FESTIVAL DE SPA : SANS GRANDS TEXTES, PAS DE GRAND THÉÂTRE…

     

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Spa est par excellence une ville d’eau puisque ses trois lettres sont devenues nom commun. Elle n’a pas failli à sa réputation lors de l’ouverture sous un ciel lourdement menaçant de son 58ème Festival de Théâtre.

      Lors de chacune de ses onze soirées, les spectateurs ont le choix entre quatre représentations (sauf le 19 août où il y a une option en moins mais en ajoutant par contre les cinq représentations de Baladins du Miroir sous leur propre chapiteau ces 12, 13, 14, 16 et 17 août). Ayant sélectionné douze spectacles en six soirées, j’avoue regretter mes deux choix initiaux. Jean Vilar estimait qu’un théâtre de qualité nécessitait de grands textes interprétés humblement par des compagnies constituées de metteurs en scène et de comédiens soucieux de servir les auteurs et non de s’en servir. Cette primauté que j’accorde aux textes aurait dû me conduire à aller assister à deux créations (Caméléon et Jours radieux) de deux auteurs de chez nous, le Bruxellois Robert Burniaux alias Jean Muno (1924-1988) et le Wallon Jean-Marie Piemme (1944). Mais ne pleurons pas…. 

      J’avais aimé le titre de la pièce d’ouverture du Festival Ressacs. Je m’étais dit que ce mot français évoquant le retour en arrière de vagues frappant un obstacle, s’avérait bien plus élégant et éloquent que ces flash-backs chers notamment aux milieux cinématographiques. Ce que le programme du Festival ne précisait malheureusement pas c’est que la langue employée dans ce spectacle était surtout un anglais certes basique mais qu’une proportion importante de Wallons ne peuvent pas suivre, y compris même si c’est dans une moindre mesure, parmi les spectateurs non prévenus. En outre cet anglais basique n’avait rien d’un texte dramatique de qualité et les efforts d’Agnès Limbos et de Grégory Houben en vue de rendre ce spectacle joyeux et poétique nous parurent vains. Une partie du public a certes réagi chaleureusement par des applaudissements qui n’étaient pas de simple politesse mais les personnes que je connais et moi avons trouvé ce spectacle profondément ennuyeux.

      Nous espérions beaucoup mieux d’une pièce de l’américaine Annie Baker qui mobilisa 18 personnes – dont parmi les cinq interprètes la co-directrice du Festival spadois qui dirige aussi le théâtre Jean Vilar à Louvain-la-Neuve, Cécile Van Snick pour une représentation de près de deux heures (14 personnes pour un peu plus d’une heure de spectacle pour Ressacs). Et là à nouveau, nous avons été profondément déçus. Le défoulement de cinq comédiens lors de six semaines de thérapie dans le cadre d’un atelier théâtral n’était basé sur aucun texte cohérent publiable. Comme une partie du public nous avons à nouveau décroché. 

    Nous avons terminé la soirée lors d’une brève réception qui nous a permis de rencontrer des personnalités peu nombreuses et de notre génération âgée,  telles Valmy Féaux ou Jean-Louis Luxen. Par contre nous avons été surpris de l’absence du Bourgmestre Joseph Houssa.

   Le nouveau Directeur du Festival (qui ne sera responsable de la programmation que l’été prochain, Cécile Van Snick ayant opéré des choix dont elle ne reprend cette fois aucun dans l’agenda 2017-18 de l’Atelier Jean Vilar) Axel de Booseré nous a informé qu’il a déposé à la Fédération Wallonie-Bruxelles le dossier demandant la réanimation d’un contrat programme pour les fort nombreux spectacles et spectateurs du Festival de Théâtre de Spa. La réponse de la Ministre Gréoli attendue en octobre, sera-t-elle positive? Nous l’apprendrons lorsque reprendra le fonctionnement d’une Fédération dont nous continuons à vouloir la disparition.

      Nous retournerons à Spa ce dimanche 13 août en souhaitant que la pièce On ne badine pas avec l’amour annoncée comme étant d’après Alfred de Musset (et non d’A. de Musset tout court) respectera le texte brillant de cette comédie. Puis nous découvrirons le nouveau spectacle des Baladins du Miroir : Le Roi nu avec un gros a priori favorable. A suivre donc en souhaitant qu’après la pluie arrive le beau temps.

Jean-Marie ROBERTI

 

 

Vers un bon redémarrage du Festival de théâtre de Spa.

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       Dix jours avant l’ouverture du 58ème Festival de théâtre de Spa, le taux d’occupation des places pour les 68  représentations en onze jours de 26 spectacles dont trois créations dépassait déjà les 70%. Axel de Booseré pour sa première direction d’un Festival qui fut menacé de suppression par l’ex-Ministre Joêlle Milquet peut donc augurer d’un appréciable succès.

    Huit spectacles affichent déjà « Complet  » : Ressacs , On ne badine pas avec l’amour, J’ai faim, Ripaille, , L’Entrée du Christ à Bruxelles, Le Chachacha du chef de gare, Les Filles aux mains jaunes et La Solitude du mammouth, pièce pour laquelle on vient de prévoir une représentation supplémentaire le dimanche 20 août à 14 heures.

