QUI A PEUR DE L’ESPRIT RIVE DROITE ?
« L’esprit souffle où il veut ». Si Paris s’enorgueillit avec raison de son esprit rive gauche, chez nous, l’esprit frondeur de Tchantchès règne en rive droite où visiteurs et « Djus-d’là » pur jus le ressentent comme le pigment essentiel de la couleur locale. Seuls quelques frileux et pisse-froid s’en défient. Cette frilosité aurait-elle gagné les organisateurs des Fêtes de Wallonie en Province de Liège ? Le moins que l’on puisse dire et écrire de la mouture 2014 du programme, c’est qu’il ne fait pas la part belle à la dernière grande île de Meuse. La fête du Coq snobe purement et simplement Outre-Meuse et Saint-Pholien, l’ancien quartier des tanneurs. Elle y laissera quelques plumes… On n’est pas loin de croire que certains prennent plaisir à détricoter le patchwork d’animations qui, par-delà le pont-des-Arches s’unissait aux tapis rouges du palais provincial et du village des confréries gastronomiques.
Inutile de remonter à 1913 et à la création de l’Assemblée wallonne et du drapeau au Coq Hardy. Rappelons qu’en 1959, dès la création par la ville de l’a.s.b.l. « Les Manifestations liégeoises », le cortège folklorique du quatrième dimanche de septembre démarrait, à la nuit tombante, de la place Théodore Gobert, animant la rue Puits-en-Sock et la chaussée-des-Prés avant de gagner le Centre. Les anciens n’ont pas oublié la retraite aux flambeaux, avec le concours de l’armée, ni le feu d’artifice tiré entre la Passerelle et le pont Neuf.
Parlons du grand cramignon d’ouverture, du vendredi soir, mis sur pied en l’an 2000, au temps du gouverneur Paul Bolland, par la Fédération des Groupes Folkloriques Wallons. Il s’échappait de l’auberge de jeunesse Georges Simenon pour serpenter au cœur de Liège et (ré)animer le Village des Confréries. Après dix ans de bons et joyeux services, notre danse en chaîne traditionnelle fut sabotée quand on substitua aux musiciens de la Basse-Meuse une bandas incapable de donner le « Valeureux Liégeois » et noss « Tchant dès Walons » en bouquet final. Oui, ce fut le bouquet…
Le cortège qui évoquera 1914, avec ses Lanciers et ses régiments de Ligne, ne sortira pas le 21 septembre de l’ancienne caserne Cavalier Fonck. Ce serait sans doute trop évocateur ! Quant à la brocante libre des boulevards qui, depuis trente ans, regroupe plus de 150 exposants, particuliers ou professionnels, ne la cherchez pas au programme. Elle aura bien lieu, de la Passerelle à Bavière, organisée, comme chaque année, par la Commune libre de Saint-Pholien-des-Prés. Dès 10 heures et jusqu’à l’après-midi, « Li Vî Mayeûr », Tintin et Matante Jeanne, les géants de Saint-Pholien animeront en musique ce fameux marché aux puces. Brocante libre, Commune libre, libres gens, libres propos : qui a peur de l’esprit rive droite ? pas moi, pas vous ! Alors rendez-vous dimanche 21 sur notre grand terrain d’aventure(s). Quelques emplacements sont encore… libres. Sur les boulevards : 0499/352.964 ou 04/343.18.27. Place Jehan-le-Bel : 04/365.37.31.
Et bone Fièsse à tos lès Walons (sins rouvî lès-ôtes !)
MARCATCHOU