La chronique de Marcatchou : UNE PLACE AU SOLEIL (3)

UNE PLACE AU SOLEIL (3)

        Les avatars de la place de l’Yser Depuis le régime français qui a balayé les corporations et les ordres religieux, une Commission des Hospices Civils gère l’assistance aux pauvres et aux malades. Je vous fais grâce du demi-siècle de palabres, rapports, projets et contre-projets qui, au temps de Malvoz opposèrent souvent les administrateurs de Bavière aux professeurs de la Faculté de Médecine sur l’opportunité de construire ailleurs un nouvel hôpital ou d’agrandir l’ancien.

        Le 26 septembre 1895, les sœurs hospitalières (les Augustines de Bavière), l’aumônier, les infirmiers, garde-malades et gardes de nuit, les jardiniers, le maréchal-ferrant, le palefrenier et lacouturière quittent officiellement « li vî Bavîre ». Une page se tourne…

        En passant rue Ernest de Bavière, arrêtez-vous devant la façade Art Nouveau de l’immeuble n°9 :à hauteur du deuxième étage, un panneau fait de carreaux de céramique montre, en l’idéalisant quelque peu, le « palais d’Outre-Meuse » qui se dressait encore à deux pas de là, en 1903, quand le propriétaire fit construire son immeuble.

        Bien avant l’exode du personnel et des malades vers le nouvel hôpital, aux anciens prés Saint-Denis, la sauvegarde de la maison Porquina vait agité l’opinion. Animée par l’historien Charles-J Comhaire, la société « Les Amis du Vieux Liège » avait lancé une pétition  et remué ciel et terre pour obtenir la conservation de la fameuse « mohone di marbe ». En 1897, il insistait dans la presse sur l’importance artistique et historique du bâtiment : « Les locaux pourraient être appropriés à peu de frais à de nombreux services communaux. (…) Dans les 2 grandes salles du vieil hôpital d’Ernest de Bavière et dans la chapelle du chanoine Didden, un magnifique musée de tableaux et d’estampes, etc.

C’était trop beau, trop simple, trop cohérent, trop avantageux… Le combat pour la Maison Porquin fut exemplaire et vain. L’institut Archéologique Liégeois, la Commission des Monuments, la presse unanime, des groupements artistiques, des associations locales se dressèrent sur la route des vandales officiels. Peine perdue. L’échevin des travaux laissa aux intempéries le temps de ruiner l’édifice. Un jour, on devait s’apercevoir que la pauvre Maison Porquin constituait un danger pour la sécurité publique. Air connu

MARCATCHOU

 

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