À noms de dieux, le 15 novembre, REZA, le photographe de l’âme.

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        Pour la première fois depuis sa création, noms de dieux reçoit (1) un photojournaliste, Reza Deghati mieux connu sous le nom de REZA. Originaire de Tabriz, une ville de plus d’un million d’habitants, chef-lieu de la province de l’Azerbaïdjan oriental, au nord-ouest de l’Iran, Reza est architecte de formation.

        Adolescent, au lycée il crée un journal L’Envol dans lequel il évoque la misère ambiante. Sitôt paru, la direction du lycée confisque tous les exemplaires et les déchire. Sous Mohammad Reza Chah Pahlavi, officiellement, il n’y a pas de misère. Reza est réprimandé. Il ne promet toutefois pas de s’amender. Jeune étudiant, il récidive. La misère du peuple – surtout celles des enfants – coexistant avec l’opulence indécente du pouvoir en Iran le révolte. En 1974, il est arrêté pour militantisme artistique contre le Chah par la SAVAK, organisme de police politique. Il est emprisonné durant trois ans dont cinq mois de torture.

        Il évoque, pour la première fois, un épisode de cette torture dans noms de dieux. Sous la direction du Guide de la Révolution, Rouhollah Khomeiny, la République islamique traque les membres de la SAVAK. En sa qualité de photographe du magazine Newsweek, Reza est convié à une conférence de presse où sont présentés des membres de la SAVAK. Reza reconnaît l’un de ses tortionnaires. À la fin de la réunion, Reza lui tend la main en l’appelant sous son nom de code. Ce geste a joué un rôle majeur dans la vie de Reza qui, en 1981, choisit l’exil. La tyrannie de la République vaut celle de la monarchie !  

        Le monde est mon champ de vision déclare Reza qui travaille pour les titres de presse les plus célèbres de la planète. Aux USA, la National Geographic Society – société savante fondée en 1888 – le reçoit comme membre en 1991. En préface d’une exposition de ses photos dans les Jardins du Luxembourg, à Paris, Reza écrit : les chemins multiples que j’ai pris depuis trente ans, m’ont conduit à la rencontre d’enfants, de femmes et d’hommes dont les destins, uniques, m’ont marqué. Proche de chacun d’eux, au point de sentir leur souffrance comme leur joie, j’ai raconté grâce à cet alphabet universel qu’est la photographie, leurs mémoires d’humains pris dans la tourmente du monde.

        Convaincu que les peuples n’avancent vers la paix que via la liberté d’opinion, d’expression, Reza a fondé en 2001, l’ONG internationale AINA qui a, dans ses objectifs, la formation aux techniques de la communication les jeunes et les femmes. Cette ONG est notamment active en Afghanistan.

 

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(1)    REZA, le photographe de l’âme – Diffusion  le samedi 15 novembre 2014 sur « la deux » vers 22h50. Rediffusion dans la boucle de nuit  sur « la deux » du mardi 18 au mercredi 19 octobre  vers 0h40. Sans oublier, la possibilité de voir l’émission durant une semaine sur le Net, en cliquant sur www.ladeux.be/revoir

 

Selfie REZA et Pierre André         Copyright Webistan