Ce dimanche 28 août vers 22 heures 45’ les lumières se sont éteintes en la Salle des Fêtes du Centre culturel et ont mis fin au Royal Festival de Spa 2022.
Cette clôture d’une manifestation annuelle qui cette année présentait en douze jours et en huit lieux cinquante représentations de trente spectacles, outre bien des activités annexes, a une nouvelle fois attiré un public nombreux généralement très satisfait des programmes présentés. La grande diversité des représentations de ce Festival ouvert par des prestations circasiennes et clôturé par un spectacle de magie n’offre plus une majorité de pièces de théâtre. Nous préférerions que des compagnies professionnelles servent (sans s’en servir) de grands textes comme ce fut le cas avec le Théâtre National Populaire de Jean Villar en Avignon dès 1947 et pendant 20 ans, lors des années du National à Spa de 1959 à 1987, avec le Théâtre de la Cité de Roger Planchon à Lyon-Villeurbanne dès 1960, avec le Théâtre du Soleil d’Arianne Mnouchkine dès 1970, etc…
Et où – par exemple – trouverait-on aujourd’hui la dizaine de comédiens capables d’interpréter avec justesse les 1.654 alexandrins des cinq actes du Phèdre de Racine ? Mais laissons-là ces considérations budgétairement irréalistes et jugées obsolètes par ceux qui n’ont pas eu la chance d’apprécier l’accueil enthousiaste que suscite entre autres une juste mise en scène d’une comédie ballet de Molière et Lully.
Dimanche soir à Spa, le magicien bruxellois Jack Cooper présenta avec la fréquente participation du public et le concours de sa sympathique assistante Jolijn Antonissen, les aspects classiques de son art depuis les anneaux qui s’attachent et se détachent jusqu’à la séparation en deux parties de sa comparse. Bien d’autres tours tout aussi incompréhensibles étonnèrent ou firent rire des spectateurs ravis d’une soirée leur rappelant des souvenirs d’enfance. Une réussite puisque l’illusion suscita l’émotion.
Avant cette séance de magie, nous avons assisté à, nous dit-on, un spectacle événement : L’amour vainqueur du théâtre chanté en alexandrins blancs (vers non rimés de douze syllabes) d’après un conte merveilleux allemand écrit en 1850 par les frères Wilhem et Jacob Grimm : la Demoiselle Maleen. Le texte, la mise en scène et la musique d’Olivier Py ont été interprétés par Clémentine Bourgoin, Pierre Lebon, Flannan Obé et Antoni Sikopoulos.
Directeur depuis près de dix ans du Festival d’Avignon Olivier Py n’est pas Jean Vilar. Ce n’est pas un scoop. J’ai pour ma part (contrairement à mon épouse et à la très grande majorité du public de la salle Jacques Huisman) détesté ce conte sans sens ni intérêt, où à l’aube d’une guerre une princesse amoureuse d’un prince est enfermée par son père dans une tour dont à la fin du récit elle sortira pour retrouver son amant. Les chants étaient souvent inaudibles et le jeu se révélait constamment excessif. Je reconnais cependant volontiers l’inventivité des décors mis cela ne me permet pas de devenir moins négatif. En 1956 et 1957 nous allions un ami et moi en auto-stop (il n’y avait heureusement pas encore d’autoroute et nous pouvions lever le pouce le long de la Nationale 7) aux rencontres des jeunes qu’organisait le TNP en Avignon où nous vivions avec enthousiasme une semaine avec Jean Vilar, Gérard Phillipe, Georges Wilson, Marie Casarès, Geneviève Page, Maurice Jarre (et ses fanfares de Lorenzaccio) sans oublier dans de petits rôles Jean-Pierre Darras ou Philippe Noiret … Des moments que nous ne retrouverons plus …
Jean-Marie Roberti
olo
dimanche 21 août
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