Lorsque Jules Hoffmann, un des trois nouveaux Prix Nobel de médecine est né le 2 août 1941, à Echternach, le Grand-Duché de Luxembourg fait partie du IIIème Reich allemand. C’est le nouveau statut décrété par Hitler depuis mai 1940. Jules Hoffman est, donc, né Allemand. Son pays libéré en 1944, son enfance est luxembourgeoise. Ensuite l’essentiel de sa carrière se déroule à l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg.
Lorsque ce midi, l’Académie Nobel a annoncé, depuis l’Hôtel de ville de Stockholm, l’attribution du Prix de Médecine à trois chercheurs Bruce Beutler (USA), Ralph Steinmann (Canada) et Jules Hoffman (Grand-Duché de Luxembourg), la presse française a correctement transmis l’information. Mais, au fur et à mesure, que les heures de l’après-midi se sont égrenées, le Nobel grand ducal est devenu le Français, titulaire du Nobel de Médecine 2011.
Il est vrai qu’en 1970, Jules Hoffmann, sur les conseils de Pierre Joly – le professeur français qui l’a fait en entrer au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) – il opte pour la nationalité française perdant automatiquement la nationalité luxembourgeoise. Je ne le regrette pas mais cette décision a été difficile à prendre en raison d’un conflit entre mes intérêts scientifiques et mes sentiments familiaux.