Traditionnellement l’émission noms de dieux a été diffusée le dimanche. À présent, elle sera à l’antenne le mardi. L’horaire n’est pas modifié. Noms de dieux est réservée en primeur aux couche-tard. Il en a été ainsi pour les 185 premières émissions. Il en est de même pour la 186ème avec la poétesse Lydie Dattas, invitée d’Edmond Blattchen (1).
Lydie Dattas a vécu sa prime enfance sous le buffet d’orgue de Notre-Dame de Paris dont son papa maîtrise le clavier. Ensuite, l’ensemble de sa famille – papa, maman (comédienne), ses deux frères et Lydie – s’en va vivre à Londres. Les enfants Dattas étaient des prodiges, comme les assiettes de Bernard Palissy. Pour nous avoir, nos parents avaient jeté tous leurs biens dans les flammes rougeoyantes de leur amour. Terrifiés par les papiers administratifs, ils préféraient perdre de l’argent que remplir un formulaire. Leur goût exquis nous épargnait l’enfer des jouets, nous transmettant toute l’excellence des siècles écrit Lydie qui a suivi les cours au Lycée Français.
Premiers poèmes dès l’adolescence. Par la suite, les commentaires des milieux littéraires sont de plus en plus enthousiastes. Ainsi, Pierre Assouline (auteur notamment d’une biographie de Georges Simenon et de l’Autodictionnaire Simenon) analyse La Foudre – paru au lendemain du divorce de Lydia – en ces termes : Un vrai choc que cette suite de brefs chapitres sans titre, deux pages à peine chacun, mais si puissamment tressés, où les phrases sont nouées entre elles avec une telle intensité, que l’on ralentit la lecture pour retarder l’instant de la fin.
En épousant le trapéziste Alexandre Bouglione, elle entre dans la grande famille du cirque et des gitans. Son symbole à noms de dieux ? Une griffe de tigre en pendentif. En 1994, elle fonde avec son mari, le cirque Lydie Bouglione devenu par la suite le cirque Romanès. Elle et Alexandre ont eu comme voisin et ami l’excrémentiel Jean Genet. Ne partageant point l’opinion de François Mauriac, elle publie en 2006, chez Gallimard, La chaste vie de Jean Genet.
Poétesse, Lydia Dattas confie au dernier chapitre de noms de dieux, le pari. En substance, elle déclare : Les « grandes âmes, les « voyants » (Rûmi, Rimbaud) peuvent nous aider à trouver la lumière, parce que l’intuition des poètes et des créateurs est plus utile que la raison des scientifiques.
Des propos qui rappellent ceux de Saint-John Perse, récipiendaire du Prix Nobel de Littérature en 1960.
1) En TV, mardi 25 février sur La Deux de la RTBFbe vers 22h50 – Rediffusion dans la boucle de nuit, sur La Deux, du jeudi 27 au vendredi 28 février, sur La Deux vers minuit trente-cinq.
Sur le Net, rubrique Revoir, durant une semaine à partir du mercredi 26 février.