Liège 28 a toujours eu une tendresse particulière pour le théâtre qui, un jour, donnera son nom à la rue de l’Étuve selon le mot de l’écrivain liégeois Alexis Curvers. Sans remonter à l’époque de Jean Mottard, Georges Konen, René Godefroid, Dolly Damoiseau, Paul Libens et tant d’autres qui ont transformé une mûrisserie de bananes en un lieu mythique, en 2010 avec les confrères de la presse liégeoise, nous avons contribué à la réussite de l’Étuvethon. Cette opération a permis d’empêcher une cave émancipée de revenir une cave terne, ou pire, une caverne emplie de fantômes.
Le mercredi 2 février 2011, à 20h15, l’Étuve a repris vie. Si, en excellent comptable, on compare les résultats des années civiles 2012 et 2013, il y a lieu d’être souriant. Que ce soit le nombre de spectacles (+13%), le nombre de spectateurs (+14%), le nombre de représentations (+26%) ou la recette globale (+28%), les chiffres sont en hausse. Souriant, confiant mais aussi patient. Promise début de cette année, une subvention n’est toujours pas au rendez-vous.
La saison 2014-2015 a commencé par un spectacle dont l’Archevêque de Malines raffole, si l’on en croit la récente émission de la RTBF, 69 minutes sans chichis. Ce qui séduit Léonard chez Brassens, c’est le côté non conventionnel, c’est la beauté de ses textes, l’intense poésie de ceux-ci. Et aussi la manière dont il aborde toutes les vanités de l’existence, il est très sensible au mystère de la mort. Lors du premier spectacle de l’Étuve, Jean Dufour a présenté un Brassens tout nu, tout cru, poète dont les textes ont été transformés en contes, en sketches. Bref, un Brassens sans soutien-Georges, un spectacle apprécié.
Le deuxième spectacle (1) s’intitule DUO. Écrit par Robert Sullon, il conte l’histoire de duettistes qui, après trente ans de vie artistique, estiment réciproquement son humour subtil, l’autre est débile ! Une pièce drôle, grinçante, terriblement humaine interprétée par Robert Sullon, John Grégoire et Alexandra Sullon.
Le troisième spectacle d’octobre (2) est une reprise d’une pièce qui s’est révélé un immense succès la saison dernière, Michel Udiany aggrave son cas. L’occasion pour l’auteur liégeois Michel Udiany d’observer la société actuelle et d’en rendre compte avec un humour acide assez désopilant.
Michel Udiany n’est pas, ce que l’on a appelé dans les siècles passés, qu’un histrion, il est également un historien rigoureux. Dans le cadre des commémorations officielles de la guerre 14-18, sa compagnie Zéron Tropa, en collaboration avec l’Étuve, a présenté à la Tour du Mémorial Interallié de Cointe, Quatorze. En sept tableaux, description les jours qui précèdent la guerre en août 14 et l’impact de l’entrée en guerre sur la vie des gens.
La suite de la saison 2014-2015 du Théâtre de l’Étuve est à découvrir, au mois le mois, dans Liège 28. Déjà, l’attention se porte sur ce qui devient une tradition, le réveillon de nouvel an avec un spectacle Les casse-pieds sonnent toujours deux fois avec bulles et zakouskis à l’entracte.
(1) 10, 11, 17, 18 octobre à 20h15 reservationetuve@gmail.com
(2) 31 octobre, 1 novembre à 20h15 reservationetuve@gmail.com