Actuellement le temps de la décolonisation des espaces publics est à la mode. Mais lorsque l’air du temps était aux colonies et aux empires coloniaux, notre compatriote Georges Simenon se révélait être anticolonialiste.
Dans son ouvrage « Gaston Gallimard », Pierre Assouline narre l’évènement paru dans « Voilà », un hebdomadaire lancé par l’éditeur parisien. « En 1932, Georges Simenon y publie un grand reportage à la suite d’un voyage effectué l’année précédente en Afrique. Le retentissement de cette charge anti-colonialiste est tel auprès du public que, quelque temps plus tard, Simenon n’obtient pas de visa du gouvernement français pour retourner sur le continent noir. Il faut dire qu’il n’a pas été très tendre avec les partisans de l’Empire. »
À l’époque, au cinéma, était diffusé un film « L’Afrique qui parle » relatant la croisière noire de Citroën. Simenon sous-titre son article « L’Afrique vous parle, elle vous dit merde ». Conclusion de l’article : « Oui, l’Afrique nous dit merde … et c’est bien fait ! »
C’est au Palais de Livadia, ancienne résidence d’été du tsar Nicolas II, à Yalta en Crimée que le maréchal Staline a convié du 4 au 11 février 1945 le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt et le Premier Ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill pour déterminer l’après-guerre. Le Palais de Livadia a perdu toute sa magnificence au point que Churchill refuse d’y loger préférant résider dans une base anglaise à des dizaines de kilomètre de Yalta tandis que Roosevelt, impotent, s’en contente.
La déclaration commune, publiée simultanément à Moscou, Londres et Washington, précise notamment : « Les plans adoptés prévoient que chacune des trois puissances occupera avec ses forces armées une zone séparée en Allemagne. Il a été en outre convenu que la France serait invitée par les trois grandes puissances, si elle le désire, à occuper une zone et à faire partie de la commission de contrôle comme quatrième membre (…) Nous sommes résolus à créer avec nos alliés aussitôt que possible une organisation internationale générale pour la sauvegarde de la paix et la sécurité (…) Nous avons convenu de convoquer le 25 avril 1945, à San Francisco, une conférence des Nations unies qui établira (…) la charte de l’organisation (…) Nous avons rédigé et signé une déclaration commune sur l’Europe libérée. Elle a la teneur suivante : « (…) Le rétablissement de l’ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique nationale devront être réalisés par des méthodes qui permettront aux peuples libérés d’effacer les derniers vestiges du nazisme et du fascisme et de se donner les institutions démocratiques de leur propre choix… »
Les travaux de cette Conférence à Trois, présidée par Roosevelt mais dominée par Staline, ont été l’objet de discussions âpres et de retournements spectaculaires. Ainsi, le dépeçage de la Pologne au profit de l’URSS et la reconnaissance du Gouvernement polonais de Lublin au détriment du Gouvernement polonais en exil à Londres. Ainsi la rupture du Pacte de neutralité URSS-Japon de 1941 par la promesse de Staline à Roosevelt d’entrer en guerre contre le Japon nonante jours après la défaite de l’Allemagne.
En 1983, d’origine russe – son grand-père a été général du tsar et il est l’arrière-petit-neveu de Tchaïkovski – l’écrivain français Vladimir Volkoff publie Yalta. Ce licencié de lettres classiques à la Sorbonne se fait historien. « Dans Yalta, les dialogues sont presque uniquement composés de citations, et c’est quand ils peuvent paraître les plus invraisemblables qu’ils sont le mieux authentifiés » déclare Vladimir Volkoff qui n’hésite pas à emprunter des citations d’autres Conférences internationales dont celle de Téhéran en 1943. Effectivement au Palais de Livadia à Yalta, Staline à insinué que la Manche n’était pas un obstacle pour l’Armée rouge, Roosevelt à envisagé de faire fusiller près de cinquante mille officiers allemands et Churchill s’est perdu dans des comptes d’apothicaire lors des partages d’influence.
Fin 1983, Vladimir Volkoff passe accord avec une troupe liégeoise, le Théâtre de l’Art dont le directeur est le comédien Charles Martigue pour créer Yalta à Bruxelles, en 1984. L’auteur assure la mise en scène tandis que Charles Martigue, personne à la constitution imposante est tout désigné pour le rôle de Churchill. Si le spectacle a lieu à Bruxelles, sa mise au point se déroule à Liège, une ville que Vladimir Volkoff connaît bien. En effet, il y a acquis le titre de docteur de philosophie à l’Université de Liège en soutenant une thèse d’esthétique « vers une métrique française »
La pièce Yalta est à l’affiche d’un théâtre liégeois. Trois directeurs de théâtre endossent les rôles de Staline (Roland Langevin), de Roosevelt (Serge Swysen), de Churchill (Daniel Hackier) au Théâtre du Gai-Savoir pour cinq représentations à partir du 13 mars (1).
