Dans moins d’un mois, il sera trop tard pour découvrir Liège, Chefs-d’œuvre à la Boverie. Cette exposition, ouverte en décembre dernier et se terminant le dix-huit août, présente les œuvres-phare de la collection du Musée des Beaux-Arts de la ville de Liège. Exposition unique car jamais elle n’est susceptible d’être présentée en d’autres lieux. En effet, dans cette hypothèse, le Musée des Beaux-Arts serait privé de plus de deux-cents chefs-d’œuvre. Tout au plus, certaines pièces peuvent être prêtées à d’autres musées le temps d’une exposition temporaire. Quant aux œuvres qualifiées de Trésors en Fédération Wallonie-Bruxelles, elles sont soumises à l’accord de dix-sept experts avant tout prêt ou tout déplacement. En Fédération, cent-trente-deux biens sont classés Trésors dont une vingtaine appartiennent à la Ville de Liège.
En ouverture de l’exposition, deux toiles du 19ème . L’une représente en bleu de travail Le Jardinier d’Émile Claus, peintre impressionniste chantre du luminisme. L’autre en tenue pourpre et broderies or, Bonaparte, Premier Consul. Œuvre de commande de Bonaparte destinée à la Ville de Liège, son auteur Jean-Auguste-Dominique Ingres a placé, en arrière-plan, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert intacte. Comme si rien ne s’est passé. À l’image du Concordat de 1801 rétablissant les relations entre le Vatican et Paris. Or, décidée en 1793 par les révolutionnaires liégeois à l’instigation de Léonard Defrance, la démolition de la cathédrale est effective dès 1794. Ainsi donc Liège, Chefs-d’œuvre met en valeur Ingres exaltant la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert et Defrance, son démolisseur !
Après ces deux toiles impressionnantes, le public admire l’école liégeoise qui rayonne au XVIIème siècle avec ses quatre générations d’artistes assimilant influence française et italienne. C’est le temps des Gérard Douffet, Gérard de Lairesse, Bertholet Flémal. Ensuite, muni du guide du visiteur – www.laboverie.com – il parcourt cette exposition enrichissante qu’il convient d’avoir vue sinon revue.