Incroyable, « Mon enfance sous l’occupation nazie ».

Au Québec,  début avril, est paru un ouvrage de Michel Prenovost intitulé Mon enfance sous l’occupation nazie (1). Ce livre est le récit d’un secret d’enfant qu’Aimé Schmitz a conservé durant plus de septante-cinq ans. Aimé Schmitz est né en 1933 d’un père luxembourgeois, Lucien, émigré au Saskatchewan (Canada) et d’une mère française, Gilberte. La famille est de retour en Belgique, à Gouvy, peu avant que n’éclate la seconde guerre mondiale.

Gouvy est situé dans les Ardennes profondes au nord de la province du Luxembourg. Au début de la guerre, le papa d’Aimé est cordonnier tandis que son grand-père tient un commerce de meubles. Quelques mois plus tard, le papa ouvre, à proximité de la Kommandantur, un café en face la gare. Fréquenté tant par les Allemands que par des  cotcheux, cet établissement prospère grâce à l’entregent d’Antoinette, une Liégeoise engagée comme serveuse. En réalité, ce bistrot est une couverture de l’armée blanche. Aimé a entendu l’expression, son grand-père lui explique : il y a des choses qu’il vaut mieux ignorer. Si on te pose ces questions, tu dis que tu ne sais rien, que tu ne sais même pas ce qu’est l’armée blanche. Moins on en sait, mieux c’est pour nous. C’est  compris ?

Mais, un jour, la Gestapo fouille le bistrot et ses dépendances, Lucien et Antoinette sont arrêtes. Ils sont libérés quelques jours plus tard, le café est mis sous scellés,  interdit d’y entrer sous peine de mort. Contrainte de déménager, la famille Schmitz  s’installe a Rettigny, un village voisin. Le papa d’Aimé se sert parfois de lui comme agent de liaison ou le charge d’observer certains mouvements de l’ennemi. Les temps sont durs, la famille est dispersée. Au début de l’été 44, Aimé accompagne son père au campement des résistants. Il y apprend notamment à remplir des chargeurs. Un jour, contre son gré, il assume seul la garde de deux prisonniers rexistes. Qu’est-ce que je vais faire s’ils se détachent? — Tue-les, répond Alex. Une balle dans la tête. Tu prends ton P38, tu enlèves le cran de sûreté et tu appuies sur la gâchette. Tu les tues! Et l’enfant est amené à commettre ce double meurtre. Je place cette histoire au plus profond de ma conscience et décide d’y enfermer à double tour le souvenir de cet épisode de ma vie. Je retourne à Gouvy où je retrouve mon grand-père, qui n’a rien su de mon aventure. Incroyable, ce récit de l’octogénaire Aimé Schmitz à Michel Prenovost, récit à estampiller par la critique historique.

Une scolarité perturbée, Aimé n’a rien d’une mauviette. Il a le poing facile. Aussi, je deviens malgré moi un dur à cuire. Le coup de poing asséné sur le nez d’Anglebert m’a fait prendre conscience que jamais plus on ne me marchera sur les pieds. Jamais. Impulsif, il a tout d’une tête brûlée au point qu’au lendemain de la grande grève de 60-61, il décide de s’exiler au Canada, terre de grands espaces. Au lieu d’un exil, c’est un retour au    pays car né au Canada, il est Canadien ! Apaisé, il exerce différents boulots dont celui de moniteur dans une école de tir…

 

(1) Mon enfance sous l’occupation nazie – Édition Les Intouchables (Québec) – Auteur Michel Prenovost d’après le récit d’Aimé Schmitz – 250 pages – ISBN: 978-2-89485-776-9 Peut être commandé à la librairie dédiée au livre québécois : TULITU 55 rue de Flandre, 1000 Bruxelles – librairie@tulitu.eu

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