Théâtre du Gai-Savoir rue de Bassenge 12 à Liège – Représentation de Yalta : 13/3 (20h30), 15/3 (15h), 20/3 (20h30), 21/3 (20h30), 22/3 (15h) – Tarif : 16€ (retraités & étudiants 14€) – Réservations : tél. 04 342 58 32, courriel gai.savoir@skynet.be
Le Vieux Liège
a 125 ans (cfr Liège 28 du 6/1/19). 125
ans, ça se fête. Première manifestation au Musée de la Vie wallonne avec deux
historiens de l’art Nadine de Rassenfosse – arrière-petite-fille du peintre
Armand Rassenfosse – et Xavier Folville qui ont évoqué l’amitié artistique entre Gustave Serrurier-Bovy et Armand Rassenfosse
devant une salle comble. Très comble même au point que la capacité de la salle
a été inférieure au nombre de personnes désireuses d’assister à la conférence.
Preuve que les combats du Vieux Liège n’ont
jamais été vains, ils ont donné à la population le goût du patrimoine, rien aymez s’il n’est cognu.
Né en 1858, Gustave Serrurier entreprend à
l’Académie des Beaux-Arts des études d’architecte. Étudiant, il vitupère la
manière d’enseigner et il n’est pas certain qu’il ait acquis son diplôme. Architecte
– le titre n’est pas protégé -, Gustave Serrurier est aussi commerçant. Au 38
rue de l’Université, il exploite avec sa femme Marie Bovy un commerce de
produits exotiques et de meubles. Il est également industriel. Utopiste, On érige en
vérité cette idée fausse que les modestes, les simples ne peuvent (…) posséder
la jouissance artistique et que toute aspiration esthétique leur est impossible
sinon interdite. (…) C’est à cette catégorie de travailleurs, que j’appelle
artisans faute d’un vocable plus précis, que je voudrais montrer que l’art
n’est nullement au service de la richesse seulement. […] Il faut que la grande
masse participe à la vie artistique.
Utopiste, pas ébéniste, il
présente, en 1884, à Bruxelles, au Salon de la Libre Esthétique un cabinet de
travail, en 85, une chambre d’artisan. Production industrielle, en bois blanc,
de meubles brevetés tout comme l’ameublement des maisons ouvrières à Cointe
lors de l’Expo universelle de Liège en 1905. Il ouvre des succursales à
Bruxelles, rue Neuve, à Paris, boulevard Hausmann, à La Haye, à Nice. Il participe à l’Expo
universelle de Saint-Louis aux États-Unis, en 1904.
L’année précédente, il édifie, au
parc de Cointe, sa villa Art nouveau avec notamment une mosaïque d’Auguste
Donnay, l’Aube. Séduit par le
mobilier de Serrurier qui ne se bornait pas qu’au bois blanc, un Argentin lui
confie, en 1908, la construction d’une grande villa à Mar del Plata. Toute la
décoration intérieure a été conçue et réalisée à Liège et installée par des
ouvriers liégeois. Bref, du Calatrava avant l’heure !
Cadet de Gustave Serrurier, Armand Rassenfosse est
né en 1864. Après ses secondaires à Saint-Servais et à l’Athénée de Namur, il
est voué à travailler dans le commerce paternel en Vinâve d’Île alors qu’il a
l’âme d’un artiste. Autodidacte, il pratique la gravure. Quand il rompt avec l’entreprise familiale,
il est engagé par l’imprimeur Auguste Bénard où il rejoint Auguste Donnay et
Émile Berchmans en qualité d’affichiste. On lui doit notamment une affiche
vantant le genièvre la croix rouge !
Admirateur de Félicien Rops dès son adolescence, en
septembre 1888, il s’enhardit – Rops a la réputation d’être inaccessible – à le
voir dans son atelier parisien. Réaction de Rops vos estez d’Lîdge et le courant passe. Rops introduit Rassenfosse
dans les milieux artistiques et littéraires parisiens. Ensemble, ils mettent au
point une nouvelle pratique du vernis mou, le ropsenfosse. La complicité des deux artistes en dépit de la
différence d’âge – 31 ans – est totale au point que Rassenfosse est l’exécuteur
testamentaire de Rops. C’est un admirateur passionné de Rops, Eugène Rodrigue,
président des Cent Bibliophiles, qui
passe commande à Armand Rassenfosse de l’illustration des Fleurs du Mal, au tirage limité à 130 exemplaires. La quarantaine
atteinte, Rassenfosse est tout entier à la beauté féminine, Poyette, Baudelaire et sa muse, Le peignoir
jaune, Les lutteuses et autres Hiercheuse.