    Des places demeurent  disponibles notamment pour  les deux accueils français : Bouvard et Pécuchet, une pièce drôle et réjouissante tirée de l’œuvre monumentale de Flaubert et L’Affaire de la rue Lourcine, une comédie surréaliste de Labiche. Et aussi pour cinq autres spectacles:  Jet Lag qui allie danse, cirque et théâtre gestuel, l’histoire en paroles et en musique de la vie des Beatles et de leurs succès, Beatle Juice de Dominique Jonckheere,  En attendant le jour, témoignage sur l’euthanasie  de François Sauveur, Le  Roi nu des Baladins du Miroir  sous leur chapiteau  et Théroigne de Méricourt, de Fabrice Gardin sous chapiteau également .

Profitez des dernières places à prix réduits dans le cadre du SPASS, abonnement dernière minute 3 ou 4 spectacles à partir de 21€.

Jean-Marie Roberti

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INFO ET RÉSERVATIONS :  Téléphone gratuit 0800 24 140 – www.festivaldespa.be – Rue du Marché, 20 à Spa

L’Académie française décerne le Prix Eugène Carrière au Liégeois Pierre-Yves Kairis.

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Autoportrait de Bertholet Flémal – Ville de Liège

        Histoire de Liège (1) a inscrit à son programme 2017 une conférence le 18 mai de Pierre-Yves Kairis sur le thème de Lambert Lombard à Léonard Defrance : la peinture à Liège du XVIe au XVIIIe siècle. Nul doute que la conférence connaisse un beau succès d’autant que Pierre-Yves Kairis a reçu, le 1er décembre, au Quai Conti, le Prix Eugène Carrière

      L’académicienne Mme Danièle Sallenave dans son discours sur les Prix littéraires de l’Académie française a déclaré : Prix Eugène Carrière M. Pierre-Yves Kairis, pour Bertholet Flémal (1614-1675). Le « Raphaël des Pays-Bas » au carrefour de Liège et de Paris. Bertholet Flémal, le plus grand peintre de Liège au xviie siècle, méritait une réhabilitation. Pierre-Yves Kairis s’y livre dans cet ouvrage, après avoir été l’auteur d’une découverte, celle d’un tableau de Poussin, La Mort de la Vierge, miraculeusement retrouvé dans l’église Saint-Pancrace de Sterrebeek en Belgique.

        Le Liégeois est le cent-vingt-cinquième récipiendaire du Prix Eugène Carrière. En 2016, il est l’unique lauréat, par contre en 1956, il y a pas moins de douze !  Parmi les récipiendaires, deux sont devenus membres de l’Académie française : René Huyghe, élu en 1960 au fauteuil n° 5, lauréat en 1953 pour son ouvrage Le Carnet de Gauguin. Le culte Mahorie et René de Castries, élu en 1972 au fauteuil n° 2, lauréat en 1956  pour son ouvrage Le Maréchal de Castries.

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©musée Eugène Carrière, Gournay sur Marne

        Qui est Eugène Carrière ? Réponse : peintre, lithographe, penseur né en 1849 à Gournay sur Marne où il a son musée, mort à Paris en 1906, trois ans après avoir fondé le Salon d’Automne.

       Peintre : Art de suggestion par excellence, l’œuvre (…) évolue vers une monochromie de terre et d’ocre, inspiratrice de Picasso, qui ne retient que les jeux d’ombre et de lumière.  Son art est salué par Gauguin et Maurice Denis mais reste incompris du grand public.

    Lithographe : en 1898, il crée l’affiche de lancement de L’Aurore, un journal où toutes les opinions libérales, progressistes, humanitaires, si avancées qu’elles fussent, puissent être librement exposées. Ami de Rodin dont il partage l’amitié et les conceptions esthétiques; le sculpteur lui confie l’affiche et la préface du catalogue de son exposition de 1900, au Pavillon de l’Alma.

     Penseur : il participe aux mouvements des idées : défense de Dreyfus au côté de Clémenceau et de Zola, émancipation féminine, réflexion sur la peine de mort, l’art de la démocratie, etc … Jamais dogmatique, il défend un humanisme qui place les droits de l’homme au premier plan.

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Autoportrait © collection particulière

(1) Histoire de Liège programme 2017 sur le site histoiredeliege.be – informations info@histoiredeliege.be

04 221 93 67 ou 04 221 93 75

21 rue La Boétie

 

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        Si le cinéma emprunte souvent des thèmes à la littérature, il est plus rare qu’une expo s’inspire d’un livre. C’est le cas pourtant de l’expo 21 rue La Boétie (1) qui n’a vu le jour que grâce à la parution, en 2012, de l’ouvrage éponyme d’Anne Sinclair. De nationalité américaine, Anne Sinclair née à New-York a été bouleversée d’entendre un fonctionnaire français lui demander vos quatre grands parents sont-ils français ? Le fonctionnaire a demandé ce qu’autorise une loi française de 2009 en matière de nationalité. La phrase lui rappelle la Shoah et le destin de ceux qui, recherchés par les nazis, avaient choisi de partir et qui furent ensuite dépossédés, pillés, déchus de leur nationalitéPaul Rosenberg quitte la galerie d’art du 21 rue La Boétie pour New-York. Un gentil grand-père qui l’a toujours traitée, gamine comme une grande fille.

