scrutins jusque en 1971

E.1946

Les premières élections communales liégeoises après la seconde guerre mondiale donnèrent les résultats suivants :

Socialistes      33.895 voix     36,54 %          15 sièges,

Chrétiens        33.589 voix     36,21 %          15 sièges,

Libéraux         12.051 voix     12,99  %         4 sièges,

Communistes 13.230 voix     14,26 %          5 sièges.

Après quatre ans et quatre mois d’occupation, de résignation ou de résistance, après la joie de la Libération le 8 septembre 1944, après les épreuves meurtrières suscitées par la contre-offensive von Runstedt et par les bombes volantes, après la capitulation nazie le 8 mai 1945 et la confirmation des horreurs des camps de concentration ainsi que lors d’une répression de l’incivisme à géométrie variable (les plus riches s’en tirant souvent beaucoup mieux que les petits parfois victimes de circonstances historiques telles que la valse des nationalités dans nos cantons de l’est), le retour aux urnes sur le plan local paraît à Liège avoir été clair. Il n’y eut que quatre listes : celles des deux grands partis le P.S.B. et le P.S.C. qui firent jeu égal chacun obtenant 15 des 39 sièges tandis que les communistes devançaient les libéraux de 1.079 voix et d’un siège, leur cinquième qui leur permettait d’obtenir une majorité de 20 sur 39 avec le P.S.B. Celui-ci continua à indisposer ses bonzes bruxellois en nouant au niveau communal l’alliance de gauche conclue au niveau provincial.

Pendant douze ans le Bourgmestre de Liège fut l’avocat Paul Gruselin, personnage rigoureux qui se retira en 1958 sur les bords de l’Ourthe avec une réputation de misanthrope.

Quant à l’Échevin communiste de la Culture, Paul Renotte (1906-1966), professeur à l’Académie des Beaux-Arts de la Ville de Liège, il remarqua la dégradation de la statue dite des Trois Grâces que sculpta à 70 ans, en 1697, Jean Del Cour pour orner le sommet du Perron et élever la pomme de pin (symbole de l’unité de la nation liégeoise) et la croix (liée au caractère épiscopal de notre Principauté). Aujourd’hui, c’est la copie qu’en réalisa Paul Renotte qui se trouve place du Marché, l’original de Del Cour étant protégé au Grand Curtius après avoir été mieux mis en valeur à l’Hôtel de Ville.

F. 1952 

Alors qu’une candidature bruxelloise hostile empêchait Liège de devenir le siège de la C.E.C.A. (Communauté européenne du charbon et de l’acier) et après les durs affrontements de la question royale en août 1950 et à la veille du déclenchement de la guerre scolaire, les options majoritaires des Liégeois ne laissèrent guère de doute : ils renforcèrent les anticléricaux puisque les Libéraux doublèrent leur nombre de sièges au détriment du P.S.C, les Socialistes eux, dans un climat de guerre froide (et parfois chaude comme en Corée) se détachant en première place au détriment des communistes, la répartition des 39 sièges (18, 11, 8, 2) se passant de commentaires.

Socialistes      39.364 voix     41,81 %          18 sièges,

Chrétiens        26.205 voix     27,84 %          11 sièges

Libéraux         19.252 voix     20,45 %          8 sièges

Communistes  7.633 voix       7,83 %            2 sièges.

G. 1958

Six ans plus tard les sociaux-chrétiens reprirent un siège à chacun des trois autres partis :

Socialistes           38.393 voix     41,83 %          17 sièges,

Chrétiens             30.950 voix     33,74 %          14 sièges,

Libéraux              17.139 voix     18,68 %          7 sièges,

Communistes       4584 voix        5,00 %            1 siège.

Il y a soixante ans alors que se déroulait à Bruxelles l’Expo en compensation de laquelle Liège avait été autorisée à emprunter pour construire le Palais des Congrès inauguré alors et à se jumeler avec une des Villes (Lille, Rotterdam, Cologne, Turin et … Esch-sur-Alzette) de chacun des cinq autres Etats ayant l’année précédente signé à Rome le traité instituant un Marché commun, c’est sous l’impulsion de jeunes alors très à droite comme Jean-Pierre Grafé, que le P.S.C. reprit du poil de la bête et  proposa le maïorat à l’ancien ministre libéral des Colonies, l’avocat Auguste Buisseret. Avec le Ministre d’État Maurice Destenay à l’instruction publique, l’historien de notre Université Jean Lejeune aux travaux, Jean-Pierre Grafé aux services sociaux, Jean Raymond, Premier Échevin à l’État civil etc…, ce Collège allait devoir affronter des événements comme ceux de la grève de l’hiver 1960-61 contre des mesures jugées de régression sociale et pour le fédéralisme.

H. 1964

Six ans plus tard, les 75 % de votes valables du P.S.B. et du P.S.C. descendirent à 50 % :

Socialistes                       26.181 voix     31,22 %          13 sièges,

Chrétiens                         16.028 voix     18,9 %            7 sièges,

Libéraux                          24584 voix      28,99 %          13 sièges,

Communistes                  9095 voix        10,72 %          4 sièges,

Démocratie chrétienne   6.583 voix       7,76 %            2 Sièges.

Nouveau séisme électoral : les socialistes en conflit avec les renardistes de la F.G.T.B. wallonne perdent 10% des votes valables et 4 de leurs 17 sièges. Ils sont rejoints en nombre de sièges par les Libéraux (d’Omer Vanaudenhove : Mon parti c’est mon pays) qui dépassent allègrement le P.S.C. et chez lesquels à Auguste Buisseret avait succédé Maurice Destenay entouré d’une équipe dynamique comprenant Georges Goldine, Hubert Pirotte, Joseph América… sans oublier Madeleine Langevin car Moi j’aime bien Madame Langevin.

Sous l’impulsion de René Beelen qui avait pris le risque de déstaliniser en Belgique avant le XXème congrès du parti communiste de l’Union soviétique, les communistes se redressèrent alors passant de 5 à 10 % des voix et d’un à quatre sièges.