Chaque modèle serait liégeoise pour autant que Rassenfosse ait suivi le conseil
de Rops ; Prends garde aux Flamandes et aux Hollandaises. Fais des Liégeoises …
En 1899, délaissant le petit atelier que lui avait construit Gustave Serrurie dans sa vaste propriété, Rassenfosse confie à l’architecte liégeois Paul Jaspar l’érection de la maison familiale rue Saint-Gilles, au 366. Maison qui faillit de peu d’être démolie, dans les années septante, lors de l’édification de la piste de ski de l’autoroute Bruxelles-Liège. La maison est double, une partie habitation, une partie atelier. Double escalier, double passage … qui lui permettent de donner un accès discret tant aux modèles qu’aux amis artistes parmi lesquels James Ensor. Avec un siècle d’avance, Armand Rassenfosse réalise le rêve des milléniaux, séparer vie professionnelle et vie privée. Dans la partie atelier, une presse qu’utilisent également d’autres artistes tels Adrien de Witte, Auguste Donnay et du mobilier de Serrurier dont notamment un bureau aux multiples tiroirs. La maison-atelier qui, au dire de Paul Jaspar, est du style Vieux Liège du XVIIe siècle classée depuis 2009 au Patrimoine immobilier culturel de Wallonie. Avec son contenu, elle a été léguée par la petite-fille Claire de Rassenfosse à la Fondation Roi Baudouin pour en faire un lieu culturel.
Comment
peut-on penser qu’un peuple qui a inventé les histoires belges, pensant ainsi
qu’il existe des gens plus cons que lui, ce qui le rassure, s’intéressera à
votre livre ? Telle a été la réponse d’un éditeur
parisien au liégeois Nisse, auteur de Ma blessure
française (1). Pourtant, Louis Nisse croyait avoir frappé à la bonne porte
puisqu’une collection de cet éditeur Paroles
singulières est vouée à des récits de
vie, représentatifs d’un pays ou d’une région. Parfait résumé de Ma blessure française qui présente Liège,
la Wallonie à la France en un propos attachant,
vif, ironique et souvent mordant, n’épargnant personne, tant les pédants, les
cuistres, les affairistes, les politicards, les faux-culs que les salopards de
l’avis de Max Chaleil, directeur des Éditions
de Paris.
Réunioniste
depuis toujours – une de ses premières élocutions, à l’âge de 16 ans, au
collège Saint-Servais a pour thème le réunionisme -, Louis Nisse estime n’avoir
aucune chance d’être publié par les maisons
d’édition belges, la plupart sont bruxelloises et, partant, belgicaines.
Dès lors, horresco referens, l’auteur – à
contrecœur – recourt à des
multinationales américaines pour publier en ligne, mais (…) aucune maison française
n’a osé prendre le risque.
Essai
engagé et polyphonique divisé en cent-quinze chapitres
dont certains ont été rédigés il y a une dizaine d’années, Ma blessure française est l’œuvre d’un érudit qui trouve reposant le commerce de gens
intelligents ! (.. .) Les imbéciles m’angoissent. Mes vains efforts
pour les amender m’épuisent, m’irritent, me donnent envie de les fustiger,
réveillent ma violence et intolérance enfouies.
Ces chapitres sont d’inégales longueurs. Une vingtaine de pages est consacrée à Liège, née du chant, chapitre à la mémoire de Jacques Stiennon, un chantre érudit de Liège et de son histoire. Liège qui durant dix-sept mois, d’août 1789 à janvier 1791, le temps de la Binamèye revolucion a été un état sans monarque. Deux ans avant toi, France. Liège qui, le 17 février 1793, vote le rattachement à toi. Pas à la France des rois, mais à celle de Valmy. Après la victoire de Fleurus, nous les Liégeois, Français d’adoption, allions de nouveau accueillir en libératrice ton armée, celle de Sambre-et-Meuse. Nous dûmes bientôt déchanter, car (…) la République se conduisait chez nous comme en terre étrangère (…) Page noire. (Lors de ta Joyeuse Entrée, France, tu feras bien de nous restituer quelques -uns de ces trésors ! Pourquoi pas La conversion de Saint-Paul de Bertholet Flémal (…), la dalle funéraire de Jean de Coronmeuse (…), quelques précieux manuscrit de l’abbaye de Saint-Laurent ?).
Né en 1944, Louis Nisse est le fils d’Yvonne, une
Béarnaise et d’Amédée, un Liégeois qui se sont rencontrés à Pau, lors de l’exode
en 1940. En chemin, le Liégeois a croisé Georges Simenon, haut-commissaire aux réfugiés belges pour la Charente-Inférieure
ayant une piètre opinion de ceux dont il
avait la charge. D’où altercation terminée à l’adresse du romancier par un
sonore Vos-èstez come li coucou. Vos-avez
pus d’bètch qui d’cou !
Sa maman, sa sœur, ses grands-pères, grand-mères,
oncles, tantes, cousins, cousines figurent dans cette autobiographie rénovée. Louis Nisse ne dissimule rien :
Henriette (…) on lui dit la cuisse
hospitalière. Par moment, c’est quasi un Dallas liégeois-palois et son
univers impitoyable. Décidément, elle
n’avait jamais pardonné à Yvonne de lui avoir volé Amédée (…) J’adressai à
Jeanne une lettre où je l’assassinais avec déférence, l’éviscérais avec douceur.
