Liège : plus que quelques jours avant la clôture – 28 août – de « La Reliure de fil en aiguille » au Musée d’Ansembourg.

        Dans le splendide immeuble construit peu avant le milieu du 18ème siècle, par le banquier Michel Willems, passé dans le patrimoine de la famille des Comtes d’Ansembourg par héritage, acquis par la Ville de Liège en 1903 et transformé en Musée, l’année de l’Exposition Universelle, est présentée, jusqu’au 28 août, La reliure de fil en aiguille (1).

        Cent trois membres de l’APPAR (Association – de droit français – pour la promotion des Arts de la Reliure) sont présents au Musée d’Ansembourg. Florent Rousseau, président de l’APPAR, précise, à propos du Musée d’Amsembourg,  plus qu’un musée des arts décoratifs, il est représentatif d’une époque et ne demandait qu’à s’ouvrir aux autres arts (…) les reliures vont pouvoir dialoguer avec les œuvres déjà présentes dans le musée : elles vont jouer à jeu égal avec une céramique, un meuble ou un tableau.

       Échevin de la Culture de la Ville de Liège – une des rares cités belges à dispenser encore l’enseignement de la reliure-dorure aux Arts et Métiers (2) –  Jean-Pierre Hupkens écrit : Véritable expression culturelle d’une cité, d’un peuple, d’une époque, la reliure donne aux livres ses lettres de noblesse. Par la stylisation de ses atours, elle le fond et la forme pour s’offrir au regard de tous ceux qui sont épris de beauté.

       Chacune des reliures présentées est originale à base de textile. Elles utilisent toutes les techniques de décoration et toutes techniques. Les diverses reliures proviennent du Canada, de France, d’Espagne et de Belgique. Parmi ces Belges, on retrouve avec plaisir des Liégeoises et des Liégeois dont entre autres Jeanine Stranen, Armand Danze, Rose-Marie Dath, David Cauwe, Marie-Thérèse Vercheval, Ingrid Poolen.

       On ne peut faire une exposition de reliure contemporaine où le textile prédomine, sans parler de l’industrie drapière en Pays de Liège constate Cécile Colon-Coumont, Commissaire adjointe de l’exposition  dans le somptueux catalogue (3). Un premier noyau de cette industrie voit le jour à Verviers sous l’influence probable d’une demande importante de toiles frustes pour le départ des Croisades. Le développement s’effectue dès le 13ème siècle, atteint son apogée au 19ème grâce à l’arrivée en octobre 1799 de l’Anglais William Cockerill engagé par les Verviétois Simonis & Biolley. Au 21ème siècle, la société des Draps et Filés Iwan Simonis reste le fleuron des draps de recouvrement de billard (…) actuellement, les revêtements de billards s’exportent toujours à partir du site de production en Belgique dans plus de 50 pays de par le monde.

      Une vingtaine d’années après que Michel Willems a fait construire son hôtel particulier, venu de Reims, Jean Dessain s’installe comme libraire à Liège, rue des Onze-Mille Vierges, à l’enseigne La Bible d’Or. Six ans plus tard, il obtient l’autorisation d’éditer des almanachs connus sous le nom d’Étrennes mignonnes. Ces almanachs s’habillent d’une reliure en soie côtelée ou brodée de fil d’or ou d’argent, parfois agrémentée de paillons de couleur ou d’argent, formant sur chaque plat un encadrement enserrant tantôt un blason, une peinture, une décoration florale exécutée en soies de couleurs ou tout autre motif brodé, laïque ou religieux.

 

1)     Musée d’Ansembourg – en Féronstrée 114, Liège – Exposition temporaire La reliure de fil en aiguille du 29 avril au 28  août – Ouvert du mardi au samedi de 13 à 18h, le dimanche de 11 à 16h30.

(2)     École des Arts et Métiers – Rue Agimont 9, 4000 Liège, tél 04 223 04 83, fax 04 223 28 21,Direction : André DUPONT, ps.artsmetiers@ecl.be


(3)    Catalogue des Éditions Faton une reliure par page illustrée avec notice en cinq langues (Fr – Né – Al – Ang – Esp), 160 pages, 165 illustrations, 45 € – Outre la préface de l’Échevin et l’introduction par le Président de l’APPAR , textes inédits de Pauline Bovy (Le Musée d’Ansembourg) et de Cécile Colon (De l’usage du textileen reliure à l’essor de l’industrie en Pays de Liège).