        J’ai eu soudain envie de revisiter ma légende familiale. Je me suis plongée dans les archives. J’ai retrouvé des correspondances entre Paul Rosenberg et ses peintres, exhumé des « papiers de famille », interrogé des proches et retourné sur les traces de sa famille  J’ai voulu comprendre l’itinéraire de ce grand-père lumineux, intime de Picasso, de Braque, de Matisse, de Léger, devenu paria sous Vichy. Ce grand-père fut un grand marchand. A Paris jusqu’en 1940, puis exilé à New York pendant la guerre. Il était français, juif et amoureux des arts. Ce livre raconte son histoire qui, indirectement, est aussi la mienne.

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        De la conception à la réalisation, l’exposition 21 rue La Boétie est l’œuvre de Tempora, une société fondée, en 1998, par le Liégeois Benoît Remiche. Après avoir fait les beaux jours de la Boverie, 21rue La Boétie s’en va à Paris, au musée Maillol, du 2 mars au 27 juillet 2017. Anne Sinclair est la marraine de l’exposition. Elle s’en explique au  Quotidien de l’Art (27/10/2017) : au début, j’étais à la fois émue et très dubitative, me demandant si cela était faisable, puis très enthousiaste bien évidemment. Je les ai accompagnés puisque mon livre a servi de guide aux commissaires (Elie Barnavi, Isabelle Benoit, Vincent Delvaux, François Henrard et Benoît Remiche)  qui ont effectué un gros travail de recherche pour retrouver les œuvres. J’ai donné mon avis et impulsé les recherches dans certaines directions, particulièrement du point de vue historique.

        Ça a de la gueule. Mon grand-père aurait adoré.  C’est une exposition à la croisée de l’art et de l’histoire. Elle retrace ce qu’a été le marché de l’art avant qu’il soit justement un marché. Mon grand-père était un marchand certes, mais surtout un admirateur forcené de ses artistes. Il disait « Je suis un passeur, mais je ne suis que ça ». Articulée en six chapitres,  l’expo présente notamment soixante-quatre tableaux qui sont passés à une époque ou l’autre à la galerie Paul Rosenberg. Deux de ceux-ci représentent  l’un, Marguerite, l’épouse de Paul, et sa fille Micheline vues par Pablo Picasso en 1918 et l’autre, de Marie Laurencin, Anne Sinclair à l’âge de quatre ans. J’ignorais qu’elle peignait toutes les femmes avec les yeux noirs en amande, mais j’ai dû le pressentir car c’est effrontément que je lui précisai : « Attention, hein, j’ai les yeux bleus ! » Je me rappelle son rire, sa promesse de ne pas les trahir, et elle me gratifia, de fait, de deux billes bleu lavande.

        21 rue La Boétie se révèle un grand succès. Une moyenne de plus de mille visiteurs par jour le premier mois. En marge de l’expo, d’autres activités sont prévues à la Boverie. Ainsi, ce 17 novembre, l’auteur de L’Homme de l’art. Daniel-Henry Kahnweiler, 1884-1979, Pierre Assouline va venir parler de marchands et collectionneurs d’art :Paul Rosenberg, Daniel-Henry Kahnweiler et les autres suivi d’une session de questions-réponses.       

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(1) 21 rue La Boétie – La Boverie, parc de la Boverie, 4020 Liège – 32 (0) 2/ 549 60 49 info@21ruelaboétie.com – tarifs de 1,25 € (art. 27) à 17 € (adulte), senior (+65) 14€, groupe 12  €, groupe scolaire 6 €, famille (2 adultes, 2 enfants) 48 € (6 € par enfant supplémentaire) – l’expo se termine le 29 janvier 2017 – heures d’ouverture : du mardi au vendredi  de 9.30 à 18.00, week-end 10.00 à 18.00, ouvert jours fériés sauf 25/12 et 01/01/2017, fermé le lundi sauf 26/12 et 02/01/2017. Visite guidée 85 €/guide pour 1h30 de visite, maximum 20 personnes, disponible en français, anglais, allemand, néerlandais. 

Dix concitoyennes et concitoyens recoivent le titre de Citoyenne et Citoyen d’honneur de la Ville de Liège.

      

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         Al bone franquète al Violète, cinq mots pour résumer l’ambiance régnant en la salle des pas perdus de l’Hôtel de Ville à l’occasion de la remise de la distinction Citoyenne et Citoyen d’honneur de la Ville de Liège. La barre des cent récipiendaires a été franchie depuis la date – 2009 – à laquelle cette nouvelle appellation vu le jour. Auparavant, le Collège décernait la médaille de reconnaissance de la Ville de Liège à celles et à ceux qui – comme les Citoye(ne)s d’honneur aujourd’hui – ont contribué, amplifié ou redynamisé la réputation de la cité ardente, à la force de leur talent et de leur travail. Aujourd’hui le site officiel de Liège place dans la même rubrique Les citoyens d’honneur celles ou ceux d’avant ou d’après 2009. Parmi ceux-ci, David Goffin (2012),  Nafissatou Thiam Charline, Van Snick (2013). Innovation cette année dans l’attribution de ces récompenses, cette cérémonie de distinction sera désormais paritaire homme-femme. Le bourgmestre Willy Demeyer de mentionner, sans les hiérarchiser, les mérites des divers(e)s récipiendaires de la promotion 2016.  

