Depuis début décembre, la RTBF s’est fixé comme objectif dans ses bulletins d’information tant en radio, en télévision ou sur internet, que la Covid 19 ne soit abordée au maximum qu’à 50 % du temps du journal. Un article rédigé par Isabelle Huysen publié le lundi 18 janvier à 08h32 le précise au cas où l’auditeur de la RTBF, le téléspectateur de la RTBF, le lecteur de la RTBF ne l’a point encore remarqué. Cet objectif est à ce point insolite qu’il a trouvé place dans les médias étrangers dont ceux d’HuffPost : « Trop anxiogène le Covid-19 ? La RTBF veut réduire sa place dans ses JT ».
Réaliser des journaux « mi-covid » devient-elle la règle ? Le directeur de l’information, Jean-Pierre Jacqmin nuance : « Il n’y a pas de couperet qui, lorsqu’on a dépassé les 50%, oblige le présentateur à passer à autre chose. C’est un objectif, on y tend. Je pense que dans un JT de plus d’une demi-heure, on doit offrir aussi des éléments d’intérêt général, d’intérêt public, mais qui peuvent ouvrir la fenêtre quand on est en confinement. Il faut qu’on puisse s’évader un peu. Et s’évader, je pense que ça peut exister par l’information »
Ce besoin d’évasion par l’information est venu principalement d’auditrices qui ont fait observer qu’entendre parler à longueur de journal de la Covid 19 en plus d’être obligés de vivre avec le virus était pour elles sources d’angoisses et d’anxiétés.
Pour atteindre son objectif, la RTBF peut compter sur ses bureaux d’information régionales. » C’est l’avantage de la proximité, on a une actualité judiciaire, politique, de grands chantiers, des projets immobiliers, des meurtres, de la culture, etc » comme l’explique la Liégeoise Anne Poncelet.
Envoyer l’équipe du Scan réaliser un reportage sur la liaison directe entre l’aéroport de Charleroi et celui de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe semble à première vue constituer un bon exemple d’évasion. Mais bardi bardaf, on retombe en plein sur la Codiv 19 car la Guadeloupe a été choisie comme l’un des rares endroits à être classé en zone orange. Le reportage ne donne nulle indication sur le prix du vol et la compagnie qui l’assure. Pareille indication eut été une incitation à rejoindre le pour cent et demi de Belges qui, aux vacances de Noël, ont effectué des voyages à l’étranger « strictement déconseillé » par les autorités belges.