La commune d’Ans décerne ce samedi 17, le Prix Hubert Goffin

      Le vendredi 28 février 1812,  Ans a connu une terrible catastrophe à la mine de houille du Beaujonc. À 170 mètres de profondeur, 127 mineurs sont  surpris par un coup d’eau. Si 35 parviennent à remonter à  la surface, 92 demeurent  emprisonnés. Au bout de  cinq jours, 70 mineurs emmenés par Hubert Goffin échappent à la mort. 22 de leurs camarades ont péri (cfr Liège 28 du 27/2/2012). 

      Dès le 12 mars 1812, l’Empereur Napoléon décrète Chevalier de la Légion d’Honneur, Hubert Goffin, premier ouvrier français à être promu dans cet ordre prestigieux. Deux ans et demi plus tard – peut-être sur les conseils de sa maîtresse Henriette d’Oultremont, issue d’une famille de haute noblesse liégeoise -, le souverain des Pays-Bas agrandis notamment de l’ex-Principauté de Liège lui accorde le titre de Chevalier du Lion dont la devise est virtus nobilitat (le courage ennoblit).

      La commune d’Ans décide, en 2013, sur proposition de l’Échevin Henri Huygen, d’appeler Prix Hubert Goffin, l’ancien Prix de la citoyenneté et de la solidarité. Ce 17 mai, à 11h dans les salons de l’Administration communale (1), le Prix Hubert Goffin va être remis,  pour leur implication au sein de notre commune, à quatre personnalités.

      Honneur aux dames si l’on peut dire. En effet, il n’y a qu’une femme – madame  Marcelle Peulen – parmi ces personnalités. On est loin de la parité femme/homme. Marcelle Peulen est une bénévole toujours prête à rendre service. Un autre lauréat  – Antonio Izzi – peut être classé dans la même catégorie que Marcelle Peulen. Son bénévolat s’est porté sur une personne handicapée de la commune pour  laquelle Antonio Izzi a toujours été disponible.

    Les deux autres lauréats du Prix Hubert Goffin – Claude Raucy et Joseph Deleuse – ont en commun d’avoir été enseignant et d’être écrivain. Le Gaumais Claude Raucy confesse : je déteste écrire. Être seul dans un bureau face à un ordinateur plutôt con, quelle horreur ! Alors, pourquoi continuer ? Pour le plaisir d’avoir des lecteurs. Et de les rencontrer ! Et des lecteurs, il en a à profusion tant il excelle en roman (dont  L’auberge de l’Antoinette – Prix Baron de Thysebaert 1990), poésie (dont Maraudes – Prix Nicole Houssa), théâtre (dont une Le doigt tendu a été jouée en Avignon en 2008),  essais, chansons, nouvelles, etc.  Claude Raucy a publié Hubert Goffin, le chevalier de la mine. Le secrétaire perpétuel de l’Académie Royale Luxembourgeoise a quitté l’enseignement  en 1997, certes pour écrire davantage mais surtout parce que  les femmes politiques en charge de la culture (?), particulièrement une certaine L.O., l’ont fait avec dégoût fuir un monde de médiocres et de démagogues.

      L’écriture, la marche sont les dadas du quatrième lauréat du Prix Hubert Goffin Joseph Deleuse qui a la bosse des mathématiques. Il l’a enseignée durant quarante ans au collège épiscopal Saint-Barthélemy de Liège à des mômes. Ceux-ci devenus adultes se révèlent, par exemple, ministres tels Thierry Detienne, Jean-Claude Marcourt, champion du monde de tennis de table tel Jean-Michel Saive, artistes tels Alain De Clerck, Pierre Theunis,  professeurs d’Université tels Marcel Crahay, Georges Hübner , Bernard Thiry, Robert Halleux ou encore auteur tel  René Swennen. Enseignant,  Joseph Deleuse est aussi conférencier attaché au Services des Affaires Culturelles de la Province de Liège. Sujets préférés, l’eau et  le vin. Retraité, il publie Le vallon de la Légia, L’Eau Roland et ses Fontaines, Le vin en Belgique, hier et aujourd’hui. Il y met en valeur les Coteaux de la Légia exploités par la Confrérie des Vignobles d’Ans et Environs (COVAE) www.covae.be

(1)   Esplanade de l’Hôtel communal, 1 – 4430 ANS

 Ci-dessous, signature de Hubert Goffin conservée au Musée national de la Légion d’honneur et des Ordres de Chevalerie – 2 rue de la Légion d’honneur Paris 7ème.

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