À l’instar de Napoléon 1er et du général de Gaulle qui ont créé respectivement l’ordre national de la Légion d’honneur et celui du Mérite, le Président François Hollande vient de créer la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme destinée à manifester l’hommage de la Nation aux victimes d’actes terroristes commis sur le territoire national ou à l’étranger. Distinction accordée par décret du Président de la République. L’administration en est confiée à la grande chancellerie de la Légion d’honneur.
Sous un ruban blanc de 4 cm de large, les insignes de la nouvelle médaille représentent à l’avers, une fleur à cinq pétales chargée de cinq épis de feuilles d’olivier pour symboliser la valeur de la paix au sein de la République tandis qu’au cœur, la statue de la place de la République à Paris. La mention RÉPUBLIQUE FRANÇAISE est au centre de la médaille couleur argent bordée de bleu. Le revers est identique à l’exception du cœur, deux drapeaux français croisés, et du centre, la devise «LIBERTÉ – ÉGALITÉ – FRATERNITÉ».
Le décret du Président Hollande rétroagit ; la médaille est décernée, à compter du 1er janvier 2006. Il est vrai que les actes de terrorisme ne date pas du jour où tout un chacun s’est affirmé Je suis Charlie. Déjà en 1937, la Société des Nations a adopté – sans qu’il y ait, toutefois, ratification – la Convention de Genève sur la prévention et la répression du terrorisme. À l’époque, le terrorisme est défini comme les faits criminels dirigés contre un Etat et dont le but ou la nature est de provoquer la terreur chez des personnalités déterminées, ou des groupes de personnes ou dans le public. La médaille nationale de reconnaissance est accordée tant aux Français qu’aux étrangers tués, blessés ou séquestrés lors d’actes terroristes. Pour les Français, peu importe que les actes terroristes se déroulent en France ou à l’étranger. En revanche, les étrangers victimes d’actes terroristes à l’étranger ne sont admissibles à la médaille nationale de reconnaissance que si ceux-ci sont dirigés contre les intérêts de la République française. Pour paraphraser Michel Rocard, la France ne peut reconnaitre tous les actes terroristes du monde.
Si la presse française a relevé la coïncidence entre le décret du 12 juillet, sa publication au Journal officiel du 13 juillet et l’attentat de Nice le 14 juillet, aucun organe n’a commis la faute de goût en titrant Nice, plus de trois cents candidats à la MNR ! Un sondage express du quotidien régional L’Union montre que près de soixante pour cent des gens du Grand Est sont adversaires de la création de cette médaille à l’inverse de quelques vingt pour cent favorables.