Le dimanche 28 juin, second tour des élections municipales dans 4820 villes ou municipalités de France. Le chiffre initial était de 4827 mais la recrudescence de l’épidémie de la Covid-19 en Guyane a fait reporter à une date ultérieure les sept communes restant en lice. Sept communes qui vont de la plus petite Saül (122 personnes) à la seconde ville du département Matoury (31 956 personnes).
Seize millions et demi de personnes – soit 39% du corps électoral – sont invités à participer à ces élections. Au second tour des élections de 2014, la participation a été de 63%7 (1er tour 63%5) mais il semble exclu d’obtenir ce chiffre le 28 juin au vu du taux d’abstention du 15 mars 2020, 55%4. Dans le souci de diminuer ce taux, le mandataire peut être porteur de deux procurations au lieu d’une. Mais tant en France qu’en Belgique, le vote par procuration fournit des tentations de fraude.
Dans la majorité des municipalités, les élections prennent la forme d’un duel. Toutefois, 781 communes connaissent l’affrontement de trois listes, 155 la lutte de quatre listes et 12 le choc de 5 listes.
Depuis octobre 1947, date à laquelle Jacques Chaban-Delmas (32 ans) devint maire en battant le socialiste Fernand Audeguil, Bordeaux n’a plus connu de second tour. Mais, cette année, elle voit s’affronter, en triangulaire, le successeur d’Alain Juppé, le Républicain Nicolas Florian allié au Marcheur Thomas Cazenave (Union pour Bordeaux 47%24), l’écolo Pierre Humic allié au PS et aux communistes (Bordeaux respire 34%38), le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste à la présidentielle Philippe Poitou allié à la France insoumise (Bordeaux en luttes 11%77).
Comme les mesures sanitaires empêchent de mener une campagne électorale traditionnelle, le Ministère de l’Intérieur a porté à deux semaines la durée de la campagne et a dédié un site qui accepte les professions de foi de chaque liste en lice. Chaque liste est libre de recourir à ce site https://programme-candidats.interieur.gouv.fr/index.html.
Ainsi dans le département de l’Ain, le dimanche 21 juin, des trois listes déposées à Ferney-Voltaire, une seule « La Force de l’Union » y présente son programme. « Ferney-Voltaire Valeurs communes » et « FERNEY EN GRAND » gardent de Conrart le silence numérique prudent.
Au premier tour, le 15 mars, 40%86 de l’électorat a participé au scrutin plaçant en tête la liste « Divers droite » (40%86) emmenée par le candidat Raphoz. Puis, dans l’ordre, la liste « Divers gauche » (20%92) de François Meylan, la liste du candidat Kaster (19%11), la liste du Marcheur Dorian Lacombe (10%23 et celle de Christian Landreau (8%78) au score insuffisant pour être présent au 2ème tour mais lui permettant de s’allier avec une autre liste.
Landreau, Lacombe et Meylan ont créé, au second tour, une nouvelle formation « La Force de l’Union » qui, à l’addition de leurs scores respectifs, soit 39%93, fait pratiquement jeu égal avec la liste Raphoz. En cas de succès de « La Force de l’Union », Ferney-Voltaire connaitra, tous les deux ans, un maire différent.
Quatre communes ne présentent aucune liste à leur électorat. Trois sont situées dans le département de l’Ain et une en Eure-et-Loir. Certes, des candidats acceptent bien de figurer sur une liste mais refusent énergiquement la première place, celle qui mène au mayorat en cas de victoire.
Sans liste, point d’élection. Dans la semaine qui suit le second tour, le préfet, installe une délégation spéciale chargée des affaires courantes et d’organiser dans les trois mois une consultation électorale. Arme secrète du préfet, la menace d’une fusion avec une commune voisine.
L’arme est efficace. Ainsi, dans la commune de Gironde-sur-Dropt qui, en 2014, était la seule commune française à ne présenter aucune liste, il y a eu, en 2020, trois listes pour assurer la succession de Thierry Bos, devenu maire lors de l’élection issue de la délégation spéciale. En 2020, la liste « Agissons pour l’avenir » emmené par Philippe Moutier l’a emporté au premier tour avec 50%52 des suffrages.