À l’initiative de son Président Nagy Sabbagh, le Centre Culturel Arabe en Pays de Liège a invité, début novembre, Wagdi Sabète, Docteur d’État en droit public de l’Université du Caire. Wagdi Sabète donne cours également aux Universités de Bordeaux IV et de La Rochelle. Le sujet de cette conférence-débat en la salle Godefroid Kurth de l’ULg, les difficultés de transition constitutionnelle en Égypte ; les raisons et les défis. Cette conférence-débat a été chahutée et le mot est très modéré. Trop modéré pour être proche de la vérité.
Dans la dernière livraison de Al-Ahram Hebdo, sous le titre Les méthodes de désinformation des Frères en Europe, Wagdi Sabète revient sur l’épisode liégeois.
Qu’il s’agisse de Alaa El-Aswany (auteur de L’immeuble Yacoubian, proche des intellectuels de gauche) ou de Ghada Al-Wakil (romancière, auteure notamment de La ronde des prétendants paru en 2012), tous deux ont été empêchés de parler après les 10 premières minutes de leur intervention. Dans mon cas, à l’Université de Liège, malgré une tentative pour m’interrompre, j’ai pu finir ma conférence et donner la parole au public. Les Frères, me semble-t-il, sont venus pour empêcher le débat avec le public et faire leur spectacle en hurlant : « Morsi président ! A bas les militaires ! ».
Wagdi Sabète dénonce les manœuvres de ses chahuteurs. Les frères musulmans, implantés dans les pays européens, ont adopté un plan de sabotage de toutes les conférences données par des Egyptiens dans des villes européennes. Quels que soient le thème et le sujet de la conférence, elle est interrompue par des cris et des hurlements. Certains sont payés pour cela. L’objectif est de s’opposer au soi-disant coup d’Etat (dont la notion est largement reprise dans les médias européens) et de discréditer leurs adversaires politiques. Leur méthode consiste à empêcher, par leurs braillements, l’exposé de l’idée selon laquelle les Egyptiens eux-mêmes ont réclamé le départ de Morsi, et donc que le renversement ne provient pas seulement de la volonté de l’armée. Les Egyptiens en Europe restent partagés : coup d’Etat militaire ou deuxième vague de révolution ?
En conclusion de son article, le professeur Wagdi Sabète estime que ces spectacles lamentables vont continuer contre toutes interventions culturelles ou politiques faites par des Egyptiens qui n’appartiennent pas à leur bord ou à leur esprit sectaire. A dire vrai, un océan d’eau de Javel ne suffirait pas à nettoyer la conscience de ces activistes furieux et saboteurs qui interdisent aux autres le droit à l’information, à la réflexion et au savoir ! Ils veulent imposer leur mensonge et leur vision étriquée en Europe. Attention ! Danger ! Ils ne savent pas que le monde entier ne fonctionne pas, comme eux, au sifflet, et que les gens n’obéissent pas au doigt et à l’oeil.