        Une promotion qui fait la part belle aux consœur et confrères. Trois journalistes – Mamine Pirotte, Charles Ledent et Edmond Blattchen – reçoivent le titre de Citoyen(ne)s d’honneur. Jusqu’à présent, une seule journaliste Hadja Lahbib a été sacrée citoyenne d’honneur en 2011 tandis qu’en 2002 Jean-Marie Peterken a reçu la médaille de reconnaissance de la Ville de Liège. 

        Le bourgmestre de déclarer : Femme de caractère, femme jusqu’au bout des ongles et des convictions, Mamine Pirotte incarne une part de la renommée médiatique de Liège. L’édile qui souhaite voir débarquer dans sa ville Dimitri Boizot pour y mener une enquête racontée par Patrick Philippart, nom de romancier de Charles Ledent, constate que l’obstination et la passion sont les 2 qualités qui ont permis à Charles Ledent d’écrire plus d’une dizaine de romans en 15 ans tandis que les vertus d’Edmond Blattchen sont : Expliquer, décoder, transmettre, le monde et ses enjeux, représentent pour lui, une mission qui va bien au-delà de la mission de service public, c’est une œuvre personnelle. Pour ce faire, il a toujours préparé ses émissions avec minutie, curiosité et exhaustivité et cela va sans dire, probablement une certaine dose d’angoisse.

        Les sept autres récipiendaires ont eu droit également à une présentation maïorale personnalisée. À l’octogénaire Annie Massay qui s’initie dès son adolescence à l’athéisme, au socialisme et au féminisme. Trois valeurs qui marqueront profondément sa future carrière le bourgmestre évoque les luttes syndicales dont la grève des femmes de la FN en 1966 auxquelles elle a participé.

        Au quintuple papa – il contribue à lui seul à accroître la population liégeoiseGaëtan Servais qui avec Fabrice Lamproye a lancé Les Ardentes en 2006, Willy Demeyer souligne que celles-ci ont amené, de manière cumulative près de 700.000 personnes à Coronmeuse (…) situer Liège surla carte des festivals d’été. C’est aujourd’hui chose faite ! Pour les jeunes liégeoises et les jeunes liégeois, nés après  1990,  on  peut  même  parler  de  « génération Ardentes ».

        Ancienne élève du Lycée Léonie de Waha, Caroline Pholien exerce en tant qu’indépendante les métiers de peintre en décor du patrimoine et de doreur. Le maïeur cite quelques restaurations pour illustrer le talent de cette liégeoise : le Grand Foyer de l’Opéra Royal de Wallonie, les dorures du Palais du Gouverneur de Liège ou encore la restauration au Château de Versailles (dorures de la salle à manger de chasse et de l’antichambre des chiens) sans oublier que femme passionnée et passionnante, en 2011, elle ouvre une galerie d’arts « la Galerie Isabeau » où elle présente ses créations contemporaines.

        Chantal Van Laer est la troisième génération à la tête d’un magasin bien connu de nombre de Liégeois puisqu’il existe depuis 93 ans ! Installée au cœur du quartier d’Outremeuse depuis 1923, la Maison Van Laer, fut tout d’abord, sous l’égide de Florence, une confiserie. Avant que son mari, Henri Van Laer, n’y ajoute aussi du vin. Rapidement, l’enseigne s’est spécialisée dans le vin. Son fils José y ajoute une expertise du rhum et du whisky tandis que sa fille Chantal Van Laer va peu à peu, apprendre et partager la passion familiale avec cet objectif, retrouver le meilleur du terroir, la finesse des tanins.(…) Sa passion, elle la partage aujourd’hui avec ses clients au travers notamment des dégustations tant de vin que d’alcool. Goûter et conseiller avec la convivialité liégeoise représentent une belle manière de convaincre ceux-ci d’étoffer leur cave.

        Spécialiste du droit du travail, l’avocat Jean-Paul Lacomble est à la tête du Royal Football Club Liégeois – matricule 4 créé en 1892 – en 5 ans à peine, avec d’autres administrateurs liégeois autour de lui, Jean-Paul a réussi à assurer la viabilité financière du Club, accroître le nombre de ses spectateurs, recréer un esprit « Rouge et Bleu », progresser d’un échelon au niveau sportif et faire revenir, après 20 ans d’attente, le RFCL à Rocourt. Excusez du peu ! En un mot, le club a retrouvé sa crédibilité et ses racines. Et Jean-Paul Lacomble a voulu donner un sens à cet investissement dans le foot en assignant au club un projet social qui a pour objectif, au-delà de former des footballeurs, de « fabriquer » des citoyens. Cet engagement se matérialise notamment par la création d’une école de devoirs.

