En Tunisie, le timbre de la solidarité est de mise mais il est minime même en millimes !

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         La Tunisie applique depuis le 1er octobre 2014 un timbre de sortie de 30 dinars (= 12/13€). Ce timbre fiscal doit être réglé en dinars tunisiens. L’État tunisien escompte de l’avis de Mme Habiba Louati, directrice de la législation fiscale, drainer une recette de 120 millions de dinars pour l’exercice 2015. Le timbre de sortie est appliqué dans le passeport. Quant à ceux qui – comme les Belges notamment – sont entrés en présentant leur carte d’identité, le Ministère du Tourisme répond : On vous passera un autre document sur lequel vous mettez votre timbre.

        La taxe de sortie – selon l’expression du Consulat général de Tunisie à Bruxelles – se transforme en timbre de la solidarité dès l’arrivée sur le sol tunisien.  Afin d’éviter les files à l’aéroport au moment du départ, de grandes affiches – en anglais, en arabe (langue officielle du pays), en français – vous conseillent de vous le procurer dans les hôtels, les agences de voyages, les recettes des finances, les recettes des douanes (y compris celles frontalières), les banques et les débits de tabac. Expérience vécue, l’hôtel où nous sommes descendus nous a affirmé, avec force, détermination et sourires, que l’aéroport est seul habilité à délivrer ce sésame.

        Notre confrère tunisien La Presse titre quand l’aéroport est pris d’assaut en évoquant le timbre de solidarité. L’article conclut : il est urgent de penser à pallier la situation avant que le rythme ne s’accélère. Il risque vraiment d’y avoir de l’agressivité. Et de suggérer de faire payer ce timbre à l’entrée.  

        La décision prise par l’Assemblée nationale constituante d’appliquer ce timbre de solidarité uniquement à tout étranger non résident en Tunisie y compris les enfants inscrits sur les passeports de leurs parents tout en excluant les Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) a mécontenté les Tunisiens restés au pays. D’autant que ceux-ci sont tenus d’acquitter 60 dinars pour un timbre de voyages lors de chaque déplacement à l’étranger. C’est bien beau d’être tout le temps connecté à nos chaînes locales quand on réside sur d’autres continents, mais c’est mieux quand un effort est demandé de répondre présent et de ne pas rester sur un nationalisme de façade qui ne résiste pas à l’épreuve du portefeuille a-t-on pu lire sur le site de l’Économiste magrébin.

        L’annonce du  timbre de solidarité a provoqué un certain émoi chez les touristes algériens. Ceux-ci sont parmi les plus nombreux à se rendre en Tunisie et se rangent parmi les plus dépensiers. Cet émoi a justifié une déclaration, à la mi-septembre, du ministre algérien des Affaires étrangères,  Ramtame Lamamra : ces mesures ne sont ni discriminatoires ni arbitraires. Il ne faut pas appréhender cette mesure sous l’angle de la réciprocité. Et le ministre de se féliciter des bons rapports Alger-Tunis et de rappeler qu’à  l’époque des années noires connues par l’Algérie, la Tunisie a accueilli les Algériens sans leur imposer de visa.

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Vendredi 24 octobre à 20h : Wallonie-Bruxelles  Roberte Mamou, piano; Thierry Cammaert, hautbois; Quartz Friends Orchestra, direction Gérard Noack. En première mondiale, Roberte Mamou, prestigieuse pianiste et fidèle de l’Octobre Musical de Carthage nous offre en compagnie de T. Cammaert et G. Noack, les œuvres de Sylvain Dupuis.