Quant à son père qui lui parla si peu, pour
l’évoquer, il faut que je recoure à d’autres qui en parlèrent. Tel ce
docteur Baillen de l’Académie Royale
Liégeoise de Billard qui note que roux
comme le chien de Saint-Roch (…) il n’en continua pas moins à appuyer parfois
un peu fort sur l’apéritif et sur le digestif et … Mme Nisse vient alors lui
rappeler gentiment et discrètement qu’il est, lui aussi, marié sous le régime
dictatorial. En dépit de cet
environnement familial, Louis Nisse estime que la carence de fraternité, le manque de contacts, même physiques, avec
des garçons de mon âge, plomba ma vie sociale. Et empoisonna ma vie amoureuse.
Soixante ans d’école qui vont d’élève à Saint-Paul à
professeur à l’École européenne de
Luxembourg. De Saint-Paul, Louis Nisse a notamment conservé des rédactions, un
bulletin où son instituteur observe
qu’il est bavard ! jouette ! et
un bon point sur lequel est marqué Naître, souffrir et mourir, voilà toute la
vie de l’homme. Puis le secondaire chez les Jésuites suivi par la
philologie romane à l’Unif de Liège. Une formation à laquelle s’ajoute l’expérience
menant tout droit à cette œuvre
littéraire, jubilatoire et poétique.
Je
suis né dans l’église désaffectée de Saint-Hubert, transformée en maison sous
l’Empire. L’appartement
des Nisse se trouvait au premier étage de cette église du XIIIème siècle
qui fut rasée en 1975. Le drame de ma
maison natale est emblématique du traitement qui fut réservé à maints quartiers
anciens de Liège. Amoureux des anciennes demeures à pans de bois, Louis
Nisse – paysan de Liège car son
quartier Saint-Hubert est un village à trois minutes du centre de la ville – a
été initié à l’architecture civile liégeoise par Joseph Delaxhe, président du Vieux-Liège.
J’ai
rempli des cahiers entiers de descriptions et d’analyses des saccages et des
pillages de notre patrimoine immobilier et mobilier (…) Qu’un tel furieux –
il se nomme Jean Lejeune – ait pu imposer
ce diktat en dit long sur nos édiles (…) grand est le désintérêt de la plupart
pour la culture. Tes citoyens mesurent mal, France, leur chance d’avoir eu
beaucoup de représentants lettrés – en dépit de récentes exceptions. Louis
Nisse a milité dans des commissions pour
l’inscriptiondans un plan
d’aménagement du périmètre de l’église Saint-Hubert comme zone d’intérêt historique
et archéologique. En dépit des promesses, échec. Et sur cet enjeu si fort pour moi, je perdais (…) C’était la volonté
d’un échevin de l’urbanisme et des finances, peu sensible à la protection du
patrimoine architectural et archéologique (…) Note, France, que j’évite de trop
charger ce cher Bill, car il t’aime et est rattachiste – « rattachiste de
raison », dit-il.
Comme il y a davantage dans deux têtes que dans une,
terminons cette recension de Ma blessure
française par l’opinion de Valmy – le bien nommé en l’occurrence – Féaux,
ancien ministre-président de la Communauté française de Belgique, sur cet
ouvrage : J’ai pris grand plaisir et
grand intérêt à vous lire. […] Le plaisir de la lecture, c’est aussi la qualité
de votre plume […] et la richesse de votre vocabulaire […]. Même les phrases
souvent longues rebondissent tel un ruisseau sur ses cailloux et redeviennent
fluides. Et puis les allers et retours dans le récit de votre vie sont
vivifiants.
( 1) Sur liseuse, Ma
blessure française – Louis Nisse – ISBN ISBN: 9781719860932
– 929 pages – 10€ 14
Sur liseuse Kindle, Ma blessure française – Louis Nisse – ISBN ISBN:
9781719860932 – 929 pages – 9€90
À Liège, fin du XIXème siècle, le 20 février 1894,
Charles-Jacques Comhaire fonde avec quelques amis Les Amis du
Vieux-Liége connu aujourd’hui sous le nom de Vieux-Liège (1). Son objet social est l’étude du passé historique et artistique
ainsi que des beautés naturelles du pays de Liège et leur sauvegarde, par des
promenades, excursions et voyages, conférences, cours et toutes démarches
éventuelles.