I. 1970 (sur 41 sièges et non 39)

En 1970, alors que les incompatibilités entre dirigeants liégeois du Parti Socialiste Belge et du Mouvement Populaire Wallon s’atténuent, le Rassemblement Wallon conduit par François Perin et Jean Gol obtient néanmoins d’emblée six sièges au Conseil communal tandis que chez les Libéraux c’est la scission entre orthodoxe du P.L.P. et l’équipe du Bourgmestre Destenay, échaudée par l’annexion des Fourons au Limbourg et la scission de l’Université de Louvain aux cris de Walen buiten !. La liste du Bourgmestre malgré la présence d’une liste officielle du P.L.P. conduite par l’Échevin Tilman chargé de l’enseignement communal confirme que les Liégeois préfèrent les rebelles puisqu’ils donnent 12 sièges à Maurice Destenay, onze aux Socialistes conduits par l’Échevin des Travaux Charles Bailly et … 2 à l’Échevin P.L.P. Tilman. Le P.S.C. regagne un siège au moment où la Démocratie Chrétienne autonome disparaît et que  les communistes perdent la moitié de leurs 4 sièges.

Voici les scores de ce scrutin de 1970 :

Socialistes                       19.447 voix     23,60 %          11 sièges,

Chrétiens                         15.383 voix     18,66 %          8 sièges,

Libéraux                          6.273 voix       7,62 %            2 sièges

(Liste P.L.P. officielle de l’Échevin sortant Tilman),

Communistes                  5.469 voix       6,64 %            2 sièges,

Rassemblement wallon   12.314 voix     14,94 %          6 sièges,

Libéraux                          21.584 voix     26,19 %          12 sièges

(Liste libérale liégeoise du Bourgmestre Destenay),

Parti vitaliste de Frère Alfred 1.162 voix dont à défaut de siège il compte se servir pour se faire entendre.

Suite à une plainte de quatre candidats P.S.C. non élus, la Députation permanente du Conseil provincial avait par quatre voix (le Gouverneur Clerdent et ses membres socialistes, les trois sociaux-chrétiens s’abstenant) validé les élections communales du 11 Octobre 1970 à Liège. Mais ensuite écrit le C.R.I.S.P. le Conseil d’Etat annulera les élections liégeoises en se basant uniquement sur le fait que les électeurs non convoqués (ou trop tard) auraient pu modifier la dévolution des sièges au sein d’une même liste. Le P.S.C. était mécontent du fait que l’Union socialiste communale de Liège ait lors d’un vote serré (200 voix contre 185) de son assemblée générale préféré une alliance PSB Destenay (11 + 12 = 23 / 41) à une tripartite P.S.B., P.S.C. et P.C.B.(11 + 8 + 2 sièges = 21/41). L’option prise en 1970 ne fut pas remise en cause en 1971.

J. 1971 (suite à l’annulation du scrutin de 1970)

Quasi du Bis repetita placent :

Socialistes                       19.781 voix     24,43 %          11 sièges,

Chrétiens                         18.331 voix     22,77 %          11 sièges,

Libéraux                             2.809 voix       3,49 %            0 siège

(Liste P.L.P. officielle conduite par M. Houssa),

Communistes                  4.567 voix       5,67 %            1 siège,

Libéraux                          21.690 voix     26,94 %          13 sièges

(Liste libérale liégeoise du Bourgmestre Destenay),

Rassemblement wallon   9.327 voix       11,59 %          5 sièges,

Frère Alfred dont le score a plus que doublé (2.436 voix soit plus de 3%) pour défendre le pain gris.

L’alliance P.S.B. 11 Liste Destenay 13 (+1) gagne un siège (24/41) et le P.S.C. 3 tandis que le R.W. et le P.C.B. en perdent un et que le P.L.P. officiel est enterré à Liège (- 2 = 0). Au décès du Bourgmestre Maurice Destenay, c’est le Socialiste Charles Bailly qui le remplace lui qui, dans sa jeunesse, s’engagea en Espagne dans les Brigades internationales anti-franquistes et devint officier mitrailleur chez les trotskystes du POUM (le parti ouvrier marxiste). Cela ne conduisit pas à la Révolution mais au sein du Royaume, aux fusions de communes imposées aux socialistes minoritaires et qui se révélèrent trop petites pour les grandes choses et trop grandes pour les petites.

Jean-Marie ROBERTI 

Illustration Maurice Destenay                                         (à suivre)

Ville de Liège : si les élections communales nous étaient contées … (3/9)

Les scrutins avant la première guerre mondiale puis les dix premiers au suffrage universel en 50 ans de 1921 à 1971

Historiquement, Liège, comme beaucoup de grandes villes, a été dominée par le parti libéral. Le bourgmestre est de cette tendance sans discontinuer de 1830 à 1940. Il doit composer avec les catholiques mais aussi, depuis l’élargissement du droit de suffrage en 1895, avec les socialistes.

En 1830, la ville de Liège comptait quelque 55.000 habitants. Sa puissance économique se développa considérablement pendant tout un siècle de 1815 à 1914, l’Exposition universelle de 1905 montrant que de Londres à Liège notre Cité mosane appartenait au sommet de l’économie mondiale. La puissante Eglise, catholique, apostolique et romaine dominait la Flandre et, dans notre ancienne principauté épiscopale à l’ouest du saint empire romain de la nation germanique, son influence restait importante à tel point que sous l’égide de journaux comme le Courrier de la Meuse et le Mathieu Laensberg (qui allait devenir Le politique), l’union des libéraux et des catholiques s’opéra en 1828 et devint majoritaire à la Province dès 1829.

Il s’agissait notamment pour l’Église catholique de ne pas laisser se répandre la pernicieuse influence de ces protestants qui prônaient le libre examen et une libre interprétation des évangiles. Les unionistes l’emportèrent face aux orangistes qui avaient été justement séduits par les réalisations concrétisées sous l’égide du Roi Guillaume d’Orange-Nassau. L’héroïsme largement légendaire de Charles Rogier et autres Charlier Jambe-de-Bois contribua à la naissance d’une conscience nationale. Dès 1830, il n’y eut pas seulement la réunion du Congrès national avec Surlet de Chokier, de Gerlache, Nagelmackers etc mais aussi l’accession aux fonctions de Bourgmestre de Liège qui furent de 1830 à 1838 exercées par celui qui fonda l’enseignement communal liégeois : Louis Jamme.

Je n’ai pas cherché à retrouver les résultats des élections communales pendant les années 1830 à 1920 car leurs modalités censitaires, capacitaires ou plurales leur enlevaient beaucoup d’intérêt. Qu’il nous suffise de rappeler que parmi les douze Bourgmestres libéraux de cette période deux noms restent encore mis en valeur par les appellations de deux de nos Boulevards ceux de Piercot (pendant 21 ans en trois mandats 1843-1852, 1862-1867 et 1870 à 1877) et Kleyer (de 1900 à 1921).

