En France, l’extrême droite peut compter sur l’appui de diverses publications. La plus connue est l’hebdomadaire Minute. Un ancien directeur de rédaction de cet organe, Patrick Buisson, à la tête aujourd’hui de Publifact – entreprise de conseil politique – compte dans ses chalands Nicolas Sarkozy, Président de la République.
Dans sa dernière livraison, en date du 18 avril, Minute affiche, à la Une, Marine Le Pen. Le titre est sans équivoque : Premier tour : par raison ou par conviction, le vote utile, c’est le vote Le Pen.
Mais dans les pages intérieures de l’hebdomadaire, le lecteur trouve un très long texte de Bruno Larebière, ancien rédacteur-en-chef de Minute. Le texte est sans équivoque : Si l’on m’avait dit, il y a cinq ans, que je voterais un jour pour Nicolas Sarkozy, je ne l’aurais pas cru. Durant toute la campagne de 2007, dans les colonnes de « Minute », j’ai livré une bataille totale contre lui. ( … ) Je le voyais comme un pur opportuniste qui allait, non seulement amplifier la désagrégation de la France mais aussi, à force de se dire « de droite », discréditer pour des décennies le fait même que l’on puisse se revendiquer « de droite ».
Au premier tour, j’ai voté, sans conviction, par un mélange d’habitude et de fidélité, pour Jean-Marie Le Pen,(…) Au second, je suis resté chez moi, comme à chaque présidentielle, à chaque législative, à chaque cantonale depuis que j’ai le droit de vote – sauf en 2002 bien sûr.
N’ayant pas mis l’ombre d’un espoir dans son élection, (…) je ne suis donc pas un déçu du sarkozysme et le regard que je porte sur son action n’est pas obéré par le sentiment d’avoir été dupé. Tout au contraire, un quinquennat plus tard, je souhaite ardemment sa réélection et je m’apprête à lui apporter mon suffrage dès le premier tour.
Que va faire le lecteur de Minute ? Réponse en fin de journée.
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Résultat des courses à la grosse louche vers 20h ; sur 10 lecteurs de Minute, 6 préfèrent Sarkozy et 4 restent fidèles à Le Pen.