À l’époque, le nouvel hôpital de Bavière – inauguré en 1895 par Léopold II – est en construction sur les Prés-Saint-Denis. La question se pose ; que faire de l’ancien hôpital installé depuis 1603 dans la superbe maison en pierres construite au biez Saucy, en Outremeuse, par le banquier lombard Bernardin Porcini (Porquin), maison acquise en 1584 par Ernest de Bavière, prince-évêque ? Les Amis du Vieux-Liége entendent sauver le patrimoine que représente la maison Porquin, les autorités communales au contraire veulent sa destruction. Dans leur lutte qui durera dix ans, ils seront soutenus par le député Henry Carton de Wiart. À la Chambre des représentants, le mercredi 23 mars 1904, celui-ci déplore le vote par le Conseil communal de la démolition prônée par l’échevin des Beaux-Arts, le libéral Alfred Micha. L’édilité liégeoise a voté pour la mort. C’est très regrettable, d’autant que Liège, ville jadis pittoresque par excellence, toute pleine de vieux pignons, d’amusantes ruelles, qui évoquaient un passé également pittoresque, peu à peu, perd ce qui lui reste de sa personnalité. On veut faire un « Vieux-Liége » en staff et en carton-pierre pour l’Exposition. C’est fort bien, mais comme il vaudrait mieux ne pas condamner d’anciens édifices! Le gouvernement n’interviendra-t-il pas, comme le souhaitent beaucoup de Liégeois, pour garder à l’antique cité de saint Lambert un des rares débris de son beau passé? En 1894, date de la création des Amis du Vieux-Liége, déjà, la chapelle attenante à la maison Porquin a été démolie et reconstruite à l’identique lors de l’édification du nouvel hôpital.
La première lutte des Amis du Vieux-Liége en faveur du
sauvetage de la maison Porquin a été longue sans être couronnée de succès. Fort
heureusement, cela ne les découragea point. Depuis 125 ans, ils mènent le
combat en faveur de la sauvegarde d’un patrimoine architectural et
archéologique en ayant comme devise Rien
aymez s’il n’est connu, expression figurant sur une pierre encastrée dans
un des murs de la vieille église de Saint-Étienne-au-Mont à Huy. En novembre
2019, une exposition retracera l’histoire du Vieux-Liège et ses actions en faveur du patrimoine tandis qu’au
printemps 2019, plusieurs manifestations culturelles évoqueront ses luttes.
Société royale Le Vieux-Liège – 69 rue Hors-Château B-4000 Liège (Belgique) – site web www.levieux-liege.be – tél. 04 223 59 55
La nuit du 31 décembre au 1er janvier s’appelle,
au Nord du Royaume, Nuit du Vieil An (Oudejaarsnacht)
et, au Sud du Royaume, Nuit de Nouvel An.
Une simple constatation qui n’a rien de nouveau.
Déjà, en 1912, le député Jules Destrée dans sa Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre a
écrit : Mais il est une preuve plus caractéristique et plus
décisive encore de la dualité foncière de Votre royaume, plus incontestable que
celles qui se peuvent déduire du sol, des paysages, des activités, des
tempéraments et des croyances, c’est la langue. Une
langue est un trésor accumulé au cours des âges par une communauté humaine.
Elle y a inclus le souvenir et l’écho de ses mœurs, de ses croyances, de ses
douleurs. Elle éveille chez ceux qui la parlent des impressions confuses qui
remontent aux jours incertains de l’enfance balbutiant sur les genoux
maternels, et plus loin encore, des correspondances avec les ancêtres
immémoriaux. Il y a du mystère dans l’attachement à la langue, parce qu’il
tient moins à notre être raisonneur qu’à notre inconscient profond. Et ce n’est
que lorsqu’on conçoit ainsi le problème, qu’on pense à ses millions de racines
ténues qui s’enfoncent dans le passé le plus reculé, que l’on comprend le
caractère sacré d’une langue, et combien sont délicates et insolubles par les
seuls procédés de l’intelligence, les questions que son usage soulève.
Les commémorations officielles de la Grande Guerre sont closes. Cependant le souvenir demeure. Sur base de deux documents inédits, Paul-Henry Gendebien retrace la vie de deux villages dans l’enfer de la Grande Guerre (1). Dans l’un, le village de Maissin, les faits se sont déroulés le 22 août 1914 et dans l’autre, le village de Marbaix-La-Tour, le 23 août. L’histoire les range sous le nom de batailles des frontières. Cette bataille est quelque peu éclipsée par la bataille de la Marne.
Or, l’armée française connut des pertes sans précédent dans toute son histoire, et cela au cours de la seule journée du 22 août. Plus de 25000 hommes, dont 17000 en province de Luxembourg et le reste dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et en Lorraine (…) En comparaison, c’était l’équivalent des soldats perdus durant les huit années de guerre d’Algérie, de 1954 à 1962 (…) D’août 1914 à novembre 1918, 1400000 soldats français périrent, soit près de neuf cents en moyenne par jour. Parmi les morts du 22 août, l’écrivain Ernest Psichari, petit-fils d’Ernest Renan, ainsi que le gendre – le capitaine Paul Bécourt – et Germain, le fils du maréchal Foch, le vainqueur de la bataille de la Marne.
À Marbaix-La-Tour, dès le début du conflit, sœur Anne-Marie, une religieuse infirmière d’Ham-sur-Heure a été chargée d’établir une ambulance, soit un établissement hospitalier civil, temporaire ou seront donnés les premiers soins, au château de la Pasture, propriété du député Léon Gendebien. Ses notes inédites vont d’août à décembre 1914, le temps d’existence de l’ambulance de La Pasture. Son récit commence la veille de la bataille, les soldats français sont en nombre et se préparent au combat creusant des tranchées tandis que les populations effrayées, fuyaient avec raison leurs demeures (…) le spectacle était lamentable, la terreur avait saisi ces pauvres gens, la fuite des uns entraînant celles des autres.
