AVEC « L’ECOLE EST FINIE ! » DE DOPAGNE, LE FESTIVAL DEBUTE EN MODE MAJEUR.

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AVEC « L’ECOLE EST FINIE ! »  DE DOPAGNE, LE FESTIVAL DEBUTE EN MODE MAJEUR.

Pendant huit soirées le 55ème Festival royal de théâtre propose à Spa quatre représentations et lors de trois autres fins de journée, il en offre trois (sans comptabiliser les spectacles reprogrammés parce que trop tôt complets).

Avant d’évoquer les deux représentations auxquelles nous avons assisté lors de la soirée d’ouverture, répondons à la question que nous avions posée : le co-directeur Armand Delcampe qui aura 75 ans le 11 Août n’avait pas (75 – 55) vingt ans lors du premier festival car celui de 1959 fut suivi par l’annulation de celui de 1960, cette 55ème édition ayant donc lieu 56 ans après la 1ère . . .

 

LE TRIO DOPAGNE, VAN SNICK, STRUVAY

Le Namurois Jean-Pierre Dopagne latiniste distingué et prof’ de français (déjà retraité alors qu’il n’aura 62 ans que ce 10 Août) a écrit une quinzaine de pièces dont, il y a vingt ans, « L’enseigneur » qui fut créé par l’exceptionnel von Sivers, traduit une quinzaine de fois et joué à des milliers de reprises à travers le monde.

 

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Jean-Pierre Dopagne

 

La création ce mardi 5 Août à Spa, en présence de l’auteur et des co-directeurs du Festival,  de « L’Ecole est finie ! » constitue, elle aussi, un moment important pour le théâtre français en Wallonie car il s’agit d’une œuvre sincère, juste, dénonçant un laisser faire, laisser aller qui, loin de ne concerner que quelques maîtres grincheux, conduit, par manque de rigueur, les jeunes  – y compris celles et ceux qui devraient apprendre à former les générations suivantes – à ne plus apprécier de grands textes littéraires d’hier et d’aujourd’hui.

L’Ecole  – avec un grand E – est finie,  les profs pourraient ne plus se reproduire et choisir d’avorter si la médiocrité ambiante, la commercialisation des facilités les moins intéressantes se généralisent.

Cette dénonciation est aussi un appel à réagir.

Ce n’est pas en accordant des très bien à ce qui est nul que nous y parviendrons.

Caroline nous conte sa cahoteuse accession au professorat en sa langue maternelle.

Sa démonstration, l’auteur la confie pendant quelque 80 minutes à une jeune comédienne seule en scène où ses qualités sont mises en valeur par l’expérience de l’art dramatique que confirme la co-directrice du Festival.

Sortie première de sa promotion du Conservatoire Royal de Mons, Chloé Struvay trouve ici un rôle à sa mesure.

 

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Naturelle, sympathique jusque dans ses contradictions, elle joue juste, sans exagération ni hésitation, sans effort apparent non plus.

Elle possède son rôle et parcourt sans fausse note le registre des émotions passant du souriant au grave, de l’indignation à la résignation.

Bref une belle performance préparée avec et grâce à Cécile Van Snick qui a su servir l’auteur et la comédienne, le texte et la cause qu’il défend sans chercher à s’en servir comme le font trop de metteurs en scène.

 

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Ce trio aime ce qu’il fait et le fait bien.

Il s’avère convaincant car convaincu.

L’Ecole mérite d’être défendue avec sa majuscule.

Ce spectacle d’ouverture s’avère vraiment digne d’un festival prestigieux qui cette année a fait le choix exclusif du contemporain.

 

MAIS IL N’Y A RIEN DE BEAU ICI !
 
Nous nous attarderons moins au second spectacle que nous avons vu avant d’aller disserter de la capitale de l’Etat mexicain du Chiapas avec l’inaltérable Bourgmestre de la Ville de Spa l’octogénaire et souriant Joseph Houssa mais en l’absence de la bruxelloise nouvelle Ministre de la Culture Mme Joëlle Milquet et même du nouveau ministre du budget de la Fédération Wallonie Bruxelles, le Brabançon wallon André Flahaut pourtant proche d’Armand Delcampe.

Le couple Geneviève Damas Jean-Philippe Collard-Neven raconte ses expériences de la vie multiculturelle au sein de la commune de Schaerbeek, existence désorientée mais riche de découvertes.

L’esprit est positif, la démonstration anecdotique.

Volontiers photographe et musicien, Jean-Philippe Collard-Neven, n’est pas toujours parfaitement intelligible dans son expression verbale.

Ce témoignage est pavé de bonnes intentions ce qui ne suffit pas à pérenniser une œuvre intitulée « Mais il n’y a rien de beau ici ! » appréciation policière répondant à l’intérêt manifesté photographiquement par l’auteur principal d’un duo où le rôle de la comédienne est le plus important.

 

Jean-Marie Roberti 

 

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