On souvient qu’à Mons, en 2015, une nouvelle gare signée Calatrava devait accueillir les millions de visiteurs. Ces visiteurs se contentent d’arpenter couloirs en tôle émaillés de moult escaliers en jouissant d’une vue imprenable sur un chantier en plein travail. Mons, Capitale culturelle européenne 2015 s’affaire encore sur d’autres projets ayant pris du retard.
À Constantine, ville algérienne nommée, en décembre 2012, Capitale de la Culture arabe 2015, nombre de projets prévus ont également pris du retard. Or, l’inauguration officielle a lieu le 16 avril. La presse algérienne s’inquiète. Dans son édition dominicale, El Watan écrit : pour les plus optimistes, ceux qui préfèrent voir la bouteille à moitié pleine qu’à moitié vide, ils éprouveront de la peine à trouver des choses positives à mettre dans leur escarcelle. Une pâle et budgétivore copie du Zénith, deux antres de la culture péniblement refaits, un théâtre réaménagé et d’innombrables taches noires. (…) Avec moins d’une dizaine de projets réceptionnés avant le jour J, nous sommes aujourd’hui bien loin des 75 projets annoncés au départ ! Cela dit, l’événement aura lieu avec ce qui a été achevé à la hâte, dans la précipitation avec toutes les inévitables malfaçons.
El Watan de préciser que le wali (gouverneur) a été le seul à avoir décidé du sort de la super cagnotte de 60 milliards de dinars (plus de 500 millions d’euros). Il avait reçu carte blanche pour tout orchestrer. Surnommée la ville des ponts, Constantine a été la cible des caricaturistes algériens dont les renommés Hic et Radje. Un des dessins de Hic représente deux sacs remplis de dollars reliés par un pont tandis que celui de Radje montre deux Constantinois sur un pont, l’un disant l’argent va couler à flot pour la Capitale de la Culture arabe, l’autre précisant sous les ponts !
La verve des caricaturistes algériens est la meilleure garantie de la concrétisation de la déclaration du ministre de la Communication, Hamid Grine qui voit dans Constantine, Capitale de la Culture arabe l’occasion de consacrer davantage la liberté d’expression.