Dans la publication du Dernier Carré, organe des retraités de l’ancien Centre de production de la RTBF-Liège, Jacques Charlier analyse la planète Papa. Dans cet article, Jacques Charlier note que la face cachée de Michel Daerden est d’une rare complexité. Son principal secret, il l’a emporté avec lui car il était incapable de le définir.
Ni son origine sociale, ni son idéal de revanche, ni son désir d’être aimé ne peuvent tout expliquer. Sa timidité maladive, son accent, sa lenteur gestuelle, sa coupe de cheveux improbable, sa carrure vestimentaire révèlent son origine sociale (…) Son intelligence psychologique lui a dicté de ne pas seulement les accepter, mais de les accentuer de façon outrancière, jusqu’à la caricature délibérée, au grand dam des barons du parti.
Michel Daerden a été d’une parfaite et impeccable anti modernité. Son image rétro et son vocabulaire en faisaient la parfaite reproduction du militant éclairé des années soixante. Son dernier slogan d’un simplisme ravageur Tout le monde aime Papa ! est sorti de son imagination. Ce message à sa gloire l’a conforté définitivement auprès d’une jeunesse sourde au rabâchage électoral habituel. Quant aux adultes, leur adhésion s’appuie sur sa réputation de matheux besogneux et infatigable. Conclusion de l’article, Michel Daerden a été un redoutable publicitaire instinctif, une machine de guerre médiatique d’une redoutable efficacité.