Le Liban est un pays merveilleux. Cependant, il arrive de temps à autre que les hommes politiques au lieu de régler leurs différences par le dialogue, l’arme des forts, lui préfèrent des manières plus brutales telle la voiture piégée. Du coup, la titrologie des médias s’emballe au point que le monde entier oublie combien le Liban est un pays merveilleux.
Le vendredi 19 octobre, à 15h, rue Ibrahim el Monzour, dans le secteur Sassine, à Achrafieh, quartier de Beyrouth, une voiture piégée explose au passage de la voiture du chef de la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), Wassim el-Hassan. Dans ce quartier résidentiel abritant notamment deux librairies Antoine, un hôtel Sofitel, le siège des bureaux de l’Union Européenne au Liban, c’est aussitôt la désolation. Huit tués dont Wassim el-Hassan et son chauffeur Ahmad Mahmoud Sahyouni, une centaine de blessés sans compter les dégâts matériels. Un deuil national de trois jours est décrété.
Notre confrère Issa Goraieb dans son éditorial Requiem pour un superflic paru dans L’Orient-Le Jour écrit : par sa vigilance et son efficacité à la tête des renseignements des Forces de sécurité intérieure, Wissam el Hassan était sans conteste le fonctionnaire le plus précieux, le plus indispensable, dans un Liban en proie, depuis des années, aux atteintes du terrorisme politique.
Mais qui est responsable de l’attentat ? Pour le général Michel Naim Aoun – 80 ans aux prochaines prunes – chef du Courant patriotique libre, un parti membre du gouvernement de coalition de Najib Mikati, la réponse est simple et claire : Hassan est responsable de notre sécurité, de la sécurité de toutes les parties et de sa sécurité personnelle. Il est responsable de son assassinat car il n’a pas pris les mesures nécessaires pour préserver sa sécurité !