Feuilleton : LA TIGRESSE DE MANILLE par Oncle Bob 1/6

        C’est avec mon ami Bogdan Lesniak que j’ai découvert l’Asie. Bogdan, né en Belgique de parents polonais, revendique des origines princières. Féru de généalogie, il s’est retrouvé des ancêtres en Voivodie, (la Poméranie occidentale dont le chef-lieu est Szcecin), notamment Casimir 1er, redoutable guerrier qui ne ménagea pas les attaques contre les pays scandinaves au douzième siècle..

        Bogdan n’est pas Malko Linge, ce héros de la série S.A.S et ne possède ni château ni fortune mais il a un trait commun avec le héros de Gérard de Villiers; son addiction au sexe dit faible. S’il n’a pas le physique de Malko, il dégage une sympathie immédiate malgré un visage osseux, des pommettes saillantes et une démarche un peu maladroite.

        Fonctionnaire dans l‘administration, les nombreuses heures supplémentaires qu’il accumule au fil des mois, lui permettent de voyager plusieurs fois par an et de s’adonner à sa passion : la production de films; notamment des courts-métrages documentaires destinés aux salles de cinéma.
En effet, dans les années soixante, septante et au début des années quatre-vingt, de courts programmes étaient diffusés avant le long-métrage; ce qui permettait aux producteurs et aux réalisateurs d’obtenir de la visibilité et d’essayer de récupérer les montants investis dans ces productions.

        Avec Bogdan, j’ai pu réaliser plusieurs court-métrages en Asie, diffusés en Allemagne où ils ont reçu un label de qualité. Ces productions me permettaient souvent de prendre la caméra et d’être le premier spectateur de mes images ; pratique que les syndicats interdisaient dans la télévision publique pour laquelle je travaillais régulièrement.

       Bogdan avait le chic pour convaincre les Offices de tourisme et les compagnies aériennes de financer nos projets. Ils étaient intéressés par notre équipe réduite, le format 35mm, de la pellicule couleurs négative et une caméra au poing, l’Arriflex des correspondants de guerre, équipée de magasins de 60 mètres (très manipulables) munie de trois objectifs piqués et bien définis. On dirait aujourd’hui que c’était du win win (gagnant gagnant).

       Notre film montrerait un condensé des diversités naturelles et des spécificités des principales îles de l’archipel. Côté philippin, la volonté de développer le tourisme constituait le but principal de ce partenariat.  Le film MABUHAY  (Bienvenue) s’inscrit dans cette démarche.

                                               ( à suivre )