Feuilleton : LA TIGRESSE DE MANILLE par Oncle Bob 3/6

       Enrique nous a fait découvrir le Parc Rizal, la cathédrale de Manille, le palais présidentiel, la basilique Saint-Sébastien construite en acier et enfin le fort de Santiago, citadelle datant de l’époque des conquistadors. Nous avons eu droit comme n’importe quel touriste au coucher de soleil sur la baie de Manille.

       J’ai fait comprendre à notre interlocuteur philippin que nous souhaitions montrer des aspects inédits ou insolites de l’île et que nous ne voulions pas nous attarder à filmer des lieux toujours revisités. Cet homme avait parfaitement intégré notre démarche et nous a demandé un délai de trois jours pour proposer un parcours original. Nous avions gagné sa confiance mais il devait certainement en référer à ses supérieurs.

       Ces trois jours de repos forcé m’ont permis de découvrir Manille autrement, grâce à ma rencontre avec Flordeliza, le soir même de mon arrivée, dans un snack-bar du quartier Binondo, une ville dans la ville, créée au 16ème  siècle par les Chinois.

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La jeep Ney, taxi collectif nous a déposés au cimetière chinois puis nous avons déambulé dans le quartier. Bogdan souhaitait s’arrêter et manger un hamburger au MacDonald local mais il connaissait ma répulsion pour le fast-food et savait que j’adorais découvrir les spécialités locales. Nous aurions pu acheter du maïs grillé aux vendeurs de rue mais je souhaitais déguster des plats philippins. Une gargote, sorte de snack-bar, avait attiré mon attention et Bogdan m’a suivi tout en maugréant son mécontentement.

       Une aimable jeune femme à la fois cuisinière et serveuse nous accueille et propose un bicol express (un plat composé d’aubergines, d’okras, de haricots verts et de concombres locaux). Carnivore, je souhaitais un peu de viande car j’avais vu des saucisses qui ne demandaient qu’à sauter à la poêle. La serveuse qui s’appelait Flordeliza paraissait étonnée de mes choix.

       Elle me dit: des saucisses d’Aso ??? Je lui réponds: oui. Pourquoi pas ? Bogdan, quant à lui, se limite à choisir, le Sinigang, une soupe composée d’un bouillon, de nouilles et de viande de porc, semblable au phở vietnamien qu’il connaissait. Bogdan ne s’aventure jamais dans des terrains inconnus en matière de nourriture.

                 ( à suivre )