Une TPE liégeoise – ANDRĀS – restaure lampadaires et lustres en vue du 4 août 2014.

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       Agée de 88 ans, la Reine Elizabeth II a confié à son petit-fils William – Prince du Royaume-Uni, duc de Cambridge – et à son épouse Kate, le soin de la représenter aux commémorations du centenaire de la Première Guerre  mondiale qui se dérouleront à Liège, le 4 août prochain. Des invitations ont été adressées par le Roi Philippe à 84 Chefs d’État pour assister à ce moment d’histoire qui va commencer au Mémorial Interallié de Cointe.

      La construction à Liège de ce Mémorial a été décidée, à Rome en 1925 lors d’un Congrès de la Fédération Interalliée des Anciens Combattants (FIDAC) présidée par le journaliste Charles Bertrand – député de la Seine de 1919 à 1928,  capitaine blessé à quatre reprises durant la Guerre.  Si certains Liégeois rêvent de l’édifier au confluent de la Meuse et de l’Ourthe, un concours international d’architecture est lancé. L’Anversois Josef  Smolderen l’emporte avec un projet d’élever une tour de 75 mètres de haut sur la colline de Cointe dont le sous-sol est truffé de galeries d’anciennes exploitations minières.

      Entamés en 1928, les travaux ne s’achèvent que 10 ans plus tard, financés par souscription publique des divers pays qui se sont alliés à la Belgique afin de vaincre l’envahisseur germanique. Moderniste, l’architecte Josef  Smolderen a doté Liège d’un monument Art Déco visible de loin sur lequel il a prévu d’installer un phare. En mai 1944, lors des bombardements préparatoires à la Libération, la tour a été atteinte à la base. Une première restauration a été suivie d’une deuxième inauguration royale en 1968.

     Une rénovation s’est imposée en vue de la commémoration de 14-18. Les travaux, financés pour  partie par la Loterie nationale, ont été confiés par la Régie des Bâtiments à une entreprise familiale de Tournai Monument Hainaut  spécialisée dans la restauration du patrimoine.

     Une TPE (Très Petite Entreprise) liégeoise – ANDRĀS – a pris en charge les 24 lampadaires Art déco imaginé par Smolderen. 24. C’est beaucoup dire car dix n’existaient plus et quant aux quatorze, ils se trouvent en piteux état. Comme le dit Andrās Heine – fils du fondateur de  la TPE en 1934, le Hongrois Sāndor (1) – : la restauration demande le talent d’un maître-artisan. En effet, restaurer n’est pas réparer. C’est remettre en état un objet d’art tel qu’il a été conçu tout en respectant les normes techniques actuelles. C’est recréer ce qui a été détruit ou créer ce qui aurait pu exister, tout en répondant aux normes sévères de sécurité. Dix lampadaires ont donc été reconstruits à l’identique, les autres remis à neuf. Outre les lampadaires du Mémorial Interallié, les invités officiels du 4 août tels William et Kate verront,au déjeuner offert au Palais provincial, des lustres restaurés par cette même TPE liégeoise.

      Andrās s’est spécialisé dans les pièces en  bronze et laiton coulé. Il propose des créations uniques et numérotées, classiques ou contemporaines. Joaillier de la lumière, il perpétue un métier artisanal et un savoir-faire vieux de plusieurs siècles.

      Dans les années 60 – il apprenait son métier de son père Sāndor -, avec un groupe de copains  (Joseph Ruelens,  Claude Rinné,  Henri Malinovski,  Guy Defawe,   André Baptiste)  Andrās  Heine a dirigé un groupe de rock  Les Chouchous. Ils se sont produits au Golf Drouot, temple parisien de ce type de musique, ont remporté le Prix du concours des orchestres amateurs.  Leur local de répétition ? Le Castel  situé à un jet de pierre du Mémorial Interallié de Cointe !

(1)  À l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, Andrās – seule lustrerie traditionnelle en Wallonie aujourd’hui alors qu’à Liège, il y en avait une trentaine en 1934 – organise les 17 et 18 mai, de 10 à 18h, des journées portes ouverte de son atelier, 77 rue Jacob-Makoy, Liège

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