La bataille du 23 août vécue par un jeune soldat français : ainsi, pendant l’après-midi, les balles, shrapnels et obus pleuvaient sur les bâtiments (…) nous répondions le plus possible aux Allemands, bien qu’étant très inférieurs en nombre. Nous tirâmes le plus longtemps par les meurtrières faites au mur du jardin potager, dans la direction du bois. De cet endroit, nous avons fait tomber des milliers d’hommes. À l’issue de la bataille, l’ambulance est saturée, le nombre de lits préparés étant de beaucoup insuffisant, nous avions descendu tout ce que le château contenait de literie, et de même, bien des objets qui, en temps ordinaire, avaient une autre destination, tels que canapés, banquettes, coussins, etc. Parmi les blessés allemands, le baron von Strombeck et un nommé Rumkorff, officier porte-drapeau. Aucun médecin pour soigner ces blessés, tant français qu’allemands, tout au plus de la morphine. Un général allemand, revolver au poing, veut interdire aux sœurs de soigner les blessés français.Réponse des sœurs : nous les soignerons tous, nous ferons notre devoir.
Sœur Anne-Marie souhaite la venue d’un médecin civil, ceci lui est refusé. Le 25 août, visite de trois officiers supérieurs allemands dont un, le plus jeune, est très courtois. Voyant qu’il avait certainement quelque pouvoir, nous lui demandons de bien vouloir nous envoyer un médecin militaire, ce qu’il promit assez facilement. Il lui est également demandé le transfert des grièvement blessés dans un hôpital. Rapidement, un médecin militaire allemand se présente, il vient, nous dit-il, pour obéir à l’ordre reçu. Et le 27 août, des voitures et des camions venaient de Charleroi chercher tous les blessés que nous voulions leur confier. Le jeune officier courtois n’était autre que le prince August-Wilhelm – un des fils du Kaiser Guillaume II – venu rendre visite au baron von Strombeck, son aide de camp.
Les blessés français demeurent à l’ambulance de La Pasture au sein d’une soldatesque allemande avide de vin, de jumelles et de cartes d’état-major. Aussi, chaque fois qu’on nous amenait un officier blessé, ils se précipitaient pour les leur enlever et les dévaliser. Fin septembre, ordre a été donné à toutes les ambulances d’amener tous leurs blessés à l’École moyenne de Charleroi d’où ils seraient dirigés sur l’Allemagne (…) Tous nos blessés étaient bien tristes, à la pensée de nous quitter pour aller achever leur guérison en pays ennemi. Des nouvelles rassurantes parviennent à la Noël, les blessés sont regroupés en une grande paroisse et ils ont au moins les secours de la religion pour les soutenir dans leur pénible et si longue captivité.
Rien qu’à Maissin, 600 habitants dont 9 sont tués le 22 août, la bataille livrée dans ce village et aux environs vit la mort de près de 200 officiers et de plus de 7500 soldats français et allemands. Paul Pirson (5 ans) et son papa faillirent périr dans l’incendie de la maison où ils s’étaient réfugiés. Leur logis a été détruit. Les faits ont tellement marqués l’enfant de cinq ans qu’à l’âge de quatre-vingts ans, l’abbé Paul Pirson les racontent comme si il les avait vécu la veille. Et puis, nous entrâmes. Pas besoin d’ouvrir la porte, il n’y en avait plus. Après deux ou trois pas, quel spectacle ! Quelle horreur ! Des cadavres, des blessés hurlant. Deux dans le couloir. Le gris ne bougeait plus, le bleu gémissait. Et dans la grande pièce : du sang, ces cris plaintifs, des hommes déchiquetés, l’un d’eux décapité (…) Et tout cela au milieu d’un salon réduit en miettes (…) descendus à la cave, j’y ai retrouvé mon cheval à bascule. Intact. Je ne savais pas que je le voyais pour la dernière fois. Mon père était effondré. Il restait là, comme hébété, la tête entre les mains. Il répétait : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! »
Réfugiés un temps à Libin, puis à Redu, la vie reprend à Maissin. Début 1915, l’école dont l’instituteur est le papa de Paul est rouverte. Ouvrir l’école, rien de plus facile, mais y amener les élèves fut une croisade épuisante. Les gamins, ça aide dans la maison ou dans la ferme. Alors, l’école, on ne veut pas en entendre parler… L’instruction obligatoire qui s’en souciait ? C’était une idée de gens de la ville qui, eux, avaient « les moyens ».