        Gaëtane Leroy est une amoureuse du cœur historique de Liège et ce, depuis ses études en Histoire de l’art à l’Université de Liège. (…) Cet embellissement de l’ancienne imprimerie Bassompierre, active au 18eme siècle, a été effectué avec respect afin de conserver l’âme du lieu. (…) Outre le caractère liégeois du bâtiment qui a été conservé, sa gérante propose des produits issus de la production et des commerces locaux ainsi que des séjours thématiques en collaboration avec ses nombreux voisins. Lorsqu’ils font le choix de séjourner dans cet hôtel, les touristes reçoivent ainsi un accueil personnalisé et effectuent une escale au plus près du cœur de la Ville.

           En 1992, Guy Stockis a repris l’établissement créé quai sur Meuse par Julien Lequet. Y manger son premier boulet constitue une sorte de rituel de passage incontournable pour le néo-liégeois. Un rite savamment perpétué par les principautaires, un sourire de connivence aux lèvres, avec un plaisir encore accru si l’initié du jour ne présage rien de l’accueil à la liégeoise… Car le lieu doit beaucoup à la personnalité de son patron. Cabochard, grande gueule, il met autant de générosité dans ses apostrophes que dans sa cuisine. Bref, en prélude aux festivités mariales du 15 août, une sympathique cérémonie al bone franquète al Violète

la photo, premier rang, de gauche à droite : Guy Stockis, Chantal Van Laer, Jean-Paul Lacomble, Mamine Pirotte, Gaëtan Servais,      deuxième rang, de gauche à droite : Edmond Blattchen, Annie Massay, Caroline Pholien, Gaëtane Leroy, Charles Ledent.

 

Le Corps Consulaire de Liège en voyage en Grèce.

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        Le Corps Consulaire de Liège et son Doyen Fernand Goffioul, consul honoraire d’Espagne, ont choisi la Grèce comme destination de leur voyage annuel. La préparation en a été confiée au consul honoraire de Grèce, Robert Laffineur, professeur émérite de l’Université de Liège en histoire de l’art et archéologie de l’antiquité classique. Considérant la Grèce comme son pays d’adoption, il a su, dans le programme réalisé, allier les mythes helléniques et les réalités grecques contemporaines.

        Première étape dans le monde hellénique, cela va de soi, l’Acropole – quand je vis l’Acropole, j’eus la révélation du divin … – ensuite visite des lieux de fouille de l’École française d’Athènes, le sanctuaire d’Apollon à Delphes ou de l’École belge d’Athènes à Thorikos avec son théâtre ancien si particulier et ses tombes à coupole mycéniennes. Sans oublier les musées et les temples qu’ils soient de Poseidon au Cap Sounion, d’Aphaia à l’île d’Égine ou encore de Zeus l’Olympien dans le parc public d’Hadrien à Athènes. Le tout commenté avec intelligence, humour par un consul (et professeur émérite) pour ses pairs.

        L’ambassadeur de Belgique en Grèce Luc Liebaut a tenu à recevoir  dans les jardins de sa résidence  le Corps Consulaire de Liège en compagnie notamment de membres du Belgian Business Club, une association où se retrouvent importateurs grecs de biens belges et investisseurs belges dans ce pays. Autre contact avec la société grecque, la réunion de travail avec les dirigeants d’Enterprise Greece a permis de mieux connaître la situation économique. Le président du Conseil d’Administration de l’AWEX, Dominique Godin pour sa part explique les atouts de la Wallonie. Dernier contact avec la réalité grecque, la relève de la garde des evzones auprès du Soldat inconnu grec et la visite du Parlement. À noter l’édification en 2000 dans sa cour ouest, d’une statue géante du premier ministre Charilos Trikoupis. Un hommage à celui qui a affronté, fin 19ème siècle, des difficultés présentant des similitudes  avec les problèmes d’aujourd’hui.

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        La cerise sur le gâteau du voyage a été la réception, au pied du stade où Pierre de Coubertin a lancé les Jeux olympiques modernes en 1896, par Dimitris Avramópoulos, pénultième consul de carrière en poste à Liège (1983-1987) et actuellement Commissaire européen en charge de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté. Évoquant ces matières en off the record, Dimitris Avramópoulos se fait grave tandis qu’auparavant, il a échangé des souvenirs liégeois. Parmi ceux-ci, la création par le chargé de cours Laffineur, en 1986, des premières  Rencontres égéennes internationales auxquelles le consul Avramópoulos apporte son appui car elles marquent l’anniversaire  des sensationnelles  découvertes de Schliemann  à  Mycènes. Une collaboration initiale fructueuse puisque les Rencontres égéennes internationales en sont à leur 16ème édition.  

        Le programme du Corps Consulaire de Liège n’a pas fait l’impasse sur la cuisine grecque dont Archestratos a vanté les mérites dès 330 avant J-C. Des maisons de bouche (1) propices à exalter la variété de l’art culinaire et à souder un groupe. Quand, au Cookoovaya, Gérard Blaise se réjouit de la troisième victoire (Silverstone, Monza, Aragón) de son petit-fils Max Defourny en cinq courses de formule Renault 2.0, chacun(e) est un peu le papy ou la mammy du jeune Max (17 ans). À l’issue de ces repas, chacun(e) se connaît mieux !    

