Chaleureux il nous invite à partager son repas composé de crevettes fraîchement pêchées accompagnées du riz, nourriture de base.
Arvalan nous explique que la famille Tamoul est constituée comme un véritable clan avec un système social strict où le communautaire prime sur l’indépendance.
Hindouistes sur le plan religieux, les Tamouls ont mal perçu la suprématie du bouddhisme comme religion d’État. Les trois millions de Tamouls, toutes religions confondues ont été défavorisés par rapport à une bourgeoisie locale cingalaise et un pouvoir asocial, privilégiant une économie ultra libérale tout en menant le pays d’une main de fer.
Le fils aîné Arvâli poursuit des études secondaires et rêve de rejoindre les Tamouls de France ou de la Réunion. Pour lui, il n’y a ucun d’espoir d’obtenir une fonction intéressante dans son propre pays.
L’épouse d’Arvalan et l’une de ses filles apportent deux énormes plats, l’un de riz, l’autre de crevettes parfaitement grillées dont les épices flattent les narines.
Ici on se sert de la main droite pour prendre la nourriture. J’observe que Bogdan ce vieux complice baroudeur, comme moi, est tout à fait à l’aise mais nos équipiers manifestent des difficultés à adopter les coutumes locales.
Je prends conscience que la famille Tamoul mange les crevettes dans leur entièreté, têtes comprises. Je suis évidemment leur exemple comme Bogdan qui a toujours respecté les traditions même s’il avait des difficultés à les assimiler.
Par contre Patrice et Eduardo ne parviennent pas à se conformer aux usages. Arvalan et Arvâli observent nos comportements en silence.
Nous nous accordons sur le fait de suivre une partie de pêche en mer et Bogdan s’arrange sur le plan financier avec le chef de famille pour le défrayer.
Comme nous avons gagné sa sympathie il nous suggère de filmer une cérémonie d’offrandes qu’il pratique avec sa famille dans un petit temple hindou à l’abri de tous les regards. C’est avec plaisir que nous accueillons cette proposition.