A. 1921

À la veille de la première guerre mondiale, les socialistes faisaient partie de la majorité communale. Un socialiste, Valère Hénault, à la fin du conflit, fait fonction de bourgmestre, le libéral Gustave Kleyer étant frappé de cécité.

Les premières élections communales de l’après-guerre se tiennent le 24 avril 1921. Un an plus tôt, une loi avait établi, au niveau communal, le suffrage universel pur et simple masculin et féminin dès 21 ans. Les rapports de force s’en trouvent bouleversés.

Disons immédiatement que l’irruption des femmes dans la vie politique liégeoise sera discrète et progressive. Si elles ne sont électrices qu’au niveau communal, elles sont partout éligibles. Deux sont élues conseillères provinciales en 1921 (dont Elise Gérard, épouse de Léon Troclet) mais une seule, catholique, est conseillère communale (Mademoiselle  Guérette). Elle sera plus tard rejointe par quelques socialistes, même si le POB n’était pas partisan du suffrage féminin. Parmi elles, citons Lucie Dejardin, ouvrière, résistante (réseau Dame Blanche de Walthère Dewé), syndicaliste, qui sera aussi députée de 1929 à 1936. Dans les années trente, le parti communiste et Rex auront également une conseillère communale mais jamais le parti libéral.

Si l’élargissement du droit de vote en 1895 avait permis l’apparition d’élus socialistes, le 24 avril 1921 constitua un séisme aux yeux de la bourgeoisie liégeoise car pour la première fois le Parti Ouvrier Belge obtenait la première place avec 32.588 voix soit 38,19 % et 16 élus sur 39 conseillers. Les catholiques avec un score de 31% des votes valables et 12 élus  devançaient de 2 % et un siège, les Libéraux qui obtinrent 29 % des voix et 11 élus.

Les socialistes revendiquèrent la fonction de Bourgmestre et la parité au Collège ce que refusèrent les libéraux qui proposèrent une tripartite rejetée par les socialistes opposés au candidat Bourgmestre de la droite libérale Emile Digneffe réputé pour son intransigeance à l’égard des syndicalistes en tant que patron des usines de la Vieille Montagne. Dès lors une alliance se noua entre catholiques et libéraux qui obtinrent aussi l’Instruction publique et les Finances.

B.1926

Six ans plus tard, les scores obtenus furent les suivants :

Catholiques         33.342 voix     35,19 %          14 sièges,

Socialistes           31.724 voix     33,48 %          14 sièges,

Libéraux              22.287 voix     23,52 %          9 sièges,

Communistes       7313 voix        7,72 %            2 sièges.

Ces résultats montrent l’arrivée des communistes qui obtiennent d’emblée 7.313 voix alors que les socialistes n’en perdent que 864 par rapport à leur score de 1921  et qu’ils sont dépassés en voix (de 1.864 suffrages) mais non en sièges (14) par les catholiques qui égalisent à cet égard. La majorité est reconduite et les libéraux conservent le maïorat confié à Xavier Neujean Jr, fils d’un Ministre d’État et lui-même parlementaire depuis quatorze ans et ancien Ministre des chemins de fer et des postes, téléphones et télégraphes. La gestion financière de la Ville, caractérisée par des déficits de plus en plus graves a  fait perdre 6 de leurs 29 % des voix et deux de leurs onze élus aux libéraux qui pourtant restent incontournables du fait de leur position centrale sur l’échiquier politique et de l’incompatibilité des programmes et des tempéraments entre socialistes et catholiques

C. 1932

La première des deux élections communales liégeoises qui eurent lieu lors de la crise des années 30 donna en 1932 les résultats ci-après :

Catholiques         31.096 voix     32,38 %          14 sièges,

Socialistes           29.372 voix     30,58 %          13 sièges,

Libéraux              16.690 voix     17,38 %          7 sièges,

Communistes       8.972 voix       9,34 %            3 sièges,

Parti national       7.914 voix       8,24 %            2 sièges.

Ce Parti national fascisant, francophile car germanophobe est un signe des temps. Les Jeunes Gardes Socialistes et les milices de défense ouvrière affrontent les communistes d’une part et d’autre part des éléments d’extrême-droite liés à des ligues d’anciens combattants et à des associations de commerçants.

Libéraux et socialistes choisissent alors de s’unir dans des majorités communale et provinciale dont ne font plus partie les catholiques qui maintiennent provisoirement leur nombre d’élus. Chez les Libéraux les progressistes défendus par le quotidien L’Express l’avaient emporté sur les doctrinaires conservateurs soutenus par l’autre quotidien libéral Le Journal de Liège.

Aux côtés du Bourgmestre libéral Xavier Neujean, un socialiste spécialiste du droit social Léon Troclet devient Échevin de la Prévoyance sociale tandis qu’en remplacement de l’ancien Bourgmestre faisant fonction Valère Hénault , un jeune officier de marine puis secrétaire de rédaction du quotidien La Wallonie, Georges Truffaut entame à 33 ans, comme Échevin des Travaux (réalisateur du Lycée de Waha, des Bains de la Sauvenière, du pont de Longdoz et de la statue Tchantchès avant d’installer le Port autonome et d’organiser l’Exposition internationale de l’eau) une fulgurante carrière politique wallonne et liégeoise jusqu’à ce que cet officier de la Brigade Piron soit tué près de Londres lors d’un exercice militaire.

D. 1938

C’est Georges Truffaut qui déclara après les élections communales de 1938 : Liège devait être la Citadelle du Rexisme, elle a été son Waterloo. Et en effet tout était à redouter. Aux élections provinciales liégeoises du 7 juin 1936, sur 86 sièges à pourvoir les Socialistes en obtenaient 34 (moins 7), les Rexistes 19 (plus 19), les Catholiques 12 (moins 17), les Communistes 10 (plus 7), les Libéraux 8 (moins 3) et l’Heimattreuefront (remplaçant les deux élus du Christliche Volkspartei : moins deux) 3 (plus 3).

L’alliance socialiste libérale n’était plus arithmétiquement possible et les Socialistes liégeois la remplacèrent par une alliance avec les Communistes (au grand dam du P.O.B. à Bruxelles). Ce séisme politique allait-il se répéter aux communales de 1938 ? En avril 1937 à Bruxelles le Premier ministre catholique Paul van Zeeland appuyé par tous les partis démocratiques l’emportait contre Degrelle condamné depuis Malines par le Cardinal Van Roey.

En mars 1938, les Rexistes avaient ouvert une permanence rue Lambert le Bègue et un éminent Professeur de droit fiscal de l’Université de Liège Monsieur Victor Gothot avait accepté de conduire leur liste qui obtint 15 % des voix et six élus (15  % de l’assemblée communale contre 22 % de l’assemblée provinciale). Ajoutons que ces six élus démissionnèrent tous du Parti Rexiste en mars 1940, deux mois avant l’invasion nazie.

