Aux urnes, citoyens !, le titre de cet ouvrage du député cdH Francis Delpérée est d’application ce vendredi et samedi pour les 90.000 citoyens affiliés au PS appelés à voter pour le renouvellement anticipé du Président de leur parti. Le nombre de 90.000 est annoncé par l’actuel Président (et unique candidat à sa succession comme il est de tradition depuis une dizaine d’années) dans une lettre aux Camarades : Au PS, nous somme 90.000 membre. Si ce nombre est impressionnant, il doit surtout induire une grande convivialité. Il me semble utile de favoriser les moments de rencontre et d’échange entre nous. Aussi, je souhaite que le parti organise un « grand rassemblement annuel des militants », festif et convivial.Le poète Aragon se serait réjoui de ces 90.000 militants, avant-garde de la classe ouvrière, rompus dès la jeunesse, à la parole et à l’action.
Cette candidature unique à la présidence du PS, de l’ex-Premier ministre a suscité un titre provocateur du Vif (heddomadaire du groupe de presse flamand Roularta) : Di Rupo va-t-il tuer le PS ? À Jeudi en prime du JT de la RTBFbe, interrogé sur les oppositions réelles ou supposées à la candidature unique, Paul Magnette – un des deux Présidents faisant fonction le temps de la Primature dirupienne – a répondu : je n’ai entendu aucun membre du PS tenir ce genre de propos.
Pourtant, le Ministre-Président du Gouvernement wallon et Bourgmestre de Charleroi – la ville la plus importante de Wallonie – a du entendre, le 7 novembre, à la Maison du Peuple de Chapelle-lez-Herlaimont, lors de la campagne électorale de Di Rupo en Hainaut, Willy Burgeon – ancien Président du Parlement wallon – exprimer son opposition en huit points. Parmi ces points : pourquoi n’avons-nous jamais exigé le Ministère des Finances quand nous étions aux affaires ? ou : parce que, sous sa férule, nous avons perdu les élections communales et celles du 25 mai où le PS a perdu 2% en Francophonie, 7 % en Hainaut et près de 10 % dans le Canton de Mons. EDR a perdu 22.000 voix de préférence. C’est une lourde sanction.
Le 14 novembre, à l’amphi de l’ULg, au Complexe Opéra, lors de la campagne électoralede Di Rupo en province de Liège, même son dans la bouche d’un militant de base, Francis Carlier : Au sein de notre Parti, le choix des mandataires, la cooptation entre amis, sans tenir compte des mandants est chose courante et néfaste.La cooptation telle qu’elle est pratiquée n’est pas démocratique, elle n’est pas Socialiste. La modification régulière des statuts est néfaste.La prolongation d’une même Présidence est néfaste. Citoyennes, Citoyens, je vous remercie. Ah oui, encore quelques mots. Très fraternellement, Elio, dégage de la Présidence de notre Parti Socialiste !
Dans l’hebdomadaire M-Belgique, le Liégeois Jean-Maurice Dehousse, Ministre maintes fois : Di Rupo a recréé un belgicanisme criant, mettant une sourdine forte au mouvement wallon. Maintenant, le PS est perdu avec son belgicanisme, parce qu’il n’a plus d’interlocuteur en Flandre. Le PS est isolé et va le rester un bon moment (…) En cassant l’alliance historique PS-CVP, Di Rupo a permis le basculement vers la N-VA, parce que le mouvement flamand n’abandonne jamais là où le mouvement wallon est épisodique.
Pour mémoire, les résultats du dernier scrutin en fin mai 2011 auquel 81.491 militants ont été invités : 63.326 abstentions (77 %71), votes émis 18.145 (22 %29), 17.436 (21 %40) émis en faveur du candidat unique, 596 (0 %73) adversaires du candidat unique, 113 (0 %14) bulletins blancs ou nuls. À 21h 50, le samedi 28 mai, proclamation du Secrétaire général du PS, le citoyen Gilles Mahieu, au Boulevard de l’Empereur : Elio Di Rupo est réélu au suffrage universel des membres à la Présidence du PS pour une période de 4 ans avec 96,7% des votes valables.