Feuilleton : LA TIGRESSE DE MANILLE par Oncle Bob 2/6

philippines.jpg

       Manille, capitale de l’île de Luçon et de l’archipel des Philippines était soumise au pouvoir du Président Marcos depuis 1965. Allié des Américains, le Président philippin prônait une nouvelle société, comparable à celle du Président Indonésien Suharto, créateur de l’ordre nouveau.

       Marcos a gardé le pouvoir pendant une vingtaine d’années et cette période reste controversée. Pour les uns, il a redistribué des terres aux plus pauvres, et en augmentant le taux de croissance fortifié l‘économie. Pour d’autres, cet avocat a été un dictateur corrompu, mauvais gestionnaire, initiateur d’une loi martiale qui a duré neuf ans. À l’époque, nous n’avons jamais pris en compte les aspects politiques et les ambiguïtés de la gestion présidentielle. Notre envie de découvrir cet ensemble d’îles, ce pays multiculturel où l’on parle toujours espagnol, anglais, tagalog était plus forte que toute considération politique ou idéologique.

       Bogdan avait parfaitement organisé notre séjour. Dès notre arrivée à l’aéroport, nous avons été accueillis avec enthousiasme par notre futur guide, Enrique Santos, à la fois photographe et, sans doute, agent des services de renseignements. Une limousine noire aux vitres teintées nous a pris en charge pour nous mener dans un hôtel de qualité, situé à Makati, dans le quartier des affaires. Tout y était luxe et volupté. Plus tard, grâce à ma rencontre avec Flordeliza Azarcon, je découvrirai les réalités au-delà des cartes postales.

       Enrique Santos, de taille moyenne, le visage ouvert et souriant, notre guide désigné par l’Office du tourisme, allait s’avérer un compagnon dynamique, passionné par notre travail. Polyglotte, Enrique était aussi un excellent photographe dont les photos en noir et blanc ont relaté notre parcours à Manille et dans les montagnes du Nord.

       Enrique nous a parlé du père de l’Indépendance, José Rizal, cet écrivain, poète mais aussi chirurgien ophtalmologue, exécuté par les colonisateurs espagnols qui disait : L’Espagne pour être grande n’a pas besoin de tyrans.

           ( à suivre )