En ces temps troublés un Collège tripartite Socialistes, Catholiques et Libéraux fut constitué sous la présidence du Bourgmestre Xavier Neujean jusqu’à son décès le 12 janvier 1940, le socialiste Joseph Bologne lui succédant jusqu’au 9 novembre 1942, les nazis décidant alors d’instituer le Gross Luttich placé sous la présidence de deux rexistes Gérard Willems qui démissionna après 9 jours puis par Théophile-Albert Dargent jusque fin août 1944. Celui-ci fut arrêté, jugé et fusillé.

Joseph Bologne reprit alors ses fonctions mais son rôle sous l’occupation ayant été contesté, il fut en 1945 avant les élections communales de 1946 remplacé par l’avocat et député socialiste Paul Gruselin. Mais fermons cette pénible parenthèse non électorale pour conclure en précisant les résultats du scrutin de 1938 qui vit les socialistes reprendre la première place perdue depuis douze ans :

Socialistes           31.001 voix     31,56 %          13 sièges (Statu quo),

Catholiques         22.405 voix     22,82 %          9 sièges (moins 5),

Libéraux              18.429 voix     18,77 %          7 sièges (Statu quo),

Rexistes               15.296 voix     15,58 %          6 sièges (plus 6),

Communistes       10.468 voix     10,66 %          4 sièges (plus 1),

Parti national                                0,61%           0 (moins 2 sièges).

Jean-Marie ROBERTI

Illustration Georges Truffaut                                (à suivre)

Ville de Liège : si les élections communales nous étaient contées … (2/9)

Un peu d’histoire belge   

La révolution de septembre 1830 conduisit à ce que ceux qui payaient des impôts (le cens) et ceux qui étaient instruits ou avaient en charge des fonctions significatives dans la société (des capacités) soient appelés à élire un Congrès national. Le 3 novembre 1830, 46.099 nouveaux Belges sur quelque quatre millions d’habitants élisent 200 députés qui votèrent la Constitution de 1831 qui instaura le vote censitaire mais ne retint pas le capacitaire. La Ville de Liège comptait alors 895 électeurs masculins de plus de 25 ans.

Le corps électoral qui ne comprenait que les plus riches fut élargi par deux diminutions du sens en 1848 et 1871 et en outre par la réintroduction complémentaire du vote capacitaire en 1883. Il y avait deux partis politiques : les cléricaux (catholiques) et les anticléricaux (libéraux divisés entre doctrinaires conservateurs comme le Liégeois Frère-Orban et progressistes favorables au suffrage universel). En 1885 un troisième parti vit le jour : le Parti Ouvrier Belge qui groupait syndicalistes décidés à instaurer les journées de trois fois huit heures, coopérateurs, mutuellistes et politiques dont la priorité était l’instauration du suffrage universel. Cette conquête fut difficile. Les quelques lignes qui suivent l’attestent et pourraient être multipliées.

Le 18 mars 1886 des socialistes liégeois appelèrent à commémorer le quinzième anniversaire de la Commune de Paris. Des troubles éclatèrent. Le lendemain la garde civique de Louvain et de Bruxelles fut appelée à rétablir l’ordre à Jemeppe-sur-Meuse. Il y eut deux morts.

La semaine suivante, c’est à Charleroi que grève et manifestations se poursuivirent.

Le 27 le Général-Baron Vandersmissen qui s’était déjà illustré dans la Légion étrangère en Algérie et surtout par les massacres qu’il ordonna au Mexique, arriva à Charleroi. Après avoir conseillé de former des milices bourgeoises d’autodéfense, il déclara à l’échevin Defontaine: La garde civique est tenue de faire le feu sans sommation sur les émeutiers et il faut donner des ordres en conséquence. Je sais que c’est illégal, mais je me moque de la légalité. On m’a envoyé ici pour rétablir l’ordre et je le rétablirai par n’importe quel moyen.

Sans sommation, il y eut le 29 mars 1886 à Roux douze morts….

Il n’est pas interdit de s’en souvenir d’autant plus que c’est lorsqu’on en est privé qu’apparaît l’utilité de ce suffrage universel qui ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas.

Fermons la parenthèse qui n’en était pas une.

Le suffrage universel est inscrit dans la Constitution en 1893.

Mais pas n’importe lequel.

Il est réservé aux hommes de nationalité belge de plus de 25 ans et devient un vote plural : les chefs de famille de plus de 35 ans ou payant une taxe de résidence de 5 francs minimum et (ou) qui possèdent un carnet d’épargne de 2.000 francs minimum ou détiennent une rente viagère de 100 francs disposent d’une ou de deux voix supplémentaires. Et alors que le droit de vote aux communales avait été fixé à 21 ans, il est porté à 30 ans et une quatrième voix est accordée pour ce scrutin local aux seuls père de famille payant un cens électoral déterminé ou dont le revenu cadastral atteint 150 francs.

Et c’est alors que fut instaurée l’obligation de voter toujours applicable à tous les scrutins. La première guerre mondiale survint une vingtaine d’années plus tard et changea les règles du jeu dans un sens moins inégalitaire. Le suffrage universel pur et simple est appliqué dès 1919 avant d’être inscrit dans la Constitution en 1921. Les hommes belges disposent tous d’une voix dès leurs 21 ans. Les femmes obtiennent ce droit limité aux communales sauf pour les veuves de guerre et les mères de soldats décédés qui en disposent aussi aux autres scrutins.

Ce n’est qu’en 1948 que toutes les femmes belges de 21 ans purent voter aussi aux législatives et aux provinciales. En 1970 pour les communales et en 1981 pour les autres scrutins, l’âge est abaissé à 18 ans. Celles et ceux ayant la nationalité d’un autre Etat de l’Union européenne et qui sont domiciliés en Belgique peuvent, depuis l’an 2000, s’ils s’inscrivent sur les listes électorales deux mois et demi avant la date des élections voter aux scrutins communal et européen et être candidats sauf aux fonctions de Bourgmestre. Six ans plus tard, les étrangers ayant la nationalité d’Etats extérieurs à l’Union européenne ont été autorisés à voter (mais non à être candidats) aux élections communales s’ils s’inscrivent sur les listes électorales et justifient d’un séjour régulier d’au moins cinq ans en Belgique.

