En 1976, alors que sur le plateau de Beaubourg à Paris se poursuivait l’édification du Centre Pompidou, Henri-François van Aal, Ministre de la Culture française décidait d’acquérir, juste en face, un immeuble de 1000 mètres carrés. Ce bâtiment deviendra le premier Centre culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Son inauguration, le 26 septembre 1979, par le Ministre Michel Hansenne avait été précédée d’une commande par le Ministre Jean-Maurice Dehousse à de prestigieux artistes dont Felix Roulin, Jean-Michel Folon, Pol Bury, Pierre Alechinsky et Hergé. Celui-ci veilla personnellement, en décoration de l’escalier principal, à la réalisation d’une fresque comportant plus d’une vingtaine de personnages illustrant les aventures de Tintin.
Depuis plus de 40 ans le Centre culturel Wallonie-Bruxelles de Paris a constitué une formidable vitrine pour notre Communauté et nos Régions. Des compagnies théâtrales, des ballets, des chanteurs (Maurane y a fait ses débuts parisiens), des orchestres ont pu présenter leurs dernières créations. La presse française leur a souvent réservé le meilleur écho et les contacts noués à l’occasion des représentations ont été parfois à la base de tournées en France. Le Centre a été classé régulièrement dans le top-cinq des centres culturels étrangers à Paris.
Depuis 2019, le Centre Wallonie-Bruxelles n’est plus un Centre culturel mais est devenu un Centre d’Art contemporain et se présente comme tel. Finies les représentations théâtrales, terminés les concerts, ou alors uniquement, sous forme de performances ou en version numérique et, pour rompre avec le passé, on a enlevé le portrait d’André Delvaux qui figurait à l’entrée de la salle qui portait son nom. De même, pourquoi cacher la fresque de Hergé présentant la plupart des personnages des aventures de Tintin.
Depuis cet été et jusqu’au printemps 2023, le Centre est en pleine rénovation et transformation en Centre d’Art contemporain. Ces travaux mettent en danger des œuvres importantes pourtant en excellent état. Exposer ailleurs définitivement les œuvres d’Alechinsky, c’est ne pas prendre en compte le fait que l’artiste s’est, bien évidemment, inspiré du lieu et des dimensions des murs pour créer son œuvre. Quel que soit l’objectif de transformation, la valeur de ces œuvres aurait exigé que les travaux en tiennent compte et respectent leur emplacement.