« il faut territorialiser ces politiques de croissance » – Rudy Demotte à Rabat

       Rudy Demotte s’est rendu récemment à Rabat pour lancer la saison culturelle marocaine qui se déroulera en Wallonie dès l’automne sous le nom Daba Maroc. Comme le Royaume du Maroc est appelée dans un avenir proche à connaître une régionalisation, nos confrères de L’Économiste (groupe Écomédia –Casablanca – archives depuis 1991 disponibles) ont pris auprès du ministre-président une leçon de régionalisation avancée.

Un extrait de cet entretien mené par Abashi Shamamba : entendons-nous bien : si vous demandez au ministre-président de la Wallonie, s’il est favorable à un modèle de stricte gestion, la réponse est oui. Si vous lui demandez si toute politique macroéconomique se limite au modèle de restrictions budgétaires, la réponse est non. Il faut à la fois jouer sur la maîtrise des dépenses publiques et la capacité de relance de l’économie. C’est la dynamique dans laquelle le Livre Blanc de Jacques Delors avait lancé l’Europe, mais on l’a abandonné en faisant confiance aux vertus du marché, et rien qu’à ces vertus. Or, elles ne sont pas en soi suffisantes, il faut des outils régulateurs pour encadrer le marché. A mon avis, il faut territorialiser ces politiques de croissance. Du premier semestre 1996 au troisième trimestre 2011, les exportations ont progressé à un rythme annuel moyen de 7,8%, c’est la même performance que l’Allemagne et les Pays-Bas et beaucoup mieux que la France. Par contre, le niveau est plus élevé que la Flandre (6,4%) qui garde cependant son avantage historique. En gros, c’est bien mieux que la moyenne des économies du noyau des «Quinze» de l’Union européenne.
Selon un rapport d’IBM, la Wallonie est la plateforme logistique la plus performante en Europe. Le succès de l’aéroport logistique de Liège est tel, qu’il est classé au cinquième rang en Europe pour l’activité fret et dépasse désormais l’aéroport de Brussels National, le plus grand aéroport belge.
Depuis l’an 2000, en Wallonie, 8,5 milliards d’euros d’investissements étrangers qui ont débouché sur 22.000 emplois équivalents temps plein. Malgré la crise, le mouvement se poursuit.