La nuit dernière est décédé (1) Hubert Radermacher trésorier général de Radio-)Télévision Culture. Nous l’avons bien connu mais nous laissons un autre ami d’Hubert le soin d’évoquer sa mémoire :
« Il y a certes sa vie professionnelle dont l’essentiel fut son rôle au centre de production radio-T.V. de la RTBF à Liège comme monteur, comme producteur. Mais avant cela, il y avait l’intellectuel doté d’une formation marxiste qui n’avait rien de superficiel. Il anima place des Carmes la librairie Romain Rolland où pendant la Table Ronde qui devait conduire à l’indépendance du Congo, je vis entrer (accompagné de l’avocat liégeois et ancien ministre communiste Jean Terfve ami de l’idéologue soviétique Souslov) le futur éphémère Premier Ministre congolais Patrice Lumumba entouré de collaborateurs Jean Terfve se faisant un plaisir de leur offrir des oeuvres de Marx, de Lénine ou de Pierre Joye (au sujet par exemple des trusts au Congo belge et par ailleurs de ces mêmes trusts et autres holdings dans les media de notre Royaume). Le futur chef de la sûreté congolaise Victor Nendaka voulut participer à la conversation entre Jean Terfve, Hubert Radermacher et Patrice Lumumba sans y être invité par celui-ci. Il s’interrompit aussitôt et n’émit pas la moindre plainte quand Lumumba lui écrasa son cigare sur le dos de la main… La notion du chef unique n’était manifestement pas remise en cause par ceux qui se voulaient pourtant progressistes…
Hubert, esprit fin et cultivé, dont la bibliothèque recelait de multiples volumes de la Pléiade, amoureux non seulement de la future inspectrice de l’enseignement communal liégeois, Simone Micheroux, mais aussi de l’art de la pèche se lia sans doute pour cette dernière raison d’amitié avec Edouard Close. Et Hubert se retrouva sur les rives du Hoyoux non seulement avec Edouard mais aussi avec les frères Baum qui avaient édifié leur fortune grâce aux jack-pots, ces bandits manchots, puis au Tiercé franco-belge finalement revendu à un prix très élevé.
Cette complicité avec Edouard Close, ancien secrétaire d’Etat à l’Economie régionale wallonne puis Ministre de l’Intérieur de son ancien patron aux Mutualités socialistes Edmond Leburton alors Premier Ministre puis ensuite, déjà à la fois Bourgmestre de la Ville de Liège et Président de la Fédération Liégeoise du P.S.B. conduisit Hubert à se mettre en congé à la RTBF pour devenir en suite des grands serviteurs de l’intendance des sociaux démocrates liégeois Louis Donnay et Marguerite Remy, Secrétaire fédéral de la Fédération liégeoise du P.S.B.
Cela signifiait devenir le gestionnaire permanent. Hubert Radermacher devint aussi le Président de l’Union Socialiste Communale et il dut gérer la campagne électorale liégeoise de 1982. Edouard Close souhaitait rester au pouvoir avec ses amis libéraux Hubert Pirotte et Georges Goldine. Jean-Maurice Dehousse et la gauche du P.S. voulaient une ouverture wallonne et estimaient qu’il n’était pas possible d’être en faveur de Jean Gol à Liège (qui avec une partie du RW avait réussi son O.P.A. sur les libéraux liégeois notamment) et contre Jean Gol et les gouvernements Martens-Gol à Bruxelles.
Aux affiches 16 m² conçues par Jacques Séguéla sur le thème « Liège vivra » illustré par une photo du Bourgmestre donnant la main à une fillette s’opposaient des affiches de même taille mais moins nombreuses conçues par Michel Faway et ses amis de l’USC de Liège et reprenant le thème « Liège vivra » en y ajoutant « sins tot çoula » affiches illustrées d’un dessin représentant Tchantchès jouant aux quilles avec des quilles marquées des sigles des partis libéral et social-chrétien.
Lors des discussions pour élargir la liste socialiste Edouard Close était minimaliste ne voulant pas d’autre sigle que celui du PS tandis que les « dehoussiens » entendaient s’unir avec les militants wallons qui n’avaient pas accepté le choix du centre-droit de Jean Gol et de François Perin. Les cinq négociateurs désignés par le PS étaient l’ancien Bourgmestre Charles Bailly et l’Echevin du budget Gilbert Polet, encouragés par Edouard Close, Roger Dehaybe et Jean-Marie Roberti étant eux des proches de Dehousse. Hubert Radermacher contre l’avis d’Edouard Close n’hésita pas à rejoindre Dehaybe et Roberti ce qui se traduisit par une liste RPSW (R et W signifiant Rassemblement Wallon et le PS central devenant progressistes et socialiste. Henri Mordant, Jean Mottard (qui cofondateur du Théâtre de l’Etuve et de RTC était un ami d’Hubert) Charles Minet, Albert Lonnoy, Marie Caprasse, André Zumkir etc rejoignant la liste RPSW. Mais les dépenses électorales étaient élevées: Séguéla amena Lionel Jospin (belle photo avec lui de Hubert et Irène Pétry) à une « Fête de la Rose » place Saint-Lambert où les chapiteaux coutèrent la peau des fesses.
Suite au déficit des finances de l’Union Socialiste Communale André Cools prit prétexte d’une confusion des comptes entre Union Socialiste Communale de Liège et Fédération socialiste de l’arrondissement de Liège et il imposa Paul Bolland puis lors de l’accès de ce dernier à la députation permanente Maurice Demolin comme secrétaires fédéraux successifs. Et cela conduisit Hubert (attristé car homme de consensus et non de polémiques) à retourner terminer sa carrière à la RTBF où les Wallons sont phagocytés à la sauce Philippot »
(1) Funérailles samedi 8 octobre à 8h30 Centre funéraire Robermont – Visite 15 à 18 h, vendredi 7.
Qui a rédigé cette version de l’histoire ?
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Depuis 1988, on nous raconte des salades.
Quand, un historien va-t-il analyser ces événments ?
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