C’est dans le splendide bâtiment abritant le Centre touristique de la laine et de la mode – CTLM – rue de la Chapelle dans le quartier populaire de Hodimont que le peintre Philippe Waxweiler a choisi comme lieu de sa cinquième exposition à Verviers. La première remonte à 1976 à la galerie Primaver rue Spintay.
Dans cette expo intitulée « Vie en couleurs », Philippe Waxweiler reste fidèle à son credo artistique « le refus de la banalité ». Tout ce qui est ordinaire et banal ne m’intéresse pas a-t-il coutume de dire. Les titres de ses tableaux l’atteste. Exemples : « Nu de Modigliani sous l’œil voyeur de Picasso », « Le critérium imaginaire Knokke-Westende » ou encore « Marcel Proust à l’ombre d’une jeune fille en fleurs » ou « Le grand Vaisseau de Hokusai et le petit bateau de Waxweiler ». L’humour est pour lui une manière de vivre, il aime provoquer et faire la preuve de la richesse poétique de son imagination. Autre titre « J’aime la laine ». Une toile sur laquelle figure deux flocons de ce qui a fait de Verviers une capitale mondiale durant près de deux siècles.
L’humour n’empêche pas d’être méticuleux. Ainsi tous les encadrements sont choisis avec une précaution certaine. « Ce sont des écrins dignes des joyaux qu’ils mettent en valeur » selon Michèle Corin la directrice du CTLM. « Le travail de l’artiste avec « son » encadreur crée une plus-value, à la manière des duos peintre-graveur de la renaissance, où l’artisan ayant parfaitement assimilé la pensée du maître complète l’œuvre de ce dernier. »
Pour résumer « Vie en couleurs » – une expo se terminant le dimanche 8 mai – laissons s’exprimer le biographe de Philippe Waxweiler, José Brouwers : « A travers tout, Waxweiler est resté fidèle à sa jeunesse, à son humeur, à ses couleurs, à ses bleus qui sont les bleus de l’âme, à ses rouges qui sont la vie du cœur. Il s’est accompli dans des portraits sans négliger jamais cette heureuse passion de recycler les déchets les plus insolites. Avec son humour, son impertinence même, avec une facture qui n’appartient qu’à lui, Philippe n’a nul besoin de signer ses tableaux. On reconnaît sa patte, cette façon naturelle qui rend son pinceau léger même quand le sujet impose la réflexion. »
Pour qui désire mieux connaître le peintre, signalons que José Brouwers a publié en 2021 « Philippe Waxweiler : « Une vie en couleurs joyeusement contée ». Ce livre fourmille d’anecdotes croustillantes et amusantes. En outre, c’est richement illustré.