De tous les hommages rendus à Michel Daerden, nous retiendrons celui du Grand Liège dont le président est Jean-Maurice Dehousse. Celui-ci évoque tout d’abord comment il l’a connu : C’est par Robert GILLON, à l’époque Président de la Régionale F.G.T.B. de Liège-Huy- Waremme que j’ai été amené à connaître Michel DAERDEN. L’Exécutif Régional Wallon, que je présidais en 1982-1985 en assumant les responsabilités économiques, s’était attaché à réduire le poids excessif que représentaient pour la Région Wallonne les entreprises déséquilibrées que la presse avait baptisées les « canards boiteux ». Cette action impliquait de multiples autopsies d’entreprises quand il ne s’agissait pas d’opérations sur le vif. C’est à cette occasion que GILLON me recommanda le jeune réviseur d’entreprises qu’était alors Michel DAERDEN. L’Exécutif Régional eut à de multiples reprises recours à ses services, et s’en trouva bien. Les analyses de Michel DAERDEN étaient non seulement brillantes mais pertinentes et ouvraient fréquemment la voie à des solutions constructives.
Le deuxième point traite de la lutte fratricide qui a régné un temps au sein de la Fédération Liègeoise du PS. Dix ans ou presque plus tard, Michel DAERDEN, devenu député, remplit à la demande de Philippe BUSQUIN, Président national du Parti Socialiste, une mission difficile et périlleuse : organiser la paix au sein de la Fédération liégeoise, déchirée entre le « groupe de Flémalle » et le« groupe Perron ». C’est l’époque où le journal satirique Pan sous la plume d’Yves Lacasse parle du Canadair Michel Daerden. Le Canadair a réussi sa mission.
Le président du Grand Liège souligne le rôle qu’a joué le Ministre des Communications Michel Daerden dans le dossier de la liaison Bruxelles-Liège-Cologne par le Train à Grande Vitesse (TGV) menacé de ne pas se concrétiser. C’est Michel DAERDEN qui conçut alors un montage financier particulièrement complexe, montage qui permit la réalisation de la liaison. Il est clair à cet égard que non seulement une volonté politique a joué mais que cette volonté s’est appuyée sur une maîtrise technique de haute qualité. Michel DAERDEN fut alors le véritable bouclier de la gare, comme en atteste le monument qui fut placé dans celle-ci.
Jean-Maurice Dehousse rappelle que Michel Daerden a été à plusieurs reprises l’orateur du Grand Liège. Soit à l’Hôtel de Ville, soit notamment pour y défendre, dans le cadre prestigieux de la salle du Conseil Provincial, sa conception novatrice de la Communauté Urbaine, qui ne se réalisa malheureusement pas.
Présentant à la famille ses condoléances au nom du Grand Liège et au sien, Jean-Maurice Dehousse exprime le vœu que celle-ci puisse trouver un réconfort dans le fait que Michel DAERDEN est mort comme il a vécu et qu’il n’aurait certes pas voulu se voir diminué dans son art de vivre.