Le Centre culturel d’Auderghem s’est imposé comme lieu du premier Congrès des Fédéralistes démocrates francophones (FDF) depuis que les instances dirigeantes du parti ont dû prendre la responsabilité d’affirmer la pleine autonomie du parti pour qu’il puisse regarder l’avenir en face comme l’a rappelé le Président Olivier Maingain. Non seulement le décor est amarante mais l’assistance est aussi dense qu’au temps de la Madeleine. Il est vrai que les circonstances politiques que nous vivons sont comparables à celles qui ont justifié la création du FDF. Nous aurions profondément trahi notre engagement politique fondamental en acceptant l’évolution institutionnelle actuellement négociée, annonciatrice de lourdes menaces pour Bruxelles et la Wallonie et destructrice de l’Etat fédéral.
De plus, le Centre culturel d’Auderghem est équipé d’une boucle d’induction dans l’auditorium, qui permet à toutes les personnes malentendantes de bénéficier d’une audition parfaite. Parfois, mais ailleurs, il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et plus encore comprendre…
Premier des six orateurs, Didier Gosuin, Député-Bourgmestre d’Auderghem dans un discours témoignant d’une réelle perspective historique s’insurge contre la qualification extrémiste attribuée au FDF par certains journalistes et politologues ; Respecter les droits des gens, ce n’est pas être extrémiste. Défendre la démocratie et la solidarité intrafédérale ce n’est pas être extrémiste. Respecter la parole donnée aux électeurs, ce n’est certainement pas être extrémiste (…) les trois premières communes bruxelloises qui ont développé, à Bruxelles, des programmes d’immersion linguistique en néerlandais dans les écoles communales, sont toutes FDF. Alors j’ai envie de dire à ces « observateurs » de la vie politique : ça suffit. Ça suffit de nous stigmatiser parce que nous exprimons une opinion différente de la pensée unique, de cette soupe idéologique PS-CDH-Ecolo-MR qui contient aujourd’hui tellement d’ingrédients qu’elle n’a plus aucun goût… si ce n’est le goût amer du renoncement
Autre extrait du discours de Didier Gosuin : Le 10 septembre dernier, Guy Spitaels, qui n’est certainement pas un ami des FDF, déclarait dans le Soir : « il n’y aura aucune solution dans le fait de céder toujours. Vous achetez l’armistice pour 18 mois… ». Je suis autant frappé par la cécité de nos dirigeants lorsqu’ils exercent les plus hautes fonctions que par leur clairvoyance lorsqu’ils s’éloignent de la vie politique active. C’est comme si dans les partis traditionnels, la clairvoyance ne pouvait naître que sur le terreau des erreurs cumulées. Et Guy Spitaels est tout sauf une exception. Et de citer Jean Duvieusart, cet ancien Premier Ministre PSC ou cet ancien Vice-Premier Ministre Socialiste du Gouvernement Lefèvre – le gouvernement auteur des terribles lois linguistiques de 62 – prit la plume dans le Soir et publia, le 16 octobre 1971, un article célèbre intitulé « Les yeux qui s’ouvrent ». Cet homme, c’est Paul-Henri Spaak…
Se succèdent ensuite à la tribune Damien Thiery – le bourgmestre non nommé de Linkebeek qui, dimanche 16 octobre, va représenter le FDF à la 35ème Fête du Peuple Fouronnais -, Corinne François, Première Échevine de Drogenbos, Monique Félix, conseillère communale FDF à Sambreville et le Schaerbeekois Bernard Clerfayt, Secrétaire d’Etat à la Modernisation du Service public fédéral Finances, à la Fiscalité environnementale et à la Lutte contre la fraude fiscale, adjoint au Ministre des Finances.
Le discours de clôture de cet important Congrès revient au Président Maingain. Extraits ; Les négociateurs francophones ont commis une double faute en acceptant les conditions de la négociation telles qu’exigées par les partis flamands. Une faute politique car ils ont accepté que la formation du gouvernement belge soit rendue impossible aussi longtemps que les partis flamands n’obtenaient pas satisfaction sur leur cahier de revendications institutionnelles. Cette prise en otage du gouvernement belge pourra être réitérée après chaque élection législative dès lors que les partis flamands estimeront que toutes affaires cessantes, ils doivent forcer de nouvelles avancées vers une plus grande autonomie de la Flandre.(…)
La faute morale est encore plus pénible car plus révoltante. Pour tenter de gagner du temps face à la montée du confédéralisme, cette antichambre du séparatisme, – et les plus optimistes annoncent tout au plus dix ans de répit, – les négociateurs francophones ont accepté l’injustice. Ils se sont résignés à abandonner définitivement en Flandre les 150.000 Francophones de la périphérie qui seront bien démunis pour faire face aux nouvelles mesures discriminatoires des autorités flamandes. Ils se sont résignés à ne plus exiger pour ces 150.000 Francophones la protection qu’offre la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales. Ils se sont résignés à la confirmation du carcan qui enferme Bruxelles en Flandre et qui prive la région centrale du pays de l’indispensable lien territorial avec la Wallonie. Ils se sont résignés à ne pas exiger sur-le-champ le respect de la démocratie dans trois communes dont les bourgmestres ne sont toujours pas nommés. Ils se sont résignés à ne pas donner à Bruxelles un véritable statut de région à part entière. En somme, ils se sont résignés à ne pas respecter les engagements qu’ils avaient pris devant les électeurs de la manière la plus solennelle, tant en 2007 qu’en 2010.