À Liège, ce 31 juillet 2018, le nombre d’électeurs étrangers augmenta modestement  par rapport aux précédents scrutins communaux. Sur les 24.910 étrangers susceptibles de s’inscrire sur les listes électorales, il n’y a que 5.795 qui l’ont fait (23%26). 3.914 sont des étrangers en provenance de pays membres de l’Union européenne et 1.881 proviennent de pays hors Union européenne.

La Belgique n’a pas choisi le système de scrutin majoritaire qui aurait conduit à ce que les libéraux soient battus en Flandre par les chrétiens et en Wallonie par les socialistes. Cependant le mode de scrutin proportionnel donnant le même pourcentage d’élus que de voix obtenues par chaque liste est chez nous différent aux communales où la formule Impériali classe les quotients obtenus en divisant le nombre de votes valables pour chaque liste par deux puis trois etc alors que la règle établie par le professeur gantois D’Hondt pour les autres élections démarre à partir du nombre de voix divisé par un puis seulement par deux, trois etc

Nous avons appliqué le système D’Hondt aux résultats des élections communales liégeoises d’octobre 2012 et il est clair que le système Imperiali avantage les listes les plus fortes puisque avec le système D’Hondt le P.S. passent de 22 à 19 sièges et le P.T.B. de 2 à 3 tandis que les listes « Pensionnés » et U.P. obtiennent un élu qu’elles n’ont pas eu.

À présent, notamment aux communales, la parité hommes femmes alternativement est imposée sur les listes des candidats (système dit de la tirette), l’effet dévolutif de la case de tête est supprimé en Région wallonne, les exécutifs doivent comprendre au moins un tiers de membres de chaque sexe et une fois que le nombre de sièges attribué à chaque liste est connu, ces sièges sont octroyés aux candidats ayant recueilli le plus de votes nominatifs (dits de préférence). Chaque électeur pouvant en attribuer (sans limite autre que le nombre de candidats par liste) un ou plusieurs à des candidats d’une même liste (car le panachage reste proscrit).

Le Bourgmestre devient le candidat ayant recueilli le plus de votes nominatifs sur la liste de la majorité qui a obtenu le plus de voix. Cet ensemble de dispositions ne manque pas d’influencer les confrontations électorales, les luttes entre candidats d’une même liste allant jusqu’à prendre parfois – voire souvent  – le pas sur la concurrence entre listes.

Un suffrage de moins en moins universel

Une longue étude comme celle-ci suscite des réflexions de plus en plus sombres. Les élections censées assurer à intervalles réguliers une démocratie représentative (le pire des systèmes disait Winston Churchill qui ajoutait : à l’exception de tous les autres) n’assument plus cette fonction. Non seulement il y a longtemps que l’on sait que ces cinq scrutins communaux, provinciaux, régionaux, fédéraux et européens organisés tous les cinq ou six ans ne suffisent pas pour assurer un fonctionnement harmonieux de notre société mais en outre on est de plus en plus obligé de constater que le suffrage dit universel l’est de moins en moins tout simplement parce qu’une partie de plus en plus large de citoyens n’élisent plus leurs représentants.

Prétendre qu’ils sont responsables de cette démission de leurs devoirs civiques ne sert pas à grand-chose car il reste un fait inadmissible : les plus nombreux qui sont souvent les plus démunis et les moins instruits ont  de moins en moins voix au chapitre. Et le fait que le système électoral français reflète bien moins encore que le nôtre la réalité sociale n’est pas une consolation  Mais expliquons nous.

Prenons l’exemple des dernières élections communales liégeoises celles de 2012.

Il y avait potentiellement plus de 150.000 électeurs à condition de tenir compte de près de 25.000 étrangers pouvant être inscrits (2/3 de l’Union européenne et 1/3 hors Union) mais dont seulement quelque 4.000 se retrouvèrent dans les 131.000 inscrits dont il faut extraire près de 25.000 abstentionnistes, quelques-uns valablement excusés mais la plupart sans excuse valable ni la moindre poursuite à leur encontre. Environ un tiers des électeurs inscrits ou pouvant l’être n’ont pas voté et les votes valables ne représentent plus que quelque deux tiers des inscrits potentiels.

Par rapport aux 150.000 électeurs potentiels, ces deux tiers des votes valables vont pour un quart aux socialistes (qui obtiennent 80 % des mandats exécutifs : 8/10 grâce à moins de 17 % des électeurs potentiels : peut-on dès lors encore parler de système représentatif ?), pour 14 % au M.R., pour une dizaine de pour cent au CDH, pour plus de 8 % à Ecolo et alors pour plus de 4 % au P.T.B.

En tout cas, à Liège, le premier parti est celui des abstentionnistes en hausse constante. Sur le site de la Région wallonne consacré aux élections locales 2018, il est précisé les sanctions prévues au cas où une électrice ou un électeur ne respecte pas l’obligation de voter. Si vos excuses ne sont pas admises par le Procureur du Roi, vous serez appelé par simple avertissement devant le Tribunal de police. Ce dernier statuera après avoir entendu le Ministère public et sans appel possible. Une première absence non justifiée sera punie d’une réprimande ou d’une amende de 5 à 10 euros. Si vous vous soustrayez plusieurs fois de suite à l’obligation de vote, une amende entre 10 et 25 euros vous sera réclamée. Si votre absence non justifiée se produit au moins quatre fois dans un délai de quinze années, vous serez rayé des registres électoraux pour dix ans. De plus, pendant cette période, vous ne pourrez recevoir aucune nomination, promotion, distinction d’une autorité publique.

Il est permis de prévoir un bel encombrement du Tribunal de police au lendemain du 14 octobre. Aussi pour l’éviter, le parquet se fait discret. L’abstention n’en reste pas moins un fléau, une incivilité notoire. Contre les incivilités, le législateur a prévu depuis peu les sanctions administratives communales de manière à désencombrer les tribunaux. N’y-a-t ’il pas là une piste pour lutter contre l’abstention ?

Jean-Marie ROBERTI

illustration : Walthère Frère-Orban                      (à suivre)

Ville de Liège : si les élections communales nous étaient contées …

À quelques jours du 14 octobre, Liège 28 est heureux de publier – en feuilleton – une étude de Jean-Marie Roberti consacrée aux diverses élections qu’a pu connaître notre Cité aussi bien sous l’ancien régime que durant le dix-neuvième, le vingtième et le vingt-et-unième siècle.