Maissin a sa Kommandatur installée chez l’hôtelier Guyot qui entend l’allemand mais se garde bien de le parler avec ses hôtes. Guyot forme un couple d’espions avec le comte de Ridremont qui, à bord de son épicerie roulante, sillonnait le pays depuis Wellin jusqu’à Bertrix et de Saint-Hubert à Paliseul. L’occupant n’y a vu que du feu, tout comme les gens du pays d’ailleurs.
Durant ces années d’occupation, la vie continue monotone et répétitive à Maissin. On avait réinstallé un jeu de quilles, grande distraction du dimanche. On y jouait pour de l’argent : des pfennigs et des marks. Seul l’argent de l’occupant avait cours… Un bistrotier organise un bal. Scandale : « C’est le plus court chemin vers l’enfer » tonnait le curé. De chemin, il en est encore question, en 1917, quand les Allemands démantèlent les voies du tram au départ de Poix-Saint-Hubert jusqu’au terminus de Bouillon. Avec les rails, ils emportaient aussi les wagons. Quelque chose qu’ils voulaient décisif se préparait sûrement ! Les habitants de Maissin et les landsturms dela Kommandatur se réjouirent du départ des dérailleurs. La joie des habitants de Maissin fut à son comble, en novembre 1918, lorsque landsturms et autres troupes allemandes s’en retournèrent dans leur pays.
1914-1918 Deux villages dans l’enfer de la Grande Guerre – Paul-Henry Gendebien – ÉditionsWeyrich – 204 p – 13€50
Récemment, le Ministre des Affaires étrangères de la République de Maurice, Son Excellence Monsieur Seetanah Lutchmeenaraidoo a visité, en privé, la ville de Liège. En compagnie des consuls honoraires wallons du Belgian Consular Union (BCU), il a notamment participé à la visite des locaux de la Delen Private Bank situé boulevard d’Avroy, à deux pas du Pont d’Avroy qui durant dix siècles a surplombé un bras de la Meuse.
C’est en 1922 que le Crédit Anversois – une banque qui, bien avant la Grande guerre, a entrepris une politique d’expansion – commande à Carlos Thirion l’édification de son siège liégeois. Carlos Thirion appartient à une lignée d’architectes de Verviers. Que ce soit l’Harmonie, le Grand Théâtre, la Gare, etc etc, c’est du Thirion ! En 1913, son père Charles a construit le siège verviétois du Crédit Anversois. À Liège, Carlos opte pour le style néomosan avec des moellons de grès et de calcaires. Au sous-sol, est installée la salle des coffres. Fin des années trente, emporté par la tourmente bancaire, le Crédit Anversois fait faillite. En 1943, Oscar de Schaetzen, un passionné d’orfèvreries liégeoises, acquiert l’immeuble pour y installer sa banque créée en 1928. En 1994, Delen Private Bank reprend la banque de Schaetzen dont le fondateur est mort en 1985.
Delen Private Bank rénove profondément le bâtiment liégeois tout comme l’ont été les sièges de Gand et de Bruxelles. Cette banque affectionne avoir pour sièges des immeubles de caractère. Ces bâtiments uniques symbolisent la vision à long terme transgénérationnelle de la banque. Cette philosophie permet, en même temps, de protéger et de conserver la richesse du patrimoine belge.
Les étages supérieurs auxquels les hôtes de la Delen Private Bank ont eu accès sont consacrés à l’histoire économique de la Ville et de la Province de Liège au fil des années à partir de documents d’époque. Quant à la salle du Conseil, elle est décorée de scènes évoquant les saisons et signes du zodiaque du peintre anversois du XVIIIème siècle Pieter Snyers, un clin d’œil à André Delen qui, en 1936, s’est établi à Anvers comme agent de change.
Lorsque fin de l’année 1919, est fondé le journal La Wallonie socialiste – le mot socialiste disparaît en 1923 -, Isi Delvigne entend recruter d’excellents journalistes. Il a l’œil attiré par une jeune recrue embauchée par la Gazette de Liége dont la plume paraît excellente. Il l’invite à le rencontrer.
Quelques cinquante ans plus tard, la jeune recrue dont le nom est Georges Simenon s’en souvient comme si c’était hier. Voici ce qu’il a raconté à notre confrère Guy Fontaine qui eut l’occasion de l’interviewer dans sa série Portrait wallon à la TV : Un jour, Isi Delvigne qui était le rédacteur en chef de la Wallonie, qui était, en même temps, un des chefs du Parti socialiste à Bruxelles, au Parlement, m’a fait venir et m’a demandé d’entrer à La Wallonie. Il m’offrait le double de ce que je touchais à la Gazette de Liège. Et en plus de çà, avec comme prime que deux ans après, aux élections municipales, je serais sur la liste socialiste. C’était très tentant mais ça voulait dire que je me destinerais à une carrière politique. Parce qu’après avoir été conseiller communal, vous savez comment ça va, on essaye la députation et ainsi de suite. Alors, j’ai refusé. Mais je suis resté très bon ami avec tous ceux de la Wallonie et ils ont toujours été très gentils avec moi.
