Fin de la semaine dernière, à San Diego (Californie) s’est tenue la réunion annuelle de l’Association américaine d’économie. Notre confrère Éric Desrosiers du quotidien montréalais Le Devoir y relate l’intervention de l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, une vraie bombe. Selon Olivier Blanchard, les experts prévisionnistes ont systématiquement sous-estimé l’impact économique des politiques d’austérité prescrites aux pays aux prises avec une crise de leur dette souveraine. Résultat : les dommages économiques à court terme infligés par les compressions de dépenses et les hausses de revenus des gouvernements ont été, durant les jours les plus sombres de la crise, deux, sinon trois fois plus sévères qu’on l’avait prévu.
Lors de la discussion qui a suivi, l’ancien Premier ministre du Québec Bernard Landry – actuellement professeur d’économie internationale à l’UQAM notamment – a déclaré quand admettra-t-on que l’économie n’est pas une science exacte ? Qu’on y jongle avec beaucoup trop de variables pour tenir ses conclusions pour des certitudes et que, par conséquent, les gouvernements devraient toujours faire preuve d’autant de pragmatisme et de prudence que possible.
Il a invité les gouvernements et les grandes organisations internationales à agir de façon plus réfléchie et responsable. Bernard Landry a, par ailleurs, invité les populations à prendre conscience que le temps du populisme est fini. Et d’ajouter les populations doivent se comporter de façon démocratique sérieuse. L’exemple de la Grèce est extraordinaire. Le gouvernement faisait plaisir à tout le monde, mais qui souffre aujourd’hui ? Pas les riches armateurs grecs. Le peuple peut devenir son propre ennemi dans ce laxisme. Je crois que des leçons seront apprises.