Une longue marche… 

La notion d’élections paraît familière à beaucoup alors qu’elle recouvre des réalités plus complexes qu’on ne le pense et en évolution permanente. La lutte pour plus de libertés et de démocratie traverse l’histoire mondiale depuis des millénaires et, chez nous, depuis des siècles (Charte de Huy de 1066). Le cheminement fut long car ce sont les Révolutions américaine et française au XVIIIème siècle qui permirent d’instaurer des processus électoraux qui conduisirent à la situation actuelle.

SOUS L’ANCIEN RÉGIME

Un exemple liégeois montre qu’il ne s’agissait pas auparavant, sous l’ancien régime, d’une élection telle que nous la concevons.

Le premier des Princes-Evêques de Bavière, Ernest (qui dirigea la Principauté de 1580 à 1612 et fonda notamment l’hôpital qui porta le nom de sa puissante famille) dut, suite à une émeute en 1602 contre un nouvel impôt abusif, consacrer dans deux édits électoraux en 1603 le rôle politique important que jouaient les trente-deux bons métiers de la principale des vingt-trois bonnes villes.

Tous les bourgeois de Liège et alentours inscrits dans un métier (corporation professionnelle mais aussi sorte de chambre électorale) ou devant s’y inscrire dans les huit jours, devenaient électeurs et avaient l’obligation d’assister aux réunions citoyennes sous peine d’amendes afin de forcer les modérés indécis à y participer. Chaque année à la Saint-Jean Baptiste – le 24 juin -, chaque métier devait tirer au sort trois électeurs qui eux-mêmes choisissaient trois personnes honorables et capables dont l’une aussi par tirage au sort devenait un des trente-deux électeurs tandis que les deux autres faisaient partie des 64 jurés de la Cité. Les trente-deux électeurs dressaient une liste provisoire de candidats bourgmestres, liste soumise à l’examen de 22 commissaires nommés, eux, par le Prince-Évêque.

Parmi les candidats choisis et admis les trente-deux électeurs élisaient enfin à la majorité pour un mandat d’un an (non renouvelable consécutivement) deux Bourgmestres qui à Liège jusqu’en 1684 allaient la veille de la fête de Saint-Jacques le Majeur – le 24 juillet – prêter serment au respect des franchises liégeoises, en montant à une tribune de l’abbatiale de Saint-Jacques-le-Mineur où les chartes communales étaient alors conservées et cela en évitant, selon une légende du XIXème siècle, de se croiser grâce à un exceptionnel escalier hélicoïdal à double révolution  que vous pouvez encore admirer de nos jours en la Collégiale Saint-Jacques.

Ensuite à Liège et dans d’autres bonnes villes, les deux bourgmestres empruntaient les doubles escaliers de nos maisons communales, l’un ne devant pas céder la préséance en montant derrière l’autre.

FAIBLES LUMIÈRES 

Même le siècle des lumières ne magnifia pas un suffrage vraiment universel. Ainsi les esprits les plus avancés, tel celui du grand défenseur de la séparation des pouvoirs Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu ne défendait pas un suffrage universel pur et simple. Il écrivait que tout homme a le droit de participer au gouvernement d’un Etat à la prospérité duquel il contribue par ses facultés et son industrie. Ce qui semble impliquer un suffrage masculin censitaire et/ou  capacitaire.

MAIS A LIÈGE ?

Deux naturalistes germano-britanniques J. Reinhold Forster (senior) et son fils J. Georg Adam Forster (junior) avaient accompagné pendant trois ans – de 1772 à 1775 – le deuxième tour du monde du capitaine James Cook qui fut alors le premier navigateur à franchir le cercle polaire antarctique. Un de ces deux Forster (nous ignorons lequel) de passage à Liège en 1789 a laissé ce témoignage écrit (repris dans un petit recueil – intitulé Liège-Citations –, édité par « Noir dessin») : Le peuple liégeois tout entier, jusqu’au plus infime charbonnier, s’intéresse à la politique. Elle l’occupe toute la journée comme en Angleterre. Partout on lit les journaux, on parle politique par-dessus chaque bouteille de bière ou de vin et on déraisonne sur les Droits de l’Homme et sur toutes les idées qui depuis deux ans sont agitées sur le Continent.

SOUS LA REPUBLIQUE LIEGEOISE

Le suffrage universel pur et simple fut appliqué à Liège lorsque nous n’étions plus une Principauté épiscopale et pas encore un département français : lors de La république liégeoise (1792-1793) comme l’indique en page 258 de son Précis d’Histoire Liégeoise à l’usage de l’enseignement moyen, Félix Magnette (1ère édition, Liège, 1924, Imprimerie Vaillant-Carmanne).

Une convention nationale liégeoise de 120 députés élus par 14 districts (dont 20 députés pour la capitale) fut instituée. Le droit de suffrage était accordé à tous les habitants ayant atteint l’âge de 18 ans écrit Félix Magnette.

Un des deux Commissaires de la République française envoyé chez nous par la Convention, le célèbre Danton, aux prises avec des récriminations de nos concitoyens, s’écria : De quoi vous plaignez vous, Messieurs les Liégeois, vous qui aviez conquis depuis des siècles les libertés que nous venons seulement d’acquérir ?

Cette Assemblée, malgré de vives oppositions notamment des douze (sur 23) bonnes villes liégeoises et thioises de l’actuelle province du Limbourg flamand, prépara la réunion du Pays de Liège à la France, une réunion qui fut remise en cause par le retour des Autrichiens et qui, après la défaite de ceux-ci, ne fut pas prise en compte par la Convention française, qui annexa notre ancienne Principauté comme s’il s’agissait d’une conquête, avec de déplorables conséquences : spoliation de notre patrimoine, arrachage des vignes etc… .

Sous les régimes français, hollandais et belge, le suffrage universel pur et simple disparut alors pendant plus d’un siècle jusque après la première guerre mondiale.

Jean-Marie ROBERTI                              À suivre

Un record, Liège-Matin célèbre un demi-siècle d’existence!

Il y a un demi-siècle j’ai eu l’honneur d’être la première voix de Liège-Matin. Une occasion de raviver quelques souvenirs d’époque. Le titre de l’émission est l’œuvre de Robert Stéphane, le patron du Centre de Production de Liège. Comme la couverture est la province et vu le moment de la diffusion,  je lui ai proposé  Province-Matin, sa réaction a été immédiate non Pierre, LIÈGE-MATIN. Et hop, c’est parti pour un demi-siècle et davantage.

