Avertissement…Le Festival de Théâtre de Spa : « Royal » certes…..mais menacé sûrement !

NOTE PRELIMINAIRE

Cet article consacré au 54ème Festival Royal de  Théâtre de Spa est rédigé par notre collaborateur Jean-Marie Roberti. Il le dédie à la mémoire de  Robert Maréchal, fondateur en 1958 du Festival international du Jeune Théâtre de Liège; disparu dans un injuste oubli le 24 avril dernier

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       A Spa, en 12 jours, du 9 au 2O Août 2013, lors du 54ème Festival Royal de  Théâtre, 19 compagnies donneront en 6 lieux 45 représentations  de 19 spectacles dont 6 créations.

Tout va donc très bien Madame la Marquise et le site internet http://www.festivaldespa.be  ne le démentira pas. Vous y trouverez d’aimables propos d’accueil et dix neuf présentations  des contenus et des artistes de chacun des dix neuf spectacles ce qui m’incite à vous y renvoyer .

       Je me contenterai de me réjouir du retour à Spa des Baladins du Miroir, a fortiori dans une œuvre de la qualité de « La Bonne Âme de Se-Tchouan » de Bertold Brecht.

       Par contre, je déplorerai l’impertinent succès croissant de feu l’ironiste Pierre Desproges  qui contraindra Dominique Rongvaux à représenter à bureaux fermés « Vivons heureux en attendant la mort ». Etre complet c’est être « plein» et dans des lieux publics ce n’est pas tolérable ce à quoi on me répond que le Radisson Palace est un lieu privé…

       Enfin, bicentenaire d’André-Ernest-Modeste Grétry oblige, le dramaturge Armand Delcampe mettra en scène une dizaine de musiciens et une demi-douzaine de comédiens-chanteurs dans un opéra dont le titre « L’Amant jaloux » n’est peut-être pas seul à avoir été amputé (de sa seconde partie «..ou les fausses apparences »). Il arrive en effet  à Armand Delcampe d’élaguer ce qui nuit au rythme et pour le public actuel à sa compréhension. Mais avouons que, comme beaucoup de Liégeois, ce que nous retenons d’un compositeur né chez nous germanique et décédé français dans l’ancienne propriété de Jean-Jacques Rousseau, ce n’est que le titre et l’air du quatuor vocal extrait de son opéra « Lucile », quatuor intitulé « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? »

       Le site internet vous incitera à acquérir un « pass » pour trois des spectacles spadois (pour les adultes à 60 €) un pass à Spa devenant un SPASS…  Et ce site vous donnera  les coordonnées des délégués du Festival : à Liège nos amis Françoise et André Bisschops (Tél : 04 343 31 91). Enfin il communique les « plus du Festival » stages et lectures dont celle par Cécile Van Snick, Armand Delcampe et d’autres comédiens de la dernière pièce de Jean Louvet: « Une Soirée ordinaire »

       Mais le site internet du Festival oublie dix lignes que l’on trouve en bas de la deuxième colonne de la page 13  de la Brochure 2013 entre le titre « AVERTISSEMENT… » et la signature : « Que vive le FESTIVAL ! Armand Delcampe ».

      Dès lors, reproduisons  ces dix lignes qui ne nous paraissent pas les moins importantes :

« Quand on m’a demandé de reprendre ce Festival,  il y a 15 ans, je l’ai fait car j’ai toujours défendu, aimé et pratiqué le théâtre populaire. L’absence d’indexation des moyens dans une entreprise où  les charges augmentent année après année et  dont 50% sont des salaires  indexés nous oblige à accroître nos recettes propres en haussant  le prix des places. (…)    Je compte sur votre patience et votre fidélité mais cet état de fait ne peut durer. La qualité des programmes et du personnel doit être sauvegardée. Le Festival de Spa me paraît à l’heure actuelle menacé. « Royal » certes… mais menacé sûrement ! Soyez assurés de notre fidélité à nos valeurs intangibles et de notre profonde estime.» Le message de celui qui depuis trois lustres est l’âme de ce Festival se passe de commentaire.  

       Contentons nous de rappeler deux chiffres exemplatifs de subventions 2012 par  la Fédération  Wallonie-Bruxelles :  255.910 € pour le Festival de théâtre de Spa et 597.566 € pour l’élitiste « KunstenFESTIVALdesArts »  à Brussel-Bruxelles déjà très largement financé  non seulement par la Flandre et sa capitale  mais aussi par l’Union européenne.

       Quand donc au Parlement de cette Fédération (au sein de laquelle la Wallonie n’a pas du tout sa part dans les budgets consacrés à l’art dramatique) un membre de la majorité wallonne de cette Assemblée expliquera-t-il à la ministre anderlechtoise en charge de ces dossiers la nécessité d’inverser les sommes prévues pour ces deux Festivals ?

       Un amendement voté en ce sens démontrerait la volonté des Wallons d’être équitablement traités ce qu’ils ne sont sûrement pas vu l’impact  essentiellement bruxellois des institutions culturelles restées fédérales.

Dans cette attente , en 2013, Spa vous accueillera pendant douze jours dès vendredi en huit.

                                     Jean-Marie Roberti