Les temps sont durs …

       Obscène, c’est le terme employé par le politologue Jaime A. Regalado, professeur émérite de sciences politiques à la California State University. Depuis 35 ans, il examine l’évolution des dépenses des candidats à l’élection présidentielle américaine et des candidats au Congrès. Notre confrère Nicolas Bérubé du quotidien montréalais La Presse rapporte les propos  de Jaime A. Regalado : L’argent a toujours joué un rôle dans la politique américaine. Cela dit, on assiste aujourd’hui à une situation où les sommes sont démesurées. Ce n’est pas beau à voir.

       Quatre milliards 525 millions d’euros ont été dépensés pour ces campagnes électorales. Aussi bien Obama que Romney ont recueilli plus d’un milliard de dollars pour se faire élire, un chiffre jamais atteint. L’origine de cet argent ? Plus de 325 millions d’euros en provenance des petits donateurs ont gonflé la cagnotte d’Obama. Celle de Romney n’a recueilli qu’un peu plus de 130 millions à la source des petits donateurs, nom donné à ceux qui versent au maximum 156 € 01 dans les caisses de leur candidat préféré. L’avantage d’avoir nombre de petits donateurs est que le candidat peut consacrer son temps à la campagne tandis que l’autre est obligé d’organiser des rencontres avec des souscripteurs qui, par définition, sont déjà ralliés à sa cause.

       Un arrêt de la Cour Suprême de 2010 permet de verser des sommes illimitées aux Super Political action committee (super PAC), des groupes qui appuient un candidat, sans faire partie de son organisation politique officielle. En dépit de la morosité qui règne à Las Vegas, Romney a obtenu de Sheldon Adelson une coquette somme avoisinant les cinquante cinq millions d’Euros, à peine une obole pour ce magnat du jeu dont la fortune dépasse les quinze milliards d’euros. A-t’il misé sur le bon cheval ou sur un infect canasson ? Résultat de la course dans la soirée du 6 novembre correspondant à une heure matinale chez nous, le 7.