Par une délicate attention, le Centre culturel de Marchin (www.centreculturelmarchin.be) a décidé une petite prolongation de l’exposition consacrée à Jean-Jacques SEMPÉ en collaboration avec l’édition galerie Martine Gossieaux de Paris. La petite prolongation jusqu’au 21 août – de 14 à 18h – permet de célébrer le 17 août l’anniversaire de SEMPÉ, né, il y a 84 ans, à Pessac, commune limitrophe de Bordeaux.
On ne peut dire que son enfance a été une enfance heureuse. Son père a davantage d’amour pour l’AOC pessac-léognan que pour son épouse d’où de perpétuelles scènes de ménage. Jean-Jacques connait l’envoi dans les colonies de vacances, les jolies colonies de vacances de l’avis de Pierre Perret ! SEMPÉ ne parait pas trop traumatisé par cette enfance qui l’a vu quitter l’école primaire à 14 ans, une scolarité amputée de deux ans pour faits de guerre. Dans le film Sempé, dessinateur d’humour – diffusé en boucle à Marchin – il raconte ces épisodes parmi d’autres. Mes parents ont fait ce qu’ils ont pu les pauvres, vraiment. Je ne leur en veux pas une seconde, ils se sont débrouillés comme ils ont pu.
En 1951, dans le journal du septième jour comme se définit Sud Ouest Dimanche (SOD) – supplément magazine du quotidien régional Sud Ouest dirigé par Jacques Lemoine – le jeune SEMPÉ publie ses premiers dessins empreints déjà de cet humour jamais méchant qui le caractérise. C’est dans SOD qu’apparait le personnage de Nicolas, un prénom bien connu depuis 1822 grâce au caviste Louis Nicolas. Lorsqu’il est demandé à SEMPÉ d’insérer son personnage Nicolas dans une BD, il fait appel au scénariste Goscinny qu’il a connu au Moustique, un hebdomadaire publié par les éditions Dupuis de Marcinelle. Le 16 septembre 1956, dans Sud Ouest Dimanche, première apparition des aventures du Petit Nicolas de SEMPÉ et Goscinny. Aventures faites de souvenirs et de l’imagination du Bordelais échangés avec le Parisien. Ensuite le succès est là, va au-delà jusqu’aux couvertures du New Yorker.
Si SEMPÉ a fait sourire et rire des millions de personnes, il a également transmis son sens de l’humour à sa fille Inga, designer. À un journaliste qui lui dit Vous avez un air de l’actrice Isabelle Carré, elle rétorque Ah bon ? Mais est-elle seulement aussi antipathique que moi ?