Depuis 2009, initié par la Ville de Liège le projet Espace jeunes artistes existe. Par jeune, le projet s’intéresse aux jeunes artistes mais aussi à ceux dont la démarche, indépendamment de l’âge, est récente/ nouvelle et qui n’ont pas ou peu proposé d’exposition à titre personnel. Un artiste octogénaire trouverait sa place dans l’espace jeunes artistes s’il respecte ces deux conditions. À ce jour, le jury d’experts chargé de la sélection d’artistes ayant des affinités avec la Province de Liège n’a pas eu à connaître d’octogénaire rêvant d’être jeune artiste. Pour 2022, le jury a choisi quatre artistes, trois femmes – Usha Lathuraz, Athanasia Vidali, Maria Vita Goral – et un homme – Antonin-Corto Cauwe.
Les œuvres doivent s’inscrire dans le domaine des arts plastiques : peinture, sculpture, arts graphiques, textiles, multimédia, installations, vidéo … et s’accorder aux priorités d’un musée d’art contemporain tel la Boverie qui, depuis 2016, abrite leur exposition. Le projet Espace jeunes artistes permet d’accroître la visibilité de leurs travaux mais aussi d’être confrontés aux contraintes de la mise en place d’une exposition dans un espace précisé. En plus, il met en avant des travaux originaux, novateurs constituant ainsi une pépinière d’artistes
En mars 22, Usha Lathuraz dont la thématique de la mémoire a longtemps inspiré le travail, a occupé les cimaises à la Boverie : constituer des souvenirs, car ils sont les seuls à demeurer, à pouvoir rappeler le temps, l’étirer. Cela implique d’interroger le rapport que nous entretenons vis-à-vis de la réalité et surtout la manière dont nous intervenons sur cette dernière.
En avril et mai, Athanasia Vidali, une artiste grecque explique : lentement, les réponses que je cherchais germent de manière inattendue, à travers les fentes de ma propre perspective. De représentation visuelle, dernièrement, la nature semble émerger en tant que matière formant l’œuvre. Cette dernière, commence à ressembler à un organisme vivant, qui agit sur les questions de manière imprévue et vivante, évoquant des seuils qui vibrent de manière similaire aux tensions territoriales.
En juin et juillet, Maria Vita Goral, une artiste ukrainienne a présenté une installation sculpturale : ce projet invite à l’auto-chorégraphie pour transformer dans un langage intime et sensible les émotions qui sont vécues durant la vie et peut-être au-delà. L’expression des émotions permet de préciser les moments de la vérité personnelle dans un monde en pleine mutation.
Présentement et jusqu’au 2 octobre, le dessinateur et plasticien Antonin Corto Cauwe expose BYEBYEBYEBYE : mon travail se développe essentiellement sur un mode ironique, sous la forme d’une production qui emprunte à la culture populaire, aux loisirs, à l’architecture bourgeoise, ou encore à l’art contemporain. Ces agencements de sujets fonctionnent par analogie, rapport de sens, de formes ou encore de lien affectif afin de permettre des allers-retours entre plusieurs référents pour produire de nouvelles lignes de sens.
Mehmet Aydogdu, Échevin de la Culture, ou Pierre Paquet, directeur des musées de la Ville de Liège présentent les jeunes artistes lors de chaque vernissage.