Notre consœur Isabelle Philippon a écrit au sujet de François Perin : ses raisonnements sont comme des bonbons acidulés : ils piquent mais font follement plaisir. François Perin est unique, irremplaçable. D’aucuns le considèrent comme le seul véritable grand homme d’État que la Wallonie ait eu depuis Jules Destrée – ceci est faire peu de cas d’un certain nombre de personnalités qui marquent, ont marqué la vie de la Wallonie – ou comme un visionnaire avec une conscience, une intelligence et un courage exemplaires.
Ce jeudi 10 octobre, dès 21h05 sur la Trois de la RTBFbe, la programmation est consacrée à François Perin, décédé le 26 septembre, la veille de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Joyeuse Entrée de Filip dans le fief de son principal ennemi (© Sud-Presse).
La soirée commence par la rediffusion d’une émission de la série Artisan de l’Histoire présentée le mardi 30 janvier 1996 par les journalistes Willy Estersohn et Philippe Delporte. François Perin raconte, entre autres réflexions, comment il a été amené à chauffer la salle de militants du Mouvement Populaire Wallon en leur racontant les prophéties du Roi Farouk en 2000, il n’y aura plus que cinq rois, le roi de pique … la salle tout entière éclate de rire. André Renard n’apprécie guère non qu’il soit monarchiste mais il entend rester le seul patron. François Perin a son franc-parler.
Le 26 mars 1980, en pleine séance, il démissionne de son mandat de sénateur car il estime ne pouvoir rester représentant d’un État auquel il ne croit plus et d’une nation qui n’existe plus. La Belgique est malade (…)du nationalisme flamand (…) de la particratie et (…) des groupes syndicaux de toutes natures. En démissionnant volontairement en pleine séance, François Perin a fait le même geste qu’Alexandre Gendebien qui le 19 mars 1839, à la Chambre, démissionne en déclarant : non, cinq cent mille fois non pour cinq cent mille Belges que vous sacrifiez à la peur. Ni Gendebien, ni Perin n’ont perçu une indemnité de sortie.
François Perin sur le plateau de noms de dieux.
La deuxième partie de la soirée commence à 22h10 par la rediffusion de l’émission 50 de noms de dieux d’Edmond Blattchen. Pour celui-ci, François Perin était un libre penseur unique en son genre, anticonformiste obstiné, verbomoteur impénitent, François Perin était un passionné de spiritualité. Il renvoyait dos à dos les matérialistes obtus et les dévots dogmatiques. Les sagesses orientales l’attiraient beaucoup, mais s’intéressait aussi à certaines expériences mystiques chrétiennes. Néanmoins, son maître absolu fut sans conteste Épicure. À noms de dieux, François Perin fut fidèle à lui-même : vif, excessif, sincère, sarcastique, déroutant et malicieux. Et Blattchen d’envoyer au dodo les intolérants de tous bords en les priant de s’abstenir !