La Lettre des 37 Consuls à Alain Juppé.

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       Sur le site www.consulsliege.be est disponible le texte de la Lettre des 37 Consuls – signée Didier Bronne, Consul du Royaume de Norvège, Secrétaire général et trésorier du Corps consulaire de la Province de Liège – au Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes Alain Juppé. Cette Lettre attire son attention sur l’importance de maintenir à Liège un Consulat général de France. En 1874, Louis Descazes, ministre français des Affaires étrangères implante un Consulat de France à Liège. L’année suivant l’Expo, le Cabinet Sarrien affecte à Liège, un Consul Général, Mr Crozier.

         Depuis l’an dernier, des rumeurs circulent quant au sort de ce Consulat général à la tête duquel se trouve un diplomate, Zair Kédadouche. Rumeurs qui ont pris de l’ampleur à l’annonce de la vente de l’immeuble du Consulat Général sis rue Saint-Remy. En novembre, 2010, quatre personnalités liégeoises – Willy Demeyer, Michel Foret, André Gilles et Georges Pire – écrivent une lettre à l’ambassadeur de France à Bruxelles relative à l’avenir de la représentation diplomatique française à Liège. Lettre demeurée sans suite – même pas un accusé de réception. De Conrart, la titulaire du poste garde le silence prudent qui s’apparente à du dédain.

         La décision officielle de réorganisation de la représentation diplomatique française en Wallonie étant en suspens,  les trente sept Consuls Généraux honoraires et Consuls honoraires chefs de poste en  Province de Liège ont pris l’initiative d’écrire à Alain Juppé dont la rigueur est bien connue et elle nous convainc qu’un dialogue avec vous reste possible.  

        La Lettre des 37 Consuls fait état d’argument politique : Dans notre contexte institutionnel actuel, vu que la majorité belge est flamande et que la majorité flamande n’est plus favorable au maintien de liens essentiels à l’existence  d’un Etat commun  tels ceux de la sécurité sociale, nous entrons dans une ère d’incertitudes, voire de turbulences. La France se doit d’être informée de l’intérieur par un diplomate reconnu comme représentant du pays frère en Wallonie et non par un conseiller d’Ambassade venu de Bruxelles et qui ne sera pas considéré de la même manière.

       Elle fait état aussi d’arguments historiques tel le plébiscite de 1793 par lequel la Principauté se donne à la France de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou encore tel, en 2014, le centenaire du décret octroyant la Légion d’honneur à Liège dont les forts ont sauvé Paris de l’invasion. Les arguments de tout ordre – notre célébration de la Fête nationale, le deuxième départ en une décennie du Tour de France 2012, etc – ne manquent pas en faveur du maintien du Consulat Général de France. D’autant que les responsables des institutions publiques ont assuré qu’elles pourraient ensemble mettre à la disposition d’un diplomate et de ses collaborateurs des locaux convenables à des conditions excluant toute concurrence. La vente envisagée pourrait donc avoir lieu et des économies pourraient être réalisées en partie à Liège.

        La Lettre des 37 Consuls se termine par un vœu : Nous pensons que devraient être décisifs les arguments d’opportunité politique et d’amicale réciprocité. Réciprocité qui aux yeux de l’ancien Contrôleur général des Armées en France, Philippe Tenesson s’impose car la Wallonie a vocation à être proche de (mais non « rattachée » à) la France et des régions voisines : culture, économie, échanges, avenirs. Si la Région Wallonne fait l’important effort d’une active Délégation à Paris, la France doit maintenir sa présence à Liège, même à frais fixes revus. Fin connaisseur de la Wallonie – il a été Président du Groupe Herstal – Philippe Tenesson est Commandeur de la Légion d’honneur.