Le lancement officiel de la Silver economy par les ministres Arnaud Montebourg et Michèle Delaunay le mercredi 24 avril 2013 a, peut-être, été la goutte d’eau faisant déborder le vase censé assurer, en France, la diffusion de la langue française. En effet, le jeudi 25 avril 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a adressé à ses 37 ministres et ministres délégué(e)s la circulaire N°5652/SG dont l’objet est relatif à l’emploi de la langue française.
En préambule, le Premier ministre fait un petit rappel historique allant de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 à l’inscription en 1992 dans la Constitution de la disposition proclamant la langue de la République est le français. La circulaire primo-ministérielle se veut un rappel d’un certain nombre de principes républicains touchant à la fonction première de l’usage du français par l’administration, qui est de contribuer à la cohésion de notre pays autour d’une langue partagée.
La langue française est un droit dont nos concitoyens tirent parti dans la vie quotidienne. Ce droit participe de notre démocratie dans la mesure où il garantit un égal accès à l’information et au savoir. Parce qu’il est dépositaire de notre pacte social, l’État a une responsabilité particulière dans la promotion et l’application de ce droit. Jean-Marc Ayrault veut mettre la langue française au cœur de la politique de modernisation de l’État. Il entend également faire de langue française un outil d’ouverture au monde. À quoi bon défendre ou promouvoir le français hors de nos frontières sans en favoriser l’usage dans notre pays lui-même, à commencer par l’ensemble des représentants de l’État.
La circulaire relative à l’emploi de la langue française est un document de trois pages (1). Il s’articule en quatre points.
Le premier stipule ; le cadre législatif et réglementaire en faveur du français engage l’ensemble du Gouvernement. Le Premier ministre invite ses ministres et ministres délégué(e)s à veiller au respect des textes qui encadrent l’emploi de notre langue dans la société. Ne pas le faire équivaut à fragiliser notre tissus social.
Le deuxième considère ; organiser la dimension linguistique de l’action publique contribue à sa modernisation. La langue française exprime les réalités contemporaines et les innovations qui voient le jour. En l’employant systématiquement vos administrations contribuent à l’épanouissement de la relation de confiance entre la langue et le citoyen.
Le troisième énonce ; quelques principes simples doivent régir l’emploi du français en situation de communication internationale. Lorsque l’interprétation est disponible, il convient aux agents de l’État de s’exprimer systématiquement en français. Et lorsque le statut de notre langue le permet, il leur faut exiger cette interprétation, afin d’avoir l’assurance d’être compris.
Le quatrième constate ; l’interprétation et la traduction favorisent la circulation des idées et des savoirs. Pourquoi ? Réponse de Jean-Marc Ayrault ; je vous demande de veiller à la mise en place d’une interprétation, car celle-ci garantit la pertinence et la profondeur des échanges.
En conclusion, le Premier ministre expose la raison d’être de sa circulaire ; j’attends de chacun d’entre vous un engagement personnel dans la mise en œuvre de ces principes républicains et de bonne gouvernance.
(1) L’intégralité du document est disponible sur le site DLF- Bruxelles Diversité linguistique et langue française – www.langue-francaise.org/Bruxelles/Bruxelles_entree.php