(1)    Agora Select, Ch. Mexi 8 – K. Ventiri 9 (la mention de deux noms de rues dans une adresse grecque indique que le lieu se trouve à l’angle des deux rues) 115 28 Athènes-quartier Ilisia, To Kafeneio, Loukianou 23, 106 74 Athènes-quartier Kolonaki, Akrogiali, Paralia Souniou (Sounion), Cookoovaya, Ch. Mexi 2, 115 28 Athènes-quartier Ilisia, Stamatopoulos Tavern, Lyssiou 26, 105 58 Athènes-quartier Plaka,  Restaurant Orizontes, Lofos Likavitou, 106 76 Athènes-colline du Lycabette.

FETE de la MUSIQUE…dans l’esprit de partage, de convivialité, d’amitié et d’ouverture…et à TOULOUSE ?

Au solstice d’été, le 21 juin, la Fête de la musique en est, cette année, à sa 35ème édition. Créée par le ministre de la Culture de François Mitterand , Jack Lang dans l’esprit de partage, de convivialité, d’amitié et d’ouverture, la Fête de la musique a été célébrée l’an dernier dans 120 pays sur les 197 reconnus par l’ONU.

Cette année, France-Télévisions retransmet depuis la place du Capitole, à Toulouse, un concert présenté par Garou. À l’affiche, quelques vingt-cinq artistes dont Frero Delavega , Christophe Maé, Soprano , Jain, Pascal Obispo, Vianney , Kendji Girac, Jean-Pierre Mader , etc.

En raison du plan Vigipirate renforcé, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR) a décidé d’instaurer un système gratuit d’accréditation nominatif pour tout qui désire assister au concert via le site municipal. En dépit d’une attaque de ce site par un hacker le jour J, le 3 mai, 16 000 Toulousain(e)s – la capacité de la place – se sont fait accrédités ce jour-là. Toutefois, dès la décision mayorale connue, les réseaux sociaux l’ont critiquée. Un collectif Culture à Toulouse, reviens vite ! a dénoncé la privatisation de l’espace public du Capitole et a demandé la suppression de l’accréditation obligatoire pour conserver un droit de passage pour TOUS les Toulousains, respectant les mesures de sécurité nécessaires.

Ce collectif reçoit l’appui de Jack Lang. Dans la Dépêche du Midi, il déclare, notamment, à notre consoeur Claire Raynaud : Je ne comprends pas comment un responsable politique peut prendre une telle décision qui est totalement contraire à l’esprit de partage, de convivialité, d’amitié et d’ouverture, qui est l’essence même de la Fête de la musique. ( …) Je ne connais pas personnellement le maire de Toulouse mais je le conjure de revenir sur sa décision. J’espère qu’il va se ressaisir. Cela me semble tout simplement inimaginable qu’il maintienne ce dispositif. La Fête de la musique, faut-il le rappeler, c’est un moment civique et citoyen. La place du Capitole appartient aux Toulousains et il ne peut pas leur en barrer l’accès ce soir-là, qui est tellement particulier et cher au cœur des Français. Je voudrais aussi lui rappeler que quand nous avons lancé cet événement en 1982, les débuts n’ont pas été flamboyants partout dans les villes de province, sauf à Toulouse, justement, qui s’est tout de suite mobilisée en masse pour faire vivre et grandir cet événement.

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a maintenu son dispositif. Il s’en est expliqué lui aussi dans La Dépêche du Midi en rendant hommage à … Jack Lang : nous ne sommes plus, hélas, en 1982, lorsqu’il avait eu l’idée géniale de lancer la Fête de la musique. Moi aussi, je préférerais que la Fête de la musique soit organisée en toute insouciance comme à l’époque, et que tous les accès soient libres. Mais, depuis, le monde a changé. C’est le Président François Hollande qui le dit, «Nous sommes en guerre» (…) La Place du Capitole, le 21 juin prochain, sera en fait un vaste plateau de télévision puisque le concert sera diffusé en direct sur France 2. Une émission de télévision dans un espace public, avec 16 000 personnes, c’est un événement très spécifique, qui exige, surtout par les temps actuels, un dispositif de sécurité tout aussi spécifique. (…) Mon devoir de maire de Toulouse, c’est de protéger les Toulousains, et ce devoir je le remplirai totalement quitte à être critiqué. Le système d’inscription gratuite préalable avec délivrance de «pass» permettra cette protection. Je maintiens donc l’organisation du 21 juin telle que prévue et sans rien changer.

Réaction du collectif Culture à Toulouse, reviens vite !, inviter les Toulousain(e)s à se faire accréditer en masse mais de ne pas utiliser leur pass le 21 juin de sorte que la place du Capitole soit presque totalement déserte. Une exigence sécuritaire supplémentaire de la mairie obligeant chaque titulaire d’accréditation à venir, le 19 juin, retirer personnellement – y compris les enfants – un bracelet indéchirable en présentant une pièce d’identité est susceptible d’accroître la désertification. Si telle est la réalité, ce sera un désaveu – affiché devant les cinq millions de téléspectateurs attendus par France 2 – de la politique sécuritaire du maire Moudenc. Suspense donc, une raison supplémentaire de regarder la TV à moins que fidèle à l’esprit de la Fête de la musique, chacun(e) n’aille dans les rues de sa commune découvrir toutes les musiques dans l’esprit de partage, de convivialité, d’amitié et d’ouverture !

Liège aide Haïti : un concert exceptionnel le 17 janvier à l’ORW.