En reportage au Québec, en 67, ce qui m’a marqué est l’importance accordée à la météo et j’ai trouvé que ce ne serait pas mal d’avoir une rubrique consacré au temps. Évidemment, pas question d’avoir un spécialiste, alors, à la pharmacie Sadzot, – on dirait du Hergé – j’ai acheté un thermomètre. Valeur : 30 francs, à imputer sur ma cassette personnelle, pas question de rentrer une note de frais. Mon confrère Henri Baudoin, engagé comme ma consœur Francine Vanberg, dans l’aventure Liège-Matin, l’a placé à l’extérieur de la fenêtre du bureau, le 204, d’André Mignolet, notre secrétaire de rédaction. Avant de descendre en studio, chacun de nous passe relever la température, première information qui ouvre le journal. Le premier octobre 68, il faisait 17 degrés.

En décrochage d’une émission de musique populaire du Centre de Production de Mons, Liège-Matin est prévu de 8h30 à 8h40. Le premier, le mardi 1er octobre 1968, commence à 8h30 55 secondes. La ponctualité est de rigueur dès le 2 octobre. L’information majeure est la contestation estudiantine à l’école normale de Jonfosse. Le mai 68 liégeois démarre, l’Univ de Liège embraye quelques jours plus tard dont les leaders sont Ludo Wérix et Guy Quaden. Pas de son extérieur  dans le premier numéro. Le Nagra est encore une denrée rare à la RTB en 68. Cela change quand la matinale, fille naturelle du journal, présentée par Roger Francel, va survenir en 1972, sous la houlette de Jean-Marie Peterken, avec les nouveaux journalistes, les Malpas, Blattchen, Couchard, etc.

Méconnu à Liège, Charles Van den Born est illustre ailleurs notamment à Hong-Kong!

La Biographie nationale consacre deux notices aux frères Van den Boorn, l’un pianiste, compositeur et  musicographe, l’autre Jean, pianiste, compositeur. En revanche, pas la moindre notice sur leur fils et neveu, Charles dont la carrière en mérite bien une . Heureusement, la trilogie de Julien Moës, Des Ailes pour l’Éternité comble cette lacune.

Dans le troisième tome (1), Charles Van den Born – un o s’est évaporé dans les registres de l’état-civil – est au bout de sa carrière de coureur cycliste. Pas plus tard que le 19 septembre 1909, au Grand Prix Robert Protin, disputé à Liège, il a été battu par Gabriel Poulain, son cadet de dix ans.  Fin août, au resto du rapide Bruxelles-Paris, il fait la connaissance de Henry Farman, ancien coureur cycliste, peintre talentueux, reconverti dans l’aviation. Celui-ci l’invite à Mourmelon-le-Grand, au camp de Châlons. Vous prendrez contact avec les très rares premiers aviateurs, vous verrez de près les appareils, vous ferez avec moi un petit vol comme passager ; vous apprécierez ce que c’est. Moins d’une semaine plus tard, Charles Van den Born est à Mourmelon. Il apprécie tellement l’endroit qu’il achète son premier avion, un  Farman III, devient pilote, exécute des acrobaties folles lors de meetings richement dotés tels ceux de Stockel, Rouen, Florence, Bordeaux, etc. Meetings rassemblant des dizaines, voire des centaines de millier de spectateurs parmi lesquels le Roi Albert, le Président Fallières, Victor-Emmanuel III.

Il prodigue quantité de baptêmes de l’air dont le plus mémorable est celui de la comtesse Montretout. En 1910, il est le professeur (on ne disait « moniteur » alors) de la plupart des premiers aviateurs de Farman dont les cinq premiers pilotes de l’armée française. Parmi eux, le lieutenant Albert Féquant qui, le 9 juin 1910, marque les débuts de l’aviation militaire française pionnière. Il forme aussi de nombreux pilotes belges dont le Liégeois Jules de Lamine. La plupart participent à la guerre 14-18 dans la Compagnie des Aviateurs instituée par le Roi Albert le 16 avril 1913. La couverture de l’ouvrage de Julien Moës montre Charles Van den Born, en tenue militaire, en compagnie, en 1915, d’un autre pilote, Victor Boin champion olympique aux Jeux de Londres et de Stockholm.

Après avoir participé en septembre 1910 à la Grande Semaine de l’Aviation à Bordeaux, Charles Van den Born, sur un coup de tête auquel se mêle le hasard embarque à destination de Singapour. Il est accompagné de son épouse et son mécano, Lucien Cotroux ayant dans ses bagages, quatorze caisses contenant un biplan de sa conception –  un Farman Wanda. Démonté, il peut être assemblé rapidement sans réglage supplémentaire, en un laps de temps très court. La traversée est longue et, à bord, l’épouse du Gouverneur Général de l’Indochine le convainc de se rendre à Saïgon à l’issue de l’escale singapourienne. L’accueil par le seul homme habilité à Singapour pour donner l’autorisation de voler a été glacial au point que Van den Born n’a qu’une hâte, gagner Saïgon. Ce 15 décembre 1910, plus de cent mille personnes assistent sur l’hippodrome de Phu Tho au premier vol d’un avion sur le sol asiatique.

1911 est une année de premier vol d’un avion sur le sol du Royaume de Siam (le 30 janvier), sur le sol de la colonie britannique de Hong-Kong (le 18 mars) au-dessus du village de Sha Tin, sur le sol de l’empire chinois (le 10 avril) à Sha Ho. Ce meeting à Canton tourne à l’émeute révolutionnaire, Van den Born – le Diable étranger – incendie la carcasse de son Wanda et revient à Liège via le Transsibérien. Patron de l’aéroport de Liège, il participe, en juin 1911, au Circuit d’Europe qui, en neuf étapes, relie sept villes dont Paris, Londres, Bruxelles.

Incontestablement, Charles van Born fait beaucoup pour inscrire Liège au fronton des villes connues au plan international. Et pas uniquement au début du XXème siècle. Depuis 1998, le hall de l’aéroport international de Hong-Kong – le 8ème au monde – est orné de son avion Wanda, reconstitution à l’identique y compris le moteur. Chacun.e des 72 665 078 passager.e.s apprend que c’est l’avion du Liégeois Charles van Born !

Bien d’autres péripéties jalonnent sa vie que racontent Des Ailes pour l’Éternité. Dans les années 20, il contribue notamment au développement de l’aviation dans les colonies françaises de l’Asie. Puis s’installe comme planteur à Thua Bien, obtient en 1936 la nationalité française, en 1945, sa propriété est incendiée par les Japonais qui l’emprisonnent et  est secouru par Les Vieilles Tiges – association de pionniers de l’aviation – qui l’aiguille vers la Société d’Entraide de la Légion d’Honneur. Il a été reçu Chevalier de cet ordre en 1930 à titre étranger en sa qualité de directeur technique d’une société commerciale de Saïgon. Vingt ans plus tard, il est reçu à titre français, pour la deuxième fois,  au même grade de Chevalier dans cet ordre créé par Napoléon. Une lettre du général Chassin, commandant supérieur des Écoles de l’Air au Grand Chancelier proposant qu’il soit élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur se heurte à la règle qu’étant Chevalier à titre étranger il ne peut faire l’objet d’une promotion à titre français.