Si Simenon avait accepté les propositions d’Isi Delvigne, le soir du 24 avril 1921, vraisemblablement élu, il aurait célébré l’accession du Parti Ouvrier Belge au rang de la première formation au sein du Conseil communal de Liège. Un séisme aux yeux de la bourgeoisie liégeoise selon Jean-Marie Roberti.
Les politiques n’ont jamais été la tasse de thé de Georges Simenon : Ils croient être importants mais ils ne le sont pas du tout. Pour la bonne raison que ceux qui dirigent le monde, ce ne sont pas les présidents ou n’importe quel ministre ou haut-fonctionnaire et ambassadeurs, etc. Ce sont les grandes sociétés internationales et les banques, les grandes banques. En réalité, le rôle même des chefs d’États est très faible.
ÉVOLUTION PAR LISTES DES POURCENTAGES DES VOTES VALABLES LORS DES DIX-SEPT ÉLECTIONS AU SUFFRAGE UNIVERSEL DES CONSEILS COMMUNAUX DE LA VILLE DE LIÈGE DE 1921 À 2012 – LISTES AYANT OBTENU DES SIÈGES
Année
21
26
32
38
46
52
58
64
70
71
76
82
88
94
2000
2006
2012
Socialistes
38
33
31
32
37
42
42
31
24
24
37
41
40
33
35
38
38
Chrétiens
31
35
32
23
36
28
34
19
19
23
25
37**
22
22
20
14
14
Libéraux
29
24
17
19
13
20
19
29
34*
30*
14
37**
18
20
21
28
21
COM/PTB
–
8
9
11
14
8
5
11
7
6
6
6
Écolo
12
11
11
15
12
12
*Les élections de 1970 furent annulées et recommencée en 1971. En 1970 et en 1971, il y deux listes libérales : le PLP, 8% et 3% et la liste dissidente du Bourgmestre Destenay, 26 % et 27% ;
**En 82, les 37% des chrétiens et libéraux sont à diviser en deux. Leur liste d’Union pour Liège ayant obtenu 21 sièges, 11 chrétiens et 10 libéraux.
AUTRES POURCENTAGES DE LISTES AYANT EU DES ÉLUS
Extrême droite : 7% en 32 Parti national, 16% en 38 Rex, 5% en 94 et 4% en 06 FN, 6% en 94 Agir
Démocratie Chrétienne. 8 % en 64
Rassemblement Wallon. 15% en 70, 12% en 71, 14% en 76
RÉSULTATS DES ÉLECTIONS COMMUNALES À LIÈGE DE 1921 À 2012 L’ÉVOLUTION DE LA RÉPARTITION DES POURCENTAGES DES SIÈGES.
Pour pouvoir comparer l’évolution du nombre de sièges de chaque liste lors de 17 scrutins (quatre lors de l’entre-deux guerre, six autres avant la fusion des communes et sept depuis) répartissant au total 39 sièges lors des huit premiers scrutins, 41 sièges lors des élections de 1970 et de celles recommencées en 1971, 51 sièges à chacune des trois premières élections après la fusion des communes et 49 sièges dans le cadre des quatre dernières élections communales, il importe pour rendre les résultats comparables, de diviser le nombre de sièges obtenus par chaque liste par le total des sièges attribués lors du scrutin analysé.
L’évolution des pourcentages de sièges obtenus pendant plus de 90 ans au Conseil communal de la Ville de Liège n’avait jusqu’à présent pas été mise ainsi en lumière.
Année
21
26
32
38
46
52
58
64
70
71
76
82
88
94
2000
2006
2012
Socialistes
41
36
33
33
38
46
44
33
27
27
41
45
45
37
41
43
45
Chrétiens
31
36
36
36
38
28
36
18
20
27
27
20
20
24
20
14
14
Libéraux
28
23
18
18
10
21
18
33
34
32
14
22
24
20
22
24
22
PC/PTB
0
6
8
10
13
5
3
10
5
2
4
2
0
0
0
0
4
Ext-droite
0
0
5
15
0
0
0
0
0
0
0
0
0
8
0
2
0
DCL
0
0
0
0
0
0
0
5
0
0
0
0
0
0
0
0
0
RW
0
0
0
0
0
0
0
0
15
12
14
0
0
0
0
0
0
Écolo
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
12
12
10
16
12
14
MOYENNES SUR 17 SCRUTINS PS 39/ CHR. 26 / LIB 24 / AUTRES 12
Pendant ces neuf décennies sur cinq électrices ou électeurs de la Ville de Liège votant valablement aux scrutins communaux, près de deux ont voté socialiste, plus d’un chrétien et plus d’un libéral et moins d’un pour d’autres listes. Les bipartites contre les socialistes ne sont plus possibles depuis la fusion des communes ce qui a souvent permis au P.S. d’être maître du jeu des alliances même si des alternatives qui n’eurent pas lieu étaient arithmétiquement possibles en 1976 (PSC RLL RW) et en 1982 (UPL ECOLO) mais RLL puis ÉCOLO l’ont refusée.