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        La terre s’est mise à onduler comme une feuille de papier que le vent emporte. Bruits sourds des immeubles en train de s’agenouiller. Ils n’explosent pas. Ils implosent, emprisonnant les gens dans leur ventre. Soudain, on voit s’élever dans le ciel d’après-midi un nuage de poussière. Comme si un dynamiteur professionnel avait reçu la commande expresse de détruire une ville entière sans encombrer les rues afin que les grues puissent circuler. Témoignage de Dany Lafferière – devenu Immortel en mai 2015 en occupant le fauteuil n° 2 à l’Académie française – évoquant un court instant se déroulant à Port-au-Prince le mardi 12 janvier 2010 à 16h53.

        Un court instant suivi de répliques qui, au total, a fait deux à trois-cent mille morts, autant, si pas davantage, de blessés sans compter le nombre de sans-abris vu les immeubles détruits. L’aide internationale s’est aussitôt manifestée – et des Liégeois(e)s n’ont pas été les derniers à s’y joindre au point qu’afin de pérenniser cette action en faveur de Haïti, il a été fondée le lundi 17 janvier 2011, à l’Hôtel de Ville de Liège, une asbl Liège aide Haïti. Le président d’honneur est Willy Demeyer, le parrain Pierre Kroll. L’objectif de l’asbl est d’améliorer les conditions de vie de la jeunesse haïtienne et au sein de celle-ci les personnes défavorisées, par le biais de l’éducation, de l’enseignement général, technique ou professionnel, de la culture et de la santé.

        Un objectif qui atteint s’inscrit dans le droit fil de la déclaration de Jean-Max Bellerive, Premier Ministre de Haïti, au lendemain du séisme, le 18 février 2010 : Nous partageons un rêve : celui de voir Haïti comme un pays émergeant d’ici 2030, société de la simplicité, équitable, juste et solidaire, vivant en harmonie avec son environnement, sa culture et une modernité maîtrisée où l’État de droit, la liberté d’association et d’expression et l’aménagement du territoire sont établis; dotée d’une économie moderne, forte, dynamique, compétitive, ouverte et à large base territoriale, où l’ensemble des besoins de base de la population sont satisfaits et gérés par un État unitaire, fort, garant de l’intérêt général, fortement déconcentré et décentralisé.

        Sur le site de Liège aide Haïti www.liegeaidehaiti.org, chacun peut trouver le détail des moyens déployés que ce soit en formation hôtelière, pédagogique ou scolaire. Si le taux net de scolarisation avoisine les 90% répartis entre 8400 écoles (6262 privées, 2138 publiques), il n’en reste pas moins de 400 000 enfants d’âge scolaire ne fréquentant pas les salles de classe. Le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) n’est pas encore atteint à cent pour cent. Haïti est un pays jeune, sur une population de dix millions cent mille, 34% ont moins de quinze ans. Liège et Port-au-Prince vont officialiser des accords de partenariat portant principalement sur le renforcement de la formation professionnelle des jeunes Haïtien(ne)s.

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        L’occasion de la signature en est donnée au concert exceptionnel organisé le 17 janvier à l’Opéra royal de Wallonie. Un concert que le musicien-compositeur Sweet Micky (Michel Martelly) – élu président de la République d’Haïti en 2011 et dont le mandat s’achève, en principe, le 7 février 2016 – aurait à coup sûr apprécié. Liège aide Haïti a eu l’idée de réunir la soprano Jodie Devos, son pianiste Jean-Philippe Collard-Neven et les géants du jazz belge Steve Houben et Jean-Louis Rassinfosse et leur demander de mettre à l’honneur les airs de la Belle Epoque et des grandes comédies musicales. Insouciance et joie de vivre au programme… Poulenc, Gershwin, Bernstein, Legrand, Cosma, Nina Simone (1).

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  • De la Belle Époque à West side story – Opéra royal de Wallonie – dim. 17 janvier à 20h – infos et réservation : 04 221 47 22 operaliege.be

Bernard DIMEY – poète, chansonnier, romancier – en haut de l’affiche de l’Etuve.

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         Des mélodies telles Syracuse, Mémère, Mon truc en plume, Il ne faudra jamais et d’autres encore comme Frédo, Une soirée au Gerpil, La Femme du marin, Madame la Marquise a dit sont encore de nos jours dans la tête des seniors de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce qui fait pas mal de têtes. Il y a, en effet, plus de sept cent mille personnes âgées de plus de 65 ans !

        Ces mélodies ont été chantées par Henri Salvador, Yves Montand, Serge Reggiani, Juliette Gréco, Charles Aznavour, Patachou, Mouloudji, Michel Simon, Francesca Solleville, Jean Ferrat, Zizi Jeanmaire, etc. Que de belles voix !

       Ces mélodies sont nées à partir des textes émanant d’un poète nommé Bernard Dimey, né à Nogent, ayant vécu à Montmartre. Il connaissait son quartier et ses habitants comme le fond de sa poche et en imprégna toute son œuvre. (…) C’était un tragique qui ne se prenait pas au sérieux dira de lui Mouloudji.