La Ville de Liège n’a point encore dédié une rue ou un boulevard à son enfant de Hocheporte, né dans l’impasse Lacroix devenue, depuis 1945, la rue du Général Modard. Il est permis d’espérer qu’elle le fasse durant la prochaine mandature. Charles van Born l’a bien mérité, homme d’une jeunesse extraordinaire, d’un optimisme indestructible allié à un détachement serein !

(1) Des Ailes pour l’Éternité – Julien Moës, auteur éditeur – 242 pages – 12 € – disponible notamment chez Pax, à Livres aux Trésors, chez l’auteur julien@gmail.com

Etre tête de liste aux communales, une ambition bien ordinaire …

Le 14 juin, lors de la première présentation des candidats PS aux communales de Liège, elle figurait en 38ème position. Elle est un.e des candidat.e.s qui le sont pour la première fois. Une candidature d’ouverture car, comme le dit noss binamé Willy, le bourgmestre actuel, liste ouverte et de renouveau enfin, car un grand parti qui a vocation à exercer le pouvoir doit pouvoir se régénérer au contact de la société civile et du milieu associatif. Elle figure sur la photo du groupe PS sur la Belle Liègeoise à proximité du bourgmestre et de président de la Fédération liègeoise du PS, Jean-Pierre Hupkens. Militante, elle fait les marchés dont La Batte en début juillet.

Le 24 août, après une courte éclipse, elle réapparait, sur facebook, avec une grande fierté, tête de liste à Liège. Une fulgurante progression : passer, en une septantaine de jours, d’une trente-huitième place à la tête de liste, chapeau.

Elle s’en explique : Je suis et je reste fidèle à la femme que je suis. Fidèle à mes valeurs et mes convictions. J’aime aider (très souvent dans l’ombre), me rendre utile, être à l’écoute. Je n’ai pas besoin qu’on mette en avant les nombreux services que j’ai pu rendre pour me valoriser. Voir et rendre les gens heureux, mes proches, mes amis, c’est le moteur de ma vie, ce qui lui donne un sens. Femme de parole, je m’efforce de toujours honorer mes engagements et d’assumer mes responsabilités dans tout ce que j’entreprends. Je ne mens pas. Je ne vole pas. Je ne sais pas faire semblant. Quand je donne ma parole, je m’y tiens.

Comment diable réussir une telle progression en politique ? Simple comme bonjour : changer de parti. Son choix actuel ? Wallonie Insoumise.

Les dix ans d’ISoSL.

L’Intercommunale de Soins Spécialisés de Liège (ISoSL) va fêter ses dix d’existence en septembre prochain. Née de la fusion entre deux intercommunales l’IPAL (Intercommunale pour Personnes Agées de Liège et Environs) et le CHP (Centre Hospitalier Psychiatrique de Liège) fondées en 1993, l’ISoSL occupe à sa création 1638 ETP (équivalents temps plein) et met à disposition des patients et résidents 1645 lits spécialisés sur le territoire de l’arrondissement de Liège. En dix ans, l’ISoSL n’a cessé de croître répondant à de nouveaux besoins. Aujourd’hui, elle est passée à 2670 ETP (+63%) et 2570 lits (+56%).

À la qualité des soins et des prises en charge s’ajoute une dimension humaine remarquable, l’esprit ISoSL. Un mélange subtil d’empathie, de gentillesse, de courtoisie et d’autres qualités qui font que chacun.e se sente mieux. C’est un art de vivre.

Point commun, le journal d’entreprise participe également à cet art de vivre. Dans l’éditorial du numéro cinquante, le rédacteur en chef, Michel Vigand définit Point commun comme une sorte de presse micro-locale. Grâce à lui, l’agent d’un tel site n’est pas seul ; il est relié à d’autres, intégré à d’autres. Le journal d’entreprise, par ses articles, donne vie au site où se produit un événement et donne vie à ceux qui font l’actualité du moment en les reconnaissant pleinement comme acteurs de la vie de notre intercommunale. Ils ne sont pas seuls et le journal crée des liens entre les collègues (…). Il brise les barrières qui pourraient s’élever entre les gens qui travaillent sur nos nombreux sites distants parfois de plusieurs dizaines  de kilomètres. (…) je crois que Point commun est un élément essentiel de cohésion sociale au sein de l’ISoSL.

Pour preuves, au sommaire des derniers numéros, quatre pages sur le service HA qui gère tous les achats de l’ISoSL – du papier collant au matériel spécialisé, et ce pour tous les sites – avec un budget avoisinant les quinze millions d’euros.  Les dix membres du service HA apprécient d’être installés au Petit-Bourgogne car gérer des marchés publics n’est pas une mince affaire ; vous devez être au calme et ces nouveaux locaux nous permettent d’être totalement focalisés sur notre boulot. Ou encore l’article intitulé Oli, l’homme aux 100.000 aiguilles qui relate comment le kiné Olivier Bertrand s’est spécialisé en acupuncture après trois ans de formation et deux stages en Chine finalisé par un examen théorique et pratique à l’Université de Shanghai. Ou encore l’article consacré à la cynothérapie qui intègre le chien dans le soin, il sert de lien entre le thérapeute et le patient. Une triangulation s’installe et permet de dynamiser les soins autrement. Ayant obtenu le soutien du Dr Bonhiver, médecin hygiéniste au sein de l’hôpital, Sébastien Gihoul a introduit la cynothérapie dans deux services mais dans un avenir proche, nous ouvrirons l’activité aux autres services du Petit-Bourgogne.   

Rumeurs, rumeurs

   En cette période préélectorale, la ville bruisse de rumeurs qui tendent à jouer les infos. Les uns, sans encore avoir de liste, annoncent qu’ils en prennent la tête. D’autres revendiquent inconditionnellement telle place. Nul n’échappe à la rumeur.

   Il se raconte même que noss Willy a demandé à Jean-Claude son opinion sur la création éventuelle d’une liste mayorale. Excellente idée aurait répondu l’homme fort du parti. Dans ce cas, tu emmène cette liste et moi, je prends la tête de liste du PS!