Charlemagne à l’école.

         Vive les vacances, plus de pénitences, les cahiers au feu le maître au milieu ! est une comptine en pleine actualité. Certes, nul enfant ne l’a chanté au temps de Charlemagne auquel France Gall a attribué, en 1964, la création de l’école. C’est une affabulation – ni la première, ni la dernière – dont Charlemagne est victime. Aussi, à l’occasion des commémorations du 1200ème anniversaire de la mort de l’Empereur d’Occident, l’Institut du Patrimoine wallon et l’Archéoforum ont fait œuvre saine en organisant l’exposition Charlemagne à l’école sous-titrée Les représentations iconographiques de l’empereur d’Occident dans les manuels scolaires belges francophones (1).

  

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        Les écolières et écoliers en vacances doivent se faire un plaisir d’emmener leurs grands-parents visiter cette exposition. D’une part, c’est une manière gentille de raviver les souvenirs de jeunesse de Mamy ou de Papy.

         D’autre part, c’est une manière élégante de montrer que l’école – quel que soit le réseau – peut être utilisée à d’autres fins qu’apprendre les joies de la lecture, de l’écriture, du calcul et d’autres plaisirs. Une de ses autres fins est notamment d’exalter telle ou telle passion.2.jpg         La formation en Belgique du mythe de Charlemagne –  personnage important de l’Histoire par ailleurs – est un bel exemple. Suite à la révolution de septembre 1830, le Royaume de Belgique accepté par les Puissances éprouve le besoin de se constituer un passé. Il s’invente toute une panoplie de gloires nationales parmi lesquelles les jeunes Belges retrouvent Charlemagne, empereur d’Occident,  Boduognat, chef de la tribu celte des Nerviens, Clovis roi des Francs. Le concepteur de l’exposition Charlemagne à l’école Michaël Antoine, agrégé en histoire met en relief ces errements qui ont pris fin dans la décennie cinquante. Il est vrai qu’à cette époque il devient malaisé de ranger dans la catégorie gloires nationales belges Charlemagne un nom donné par le régime nazi à la 33ème division des Waffen SS qui s’est notamment distinguée dans la défense du Bunker d’Hitler lors de la bataille de Berlin en 1945.

        Aujourd’hui, l’apprentissage de l’histoire se fait d’une autre manière. C’est heureux. Du moins en principe. En effet, quel n’a pas été l’étonnement d’une guide nurembergeoise présentant, à des étudiants français, quelques une des quarante statues ornant le Schöne Brunnen s’est entendu poser la question : c’est qui ça Charlemagne ?

 

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(1              (1) Charlemagne à l’école – Archéoforum – place Saint-Lambert Liège – en période non scolaire, du mardi au samedi de 10h à 17h – renseignements 04 250 93 70 infoarcheo@idpw.be