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        Bernard Dimey, un nom injustement oublié mais que le Théâtre de l’Étuve a décidé de rappeler (1)  en présentant textes et chansons de lui. Ce florilège de chansons et de textes projette le spectateur dans l’univers de Bernard Dimey, que l’inconscience populaire a décidé d’ignorer mais que Montmartre n’a pas oublié (…) autant de succès où l’humour, la tendresse, l’humanité ne peuvent qu’émouvoir et vous faire voyager… Tout l’amour de ce grand poète populaire qui avait pris ses quartiers chez les putes de Paris, et qui les a décrites avec une tendresse infinie comme l’écrit Philippe Dengis metteur en scène de ce spectacle Car tout ce qui ne vaut rien n’a jamais eu de prix.

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       La scénographie et la régie sont de Jean-Marc Rouffart et les artistes  – Philippe Dengis, Fanny Liberatoscioli, Francesco Nobile et Maria Tridetti – sont accompagnés au piano par Xavier Chapelier et à l’accordéon par Maurice Blanchi.

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(1)  Car tout ce qui ne vaut rien n’a jamais eu de prix  au Théâtre de l’Étuve – vendredis 11 et 18 décembre, samedi 19 déc. à 20h15, dimanches 13 et 20 déc. à 15h30 – PAF 15€ (12€ groupes, étudiants, pensionnés) – Réservations ; SMS 0492 56 29 10 ou reservationetuve@gmail.com 

 

Jeudi 10 décembre, 21h20, ultime « noms de dieux » suivi de la « Nuit de noms de dieux » !

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        Tout le monde descend ! Cette expression de wattman annonçant le terminus permet à Edmond Blattchen de signaler que noms de dieux mis sur rail en janvier 1992 en compagnie du philosophe Bernard-Henri Lévy est arrivé à terme en décembre 2015 avec le numéro 200 consacré à Latifa Ibn Ziaten, une mère courage (1).

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        Elle est la maman du parachutiste Imad, la première victime – le 11 mars 2012 du terroriste Mohammed Merah. Depuis, je suis une mère blessée, déchirée. Je reste debout pour défendre les valeurs de la République. Il nous faut absolument tendre la main à ces jeunes, ces enfants de la République. Il faut leur faire aimer la France comme je l’aime. L’ampleur du travail qui est à faire est énorme : c’est un travail de fourmi, de terrain, dans les écoles, les maisons d’arrêt, les mosquées, avec les parents… Le président Hollande lui remettant à titre de co-lauréate le prix 2015 pour la Prévention des conflits de la Fondation Jacques Chirac a dit d’elle vous incarnez aux yeux de tous nos compatriotes de quelque confession, de quelque origine, de quelque parcours, l’amour maternel dans ce qu’il a de plus fort et de plus poignant : la souffrance du deuil mais aussi la possibilité de puiser dans le chagrin les ressources pour aller vers la dignité.

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        À l’instar des cent nonante neuf invité(e)s qui l’ont précédé(e)s, Latifa Ibn Ziaten a suivi les cinq chapitres de noms de dieux. Le symbole : le béret rouge de parachutiste de son fils. Sans modifier quoique ce soit au concept, ni au décor – en ce compris la table, empruntée puis achetée auprès de la firme liégeoise Georgette Ballegeer -, Edmond Blattchen et le réalisateur Jacques Dochamps ont accompli durant plus de dix mille minutes une émission que seul le service public peut offrir.

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        La deux centième émission se prolonge par la rediffusion de huit noms de dieux tout au long de la nuit (2). Un événement de plus dans la vie de noms de dieux qui en compte déjà quelques-uns dont sa longévité, vingt-trois ans à l’antenne d’une télévision publique née il y a soixante-deux ans. Pour ses vingt ans, en 2012, noms de dieux a eu droit à une tranche horaire quotidienne durant toute la saison d’été tandis que la chaîne québécoise Canal Savoir l’a fait découvrir au public francophone américain.

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        Par ailleurs, un certain nombre d’émissions ont fait l’objet d’édition intégrale en livres. Edmond Blattchen – récipiendaire notamment, en 1982, du Prix Jeunes Talents de la Province de Liège – a amené sur le plateau de noms de dieux philosophes, théologiens, écrivains, sociologues, hommes et femmes politiques, scientifiques ou encore artistes dont les réflexions clarifient le monde. La deux centième ne marque pas la fin de noms de dieux car dans ce vivier, la RTBF ne va pas manquer, un jour ou l’autre, d’aller puiser comme elle l’a fait en rediffusant l’entretien d’Edmond Blattchen avec Henry Bauchau ou André Glucksmann et, déjà, bien d’autres.

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  • (1) Diffusion le jeudi 10 décembre 2015 vers 21h20 sur « la trois ». Rediffusion sur « la trois » le samedi 12 décembre vers 23h15. Sans oublier, la possibilité de voir l’émission durant une semaine sur le Net, en cliquant sur latrois.be/revoir
  • (2) 22h20 Sa Sainteté le Dalaï Lama (1994), 23h15 Stéphane Hessel (2009), 00h15 L’abbé Pierre (1993), 01h10 Élie Wiesel (1995), 02h00 Sœur Emmanuelle (1993), 03h00 Albert Jacquard (1994), 03h55 Amélie Nothomb (2009), 04h45 